Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le ministre palestinien en charge des Relations avec les ONG, Hassan Asfour, avait été passé à tabac lundi dernier L’agression de Ramallah, signe de rivalités au sein de l’Autorité

L’agression perpétrée à Ramallah contre un ministre palestinien semble être un signe du malaise croissant qui règne au sein de l’Autorité palestinienne, où les luttes pour le pouvoir et les rivalités font rage, estimaient mardi les analystes. Hassan Asfour, le ministre palestinien en charge des Relations avec les organisations non gouvernementales (ONG), et son garde du corps ont été battus à coups de matraque lundi soir à Ramallah par cinq individus masqués. Le ministre a été évacué vers un hôpital où il a reçu des soins, a précisé son épouse, Maha Asfour. Dans une interview à la chaîne de télévision qatariote al-Jazira, Hassan Asfour a déclaré mardi qu’« il se peut que des mains israéliennes » soient impliquées dans cette agression. Les commanditaires de l’attaque « veulent s’en prendre à un certain nombre de symboles du commandement palestinien, pour créer une situation d’anarchie et de perturbation », a-t-il ajouté. Mais les analystes mettent plutôt en cause les luttes de pouvoir au sein de l’Autorité palestinienne, exacerbées par l’opération militaire israélienne de grande envergure lancée le 29 mars en Cisjordanie, qui a porté de durs coups à la population et aux autorités palestiniennes. Rivalité Dahlane-Rajoub ? Un autre facteur paraît être la mise à l’écart du dirigeant palestinien Marwan Barghouthi, qui a bouleversé l’équilibre des pouvoirs, ajoutent ces analystes. Chef pour la Cisjordanie du Fateh, le mouvement de M. Yasser Arafat, Marwan Barghouthi, arrêté le 15 avril à Ramallah par l’armée israélienne, a été présenté à plusieurs reprises comme un successeur possible du président de l’Autorité palestinienne. Pour la radio israélienne, il ne fait pas de doute que le passage à tabac du ministre palestinien, un proche de Arafat, est un épisode de la lutte qui oppose Mohammed Dahlane, chef de la Sécurité préventive à Gaza et personnalité proche également de M. Arafat, à Jibril Rajoub, qui dirige la Sécurité préventive en Cisjordanie. Un adjoint de M. Asfour, qui a requis l’anonymat, a déclaré que cette agression « est un message à Mohammed Dahlane », précisant que Jibril Rajoub en était le commanditaire. Le journal israélien Haaretz a affirmé dimanche que M. Dahlane s’efforce de « prendre le contrôle d’une partie » de la Sécurité préventive en Cisjordanie. Haaretz ajoute mardi que Dahlane et Rajoub « ont envoyé chacun de leur côté à Washington leurs propositions pour une nouvelle force de sécurité de l’Autorité palestinienne ». Pour mieux combattre les attentats de mouvements radicaux palestiniens, les États-Unis demandent à Yasser Arafat l’unification des services de sécurité palestiniens, répartis actuellement entre de nombreuses unités, dont la Sécurité préventive, la Force 17, les services de renseignements et la Sécurité nationale palestinienne (police). Pour l’analyste palestinien Ghassan Khatib, l’incident dont a été victime M. Asfour est « de mauvais augure ». Au-delà de la rivalité Dahlane-Rajoub, dont il se garde de confirmer qu’elle pourrait être l’explication des coups portés à Hassan Asfour, l’analyste souligne la contestation grandissante qu’affronte M. Arafat au sein de la population palestinienne, une défiance qui ne peut que profiter aux groupes radicaux tels que le Hamas et le Jihad. Cette contestation peut expliquer le fait que M. Arafat, qui quittait Ramallah pour la première fois depuis plus de cinq mois lundi, a visité Jénine mais a évité le camp de réfugiés de la même ville. « Il a passé deux accords qui sont contestés par une partie de la population », explique à l’AFP M. Khatib. Il s’agit d’une part de l’accord israélo-palestino-américain par lequel six Palestiniens, dont quatre condamnés à la prison pour l’assassinat d’un ministre israélien, sont détenus à Jéricho sous « contrôle » international. L’autre est celui qui a permis de mettre fin vendredi au siège par Tsahal de la basilique de la Nativité, à Bethléem, par lequel 13 des Palestiniens qui étaient retranchés dans l’édifice ont été exilés à Chypre en attendant d’être transférés dans des pays d’accueil en Europe. « N’oublions pas les déportés !», a lancé lundi un groupe de jeunes femmes à M. Arafat, alors qu’il visitait Bethléem.
L’agression perpétrée à Ramallah contre un ministre palestinien semble être un signe du malaise croissant qui règne au sein de l’Autorité palestinienne, où les luttes pour le pouvoir et les rivalités font rage, estimaient mardi les analystes. Hassan Asfour, le ministre palestinien en charge des Relations avec les organisations non gouvernementales (ONG), et son garde du corps ont...