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Actualités - CHRONOLOGIE

TABAC - Mille milliards de petites cigarettes sont fumées par an en Inde Les « bidis » à la conquête du monde

Les «bidis», ces petites cigarettes indiennes coniques à la forte senteur, sont en train de conquérir le monde et de rapporter des devises à leur pays d’origine, ce qu’il n’attendait peut-être pas d’un produit parfois surnommé le cigare du pauvre. Les grandes marques de bidis, comme les Pataka 501 et 502, connaissent un succès croissant sur de nouveaux marchés, dans des pays aussi divers que la Grande-Bretagne, la Suisse, les Caraïbes et l’Indonésie. Des publicités sur l’Internet ont contribué à susciter la curiosité, et des promotions ont fait le reste. «Les bidis sont en train de devenir populaires à l’étranger. Nous répondons à chaque demande avec beaucoup d’attention», explique K.G. Prabhu, directeur adjoint chez Ganesh Bidi, un des principaux fabricants. Selon M. Prabhu, les revenus des exportations de la société connaissent une hausse de 15 à 20 % annuelle, bien que les règlements régissant la vente du tabac dans la plupart des pays font que toute commande se traduit par un gros travail de préparation. Mais le jeu en vaut apparemment la chandelle. Arôme corsé «Nous produisons des bidis de qualité, parfumées, non parfumées et à base d’herbes. Nos marques se déclinent sous toutes sortes de parfums, vanille, orange, citron vert, menthe et nature», selon une publicité sur l’Internet. En Inde, leur pays d’origine, la bidi se fume à raison de mille milliards par an. Chaque marque garde jalousement son secret de fabrication mais, d’une manière générale, il s’agit d’un mélange de tabacs entouré d’une feuille séchée d’un arbre du nom de tendu. Les rouleaux sont ensuite coupés à la bonne dimension pour être commercialisés, liés avec un fil et grillés dans un four pour éliminer la moisissure et donner à la cigarette son arôme corsé. «L’arôme et le goût sont inimitables, mais un nouveau fumeur met du temps à s’y habituer», dit Ramesh Chanchlani, propriétaire de «A-one bidi». Selon les fabricants, les principaux marchés sont actuellement le Moyen-Orient et les États-Unis, mais les bidis sont également en train de percer en Australie. M. Chanchlani précise que les parfums de fruits ont été introduits pour séduire les consommateurs étrangers essentiellement. «Ces variétés parfumées n’auraient pas de succès ici, où les gens préfèrent le goût d’origine», dit-il. L’industrie des bidis est très éclatée et souvent plus ou moins clandestine. De nombreux fabricants font produire les petites cigarettes à domicile, une tâche qui occupe souvent toute une famille, femme et enfants compris. Les organisations luttant contre le travail des enfants dénoncent une industrie qui, selon elles, emploie jusqu’à six millions d’enfants âgés de 4 à 14 ans. Un ouvrier qualifié peut rouler 2 000 de ces petites cigarettes par jour.
Les «bidis», ces petites cigarettes indiennes coniques à la forte senteur, sont en train de conquérir le monde et de rapporter des devises à leur pays d’origine, ce qu’il n’attendait peut-être pas d’un produit parfois surnommé le cigare du pauvre. Les grandes marques de bidis, comme les Pataka 501 et 502, connaissent un succès croissant sur de nouveaux marchés, dans des pays...