Rechercher
Rechercher

Actualités

FINANCES Un Libanais à l’honneur dans le « New Yorker »

C’est assez rare pour être signalé : le prestigieux magazine américain « The New Yorker » a consacré un article à un Libanais. Il s’agit de Nassim Nicolas Taleb, un jeune financier parti à la conquête de Wall Street qui s’est taillé une réputation dans le domaine des marchés dérivés. Son originalité réside dans la radicalité de sa stratégie d’investissement, fondée sur une certaine vision philosophique de la vie et de l’évolution des marchés. En résumé, Nassim Taleb estime que l’achat d’une action cotée en Bourse repose sur l’idée que l’avenir sera meilleur que le passé, ce qui fera augmenter le cours de l’action et enrichira son détenteur. Lui, au contraire, a choisi de parier sur le caractère inévitable du désastre. À la tête d’un fonds d’investissement baptisé Empirica Capital, il s’est spécialisé dans les transactions d’options. Les options sont des produits financiers dérivés des actions. Ils permettent de parier à terme sur l’évolution du cours d’une action. Par exemple, on vous demande le prix que vous voulez recevoir en échange de l’engagement d’acheter dans trois mois une action General Motors au prix de 45 dollars. Si le cours actuel du titre est de 50 dollars et que vous estimez qu’il y a peu de chances que l’action chute de 10% en trois mois, étant donné l’histoire de cette entreprise, vous acceptez de vendre cette option à un prix modique, par exemple un dollar, car vous estimez que celui qui vous l’achète exercera son option uniquement si le cours tombe en dessous de 45 dollars. Si le cours demeure au-dessus de 45 dollars, comme vous l’avez prévu, vous avez gagné un dollar. Au contraire, si le cours chute de plus de 10 %, vous perdez gros. Le calcul des risques encourus est donc à la base du commerce des options. Ces calculs sont généralement fondés sur des études mathématiques très compliquées confiées à des spécialistes. Et c’est là qu’intervient Nassim Taleb. Il invoque le philosophe Karl Popper selon qui « la multiplication des observations de cygnes blancs ne permettra jamais de conclure que tous les cygnes sont blancs. En revanche, l’observation d’un seul cygne noir permet de réfuter cette conclusion. » Nassim Taleb ne vend jamais d’options, son fonds Empirica achète uniquement des options. Il sait qu’il perdra régulièrement de petites sommes (le montant de l’option). Mais, si un jour il rencontre un cygne noir, il gagnera très gros. Face à lui, il y a des gens qui accumulent progressivement de petits gains en pensant que le risque de perdre un jour beaucoup d’argent est très faible. Le 11 septembre a ruiné pas mal de ces gens-là.
C’est assez rare pour être signalé : le prestigieux magazine américain « The New Yorker » a consacré un article à un Libanais. Il s’agit de Nassim Nicolas Taleb, un jeune financier parti à la conquête de Wall Street qui s’est taillé une réputation dans le domaine des marchés dérivés. Son originalité réside dans la radicalité de sa stratégie d’investissement, fondée sur...