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Opinion - Il faut, en période de récession, soutenir l’emploi Les contraintes de la croissance
Par KHAYAT ROGER, le 13 mai 2002 à 00h00
Par Roger KHAYAT Conseil économique et social Il y a peu de théories économiques qui ont mérité l’attribut de loi. « Okun’s Law » en est une, qui établit la relation entre chômage et croissance. « Un point supplémentaire en pourcentage de croissance est associé à environ un demi pour cent de baisse du taux de chômage. Réciproquement un pour cent de recul du chômage est associé à deux pour cent de croissance économique. Ce phénomène est le résultat de l’observation statistique du professeur Arthur Okun, conseiller du président Kennedy, sur deux décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. » La conclusion découle de source : il existe une corrélation stricte entre la croissance et l’emploi. Première conséquence, il faut, en période de récession, soutenir l’emploi pour faire obstacle au développement de la tendance cyclique. De même, le retour de la croissance porte en soi une solution au chômage. L’observation et le raisonnement se situent dans l’économie réelle. C’est-à-dire qu’ils se limitent au potientiel de production et à la « confiance » manifestée par les agents économiques et qui détermine le niveau d’exploitation de ce potentiel. Or ce potentiel repose sur trois éléments : le facteur humain ou population active, dont le taux de chômage dévoile le niveau d’emploi ; le capital technique, dont la productivité mesure l’incidence; et les salaires, dont le niveau général indique la compétitivité. La confiance se base essentiellement sur les anticipations favorables, dont le profit est le point de départ, et la croissance la résultante. Okun constate une relation privilégiée entre un élément du potentiel de production, l’emploi, et un élément de la confiance, la croissance. Cela se vérifie dans la mesure où la productivité et la compétitivité de l’économie ne font pas défaut. En principe, la compétitivité s’adapte constamment aux conditions de la concurrence internationale par le taux de change. La productivité, dans un contexte normal, ne peut que s’améliorer du fait de la progression des investissements. D’ailleurs dans le modèle observé, la relation plus que proportionnelle entre la baisse du chômage et la croissance indique une amélioration de la productivité ou de la compétitivité. Cette influence a été confirmée par la suite, quand les États-Unis ont connu une croissance soutenue entre 1982 et 1987 alors que le chomage se maintenait au-dessus de 10 %. Ceci s’explique par deux phénomènes: la productivité moyenne des effectifs progressait du fait que le chômage élevé maintenait hors de l’emploi les travailleurs marginaux ; et les États-Unis subissant un chômage important, maintenaient une certaine détente sur le dollar qui leur donnait un avantage dans la concurrence. Des enseignements peuvent être tirés de cette loi : – La confiance est un phénomène induit des anticipations favorables. Les facteurs exogènes, politiques, administratifs, sécuritaires se traduisent par une élévation du risque. Il n’en demeure pas moins que le facteur critique est le rendement des investissements. – Le rendement est le résultat de la croissance. Il ne s’agit pas de créneaux ni même de secteurs, mais de l’ensemble de l’économie. D’ailleurs, les pôles d’attraction sont inhibés dès lors que les conditions générales de reprise ne sont pas réunies. – Le choix d’une monnaie stable est souhaitable, à condition qu’elle ne fasse pas obstacle à la compétitivité. Si l’adaptation n’est pas automatique grâce au taux de change flottant, elle doit être judicieusement gérée. Le paramètre est la balance des paiements courants. Un pays avec une histoire de déficit chronique à ce niveau risque de payer un tribut lourd, mais la correction est inévitable. – Une fois les conditions de la compétitivité normalisées, la croissance est certaine par la réduction du taux de chômage.
Par Roger KHAYAT Conseil économique et social Il y a peu de théories économiques qui ont mérité l’attribut de loi. « Okun’s Law » en est une, qui établit la relation entre chômage et croissance. « Un point supplémentaire en pourcentage de croissance est associé à environ un demi pour cent de baisse du taux de chômage. Réciproquement un pour cent de recul du chômage est...
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