Actualités - CHRONOLOGIE
Le prince héritier saoudien fait l’éloge du président US devant les médias arabes Abdallah découvre en Bush un homme de compassion, mais mal informé
le 20 mai 2002 à 00h00
Le prince héritier saoudien Abdallah ben Abdel-Aziz affirme avoir trouvé dans le président américain George W. Bush, qu’il a rencontré fin avril après l’avoir longtemps boudé, un homme de compassion mais mal informé du conflit du Proche-Orient. « J’ai trouvé en lui un homme totalement différent de celui que j’avais imaginé, tout à fait celui auquel je ne m’attendais point », a confié le prince Abdallah cette semaine au quotidien saoudien Okaz. « Il est animé de sentiments humanitaires. Il écoute, discute et parle avec politesse (...). J’ai trouvé en lui l’homme qui possède des qualités morales. Il est honnête, courageux et doué d’un sentiment de profonde compassion », a-t-il poursuivi. Pour lui, « c’est un bon signe. Cela témoigne de sa disposition à se montrer juste à l’égard des Palestiniens ». « Le président Bush a réagi aux questions que j’ai exposées avec des sentiments humanitaires. Il était ému par l’injustice infligée aux Palestiniens », a-t-il confié à un autre quotidien, Asharq el-Awsat, dans une longue interview publiée le 11 mai. Le prince Abdallah, qui dirige de facto le royaume saoudien, principal allié arabe des États-Unis dans le Golfe, livrait ses premières impressions sur la personne de M. Bush, qu’il a rencontré pour la première fois fin avril dans son ranch du Texas. Auteur d’un plan de paix prévoyant une normalisation des pays arabes avec Israël en échange de son retrait des territoires arabes occupés depuis 1967, le prince héritier a ajouté avoir plaidé « pendant plus de cinq heures » devant M. Bush la cause des Palestiniens, photos et films vidéo à l’appui. En effet, a-t-il dit à Okaz, M. Bush « n’était pas tout à fait informé de la réalité de la situation dans la région, en particulier des conditions du peuple palestinien ». « Le président Bush est de ceux qui se couchent à 21h30 pile, après avoir regardé les informations locales. Le matin, il parcourt quelques lignes des rapports publiés sur le Proche-Orient et le monde entier, étant donné ses énormes responsabilités. Ceci n’est pas suffisant pour qu’il comprenne exactement ce qui se passe » dans le monde, a ajouté le prince Abdallah. Plusieurs dirigeants arabes ont accusé M. Bush d’épouser le point de vue israélien dans le conflit du Proche-Orient. « C’est pourquoi j’ai réalisé qu’il était de mon devoir de consacrer le maximum de temps possible pour l’informer de la réalité. J’ai passé plus de cinq heures à lui expliquer et à l’informer, avec à l’appui des photos des malheurs dans les territoires palestiniens et des films vidéo », a ajouté le prince Abdallah, affirmant avoir aussitôt remarqué dans les yeux de son interlocuteur de « la stupéfaction et une profonde tristesse ». « Je lui ai dit : “ Vous êtes le président de la plus grande puissance mondiale. Vous avez des principes et des valeurs politiques fondés sur les droits de l’homme, la justice et l’égalité (...). Agissez conformément à ces principes.”» Le prince Abdallah, qui avait annulé l’été 2001 une escale aux États-Unis pour protester contre l’alignement de Washington sur Israël, a mis à profit les relations « spéciales » et « historiques » saoudo-américaines pour infléchir la position des États-Unis. Ces relations ont été altérées par les attentats du 11 septembre impliquant des Saoudiens. « Je n’avais pas l’intention de discuter des relations bilatérales avec le président Bush. C’est lui-même qui les a évoquées », a-t-il dit. « Il m’a dit : “je sais que le peuple saoudien me hait”. J’ai rétorqué : ‘‘Voire tous les peuples du monde”. Il a rigolé et dit : “Oui, vous avez peut-être raison !” », a raconté le prince Abdallah. Leur entretien a été aussitôt suivi de la levée, début mai, du siège du quartier général du président Yasser Arafat à Ramallah, puis de la suspension d’une offensive annoncée par Israël dans la bande de Gaza, en riposte à un attentat palestinien.
Le prince héritier saoudien Abdallah ben Abdel-Aziz affirme avoir trouvé dans le président américain George W. Bush, qu’il a rencontré fin avril après l’avoir longtemps boudé, un homme de compassion mais mal informé du conflit du Proche-Orient. « J’ai trouvé en lui un homme totalement différent de celui que j’avais imaginé, tout à fait celui auquel je ne m’attendais point...
Les plus commentés
Israël fait sauter le dernier tabou
Ghassan Salamé, ministre de la Culture : Je suis le mendiant de la République
Le Liban est l'un des pays les plus malheureux du monde selon un rapport mondial