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Actualités - CHRONOLOGIE

Mgr Sabbah ne mâche pas ses mots : « La racine du mal est l’occupation israélienne » Les grecs-orthodoxes « reconsacrent » la Nativité, Mgr Etchegaray appelle à la paix(PHOTOS)

La basilique de la Nativité a été « reconsacrée » hier après 39 jours d’occupation par des Palestiniens assiégés par l’armée, avant que le cardinal Roger Etchegaray, envoyé du pape à Bethléem, appelle à la paix dans l’église Sainte-Catherine toute proche. « Shalom ! Salam ! ». Dans l’église Sainte-Catherine, le salut lancé par le cardinal français provoque un torrent d’applaudissements parmi le millier de fidèles qui se pressent autour de lui, pour cette « messe d’expiation et de réconciliation ». « Il nous faut voir maintenant au-delà de Bethléem et embrasser d’un seul regard la Terre sainte », ajoute l’émissaire spécial de Jean-Paul II, venu fêter la fin, vendredi, du siège de la basilique. À quelques mètres, dans la basilique, les prélats grecs-orthodoxes viennent de « reconsacrer » l’édifice, haut lieu de la chrétienté, qui a essuyé des tirs et a été occupé par des policiers et combattants palestiniens, qui ont dormi et mangé sur place, laissant les lieux dans un désordre indescriptible de couvertures, coussins, meubles cassés et reliefs de table. « Il fallait reconsacrer l’église, car elle avait été transformée en mosquée, pendant près de quarante jours », affirme le père arménien Nerses Krozian, qui a vécu le siège. Dans la basilique, environ trois cents fidèles grecs-orthodoxes sont rassemblés devant l’autel et sa façade d’icônes encadrées d’or, pour cette longue messe de « reconsécration », premier office public célébré depuis la levée du siège. Le patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem Irénée Ier est assis sur un trône, et les prêtres se succèdent pour lui baiser la main. La foule reprend prières et chants religieux, dans une atmosphère empreinte à la fois des odeurs d’encens et de white spirit, abondamment répandu par les religieux pour nettoyer la basilique. Les religieux grecs-orthodoxes, franciscains et arméniens qui gèrent les lieux, ont en quelques heures, samedi matin, nettoyé entièrement la basilique, avec l’aide de paroissiens. Au nom des catholiques, Mgr Etchegaray lancera, lui, de l’église Sainte-Catherine, un message de paix et de courage. « La paix entre les hommes, la paix entre les peuples, elle ne peut naître et grandir que si elle existe d’abord dans chaque homme, dans chaque peuple », déclare le cardinal. « Tout pour la justice, tout dans le dialogue, rien avec la violence : le chemin est bien escarpé et bien long. La porte qui ouvre ce chemin est encore plus étroite que la porte basse de cette basilique de la Nativité », ajoute-t-il, dans une allusion à la porte de l’Humilité, l’entrée de la basilique qui oblige le visiteur à se baisser. « Que de ruines à déblayer, matérielles, et surtout morales », conclut-il. Présent à la cérémonie, Mgr Michel Sabbah, le patriarche latin de Jérusalem, affirme, lui, que « tant que la racine du mal est là, la violence restera », et que « la racine du mal (au Proche-Orient) est l’occupation israélienne ». Avant que la cérémonie commence, Mgr Sabbah ne mâche pas ses mots, devant les journalistes : « Il y a une Terre sainte, et la violation de cette Terre sainte est due au silence dans le monde. Les Européens, les Américains et les Nations unies condamnent, prennent des décisions, mais il faut de l’action si vous voulez combattre pour la paix », dit-il. « C’est l’occupation israélienne qui provoque les attentats-suicide. L’important n’est pas de condamner les attentats-suicide, l’important est de mettre fin à l’occupation israélienne », ajoute-t-il. Sur les murs du couvent franciscain, qui touche la basilique, des militants palestiniens ont accroché des banderoles, qui disent, en arabe : « Gloire et honneur aux martyrs palestiniens », et, s’adressant aux soldats israéliens : « Les crimes qu’ils ont commis ne seront jamais oubliés. L’histoire ne pardonnera pas ».
La basilique de la Nativité a été « reconsacrée » hier après 39 jours d’occupation par des Palestiniens assiégés par l’armée, avant que le cardinal Roger Etchegaray, envoyé du pape à Bethléem, appelle à la paix dans l’église Sainte-Catherine toute proche. « Shalom ! Salam ! ». Dans l’église Sainte-Catherine, le salut lancé par le cardinal français provoque un torrent...