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Publiscopie - Banques d’affaires et sociétés financières Les stars de demain
Par MISSIR JOELLE, le 09 mai 2002 à 00h00
La nouvelle économie définit la croissance tirée par les nouvelles technologies et se caractérise par une absence d’inflation, le plein-emploi et une conquête du monde. Quelles leçons tirer de la partie de montagnes russes vécue depuis mars 2000 sur les actions high-tech ? Faut-il renoncer à investir dans les valeurs de la nouvelle économie? Pour les adeptes des valeurs technologiques, ce n’est que la fin du début, et la deuxième vague de l’Internet se fonde sur quelques certitudes chèrement acquises. Un des éléments les plus encourageants de la nouvelle économie est la création de nouvelles sociétés qui se développent rapidement et vendent au monde entier. On connaît Yahoo qui s’est développé en moins de cinq ans, passant d’un service créé par deux étudiants à une société plus importante que Boeing en termes de capitaux. Cependant, la nouvelle-économie ne se limite pas à des entreprises du secteur de la high-tech, c’est aussi une entreprise traditionnelle de casse automobile qui double son chiffre à l’export grâce à son site. C’est une entreprise d’assurances qui revoit son organisation lors de la mise en place d’un Intranet et qui donne à chaque salarié plus d’autonomie et de responsabilité, diminuant ainsi les niveaux hiérarchiques. C’est une entreprise familiale de porcelaines qui se met sur Internet et sauve des emplois en vendant au Japon. Nouvelles donnes Au cœur de la nouvelle économie se trouve l’humain et plus particulièrement sa matière grise, qui devient le premier facteur de production. La révolution c’est la connexion de cette matière grise en un réseau mondial qui permet de connecter tous les ordinateurs de la planète. L’élément le plus important n’est pas l’ordinateur, c’est le fait de le connecter à un autre et, par ce biais, de relier les hommes entre eux. La technologie vient alors bouleverser le processus de production : acheter, vendre, produire, distribuer, chaque fonction est atteinte. À tout moment, un nouveau concurrent peut bouleverser la chaîne de valeur en se positionnant en tant que nouvel intermédiaire. Le client devient le roi. On passe d’un marketing de masse à un marketing personnalisé. La concurrence devient à la fois globale et locale. Chaque entreprise peut s’adresser au monde mais en s’adaptant localement à chaque marché. La chaîne des intermédiaires traditionnels est remplacée par un site qui permet l’accès à toute l’information disponible. L’achat aux enchères se développe sur le Net dans tous les domaines : billets d’avion, chambres d’hôtel, matériel, laissant au consommateur le soin de fixer le prix du marché. Internet permet de relier les intermédiaires à leurs distributeurs, la production est lancée en temps réel à la demande du client, supprimant de ce fait les stocks. Grâce à l’e-mail et aux nouvelles pratiques professionnelles du Net, les accords, partenariats et contrats peuvent se conclure à travers le monde en une seule nuit. Le temps s’accélère au point de rendre caduc un modèle économique en moins de six mois. Le niveau structurel de cette nouvelle économie se caractérise par l’immatériel. Toute information – données, textes, sons, images, programmes – peut être distribuée par le réseau, réduisant le coût de production à un coût de recherche. On entend actuellement parler de cette mutation dans l’industrie du disque avec l’arrivée du MP3 ! Nasdaq, marché de l’innovation Quand il monte, il monte vraiment haut. Quand il descend, c’est à toute vitesse et très bas. Depuis sa création, l’attrait pour le Nasdaq (National Association of Securities Dealer Automated Quotation System) ne cesse de croître, mais pour y investir, mieux vaut avoir les nerfs solides. Le dernier-né des marchés d’actions est devenu grand. Créé en 1971, le Nasdaq s’est imposé comme le premier marché d’actions électronique du monde. Il regroupe actuellement plus de 5 000 sociétés, contre 2 500 lors de son lancement, représentant une capitalisation boursière de 6 800 milliards de dollars. Le Nasdaq couvre huit secteurs d’activité et s’est unanimement imposé comme le premier marché mondial des sociétés technologiques. C’est de lui que ce sont inspirées les places de Paris, avec le Nouveau marché, ou de Francfort, avec le Neuer Markt. À l’instar des valeurs qu’il cote, le Nasdaq s’est toujours voulu innovant. Sa création a lancé, bien avant la disparition progressive de la criée, la négociation électronique de gré à gré. Sans place de négociation à proprement parler, le Nasdaq est alimenté par des ordres provenant d’intermédiaires situés aux quatre coins du monde, par le biais de postes informatiques. Quelque 450 teneurs de marché, markets makers, participent activement à l’animation et à l’efficience du marché. Le nombre pléthorique de valeurs est aujourd’hui classé et hiérarchisé en deux catégories : un marché des Small Cap regroupant les petites et moyennes capitalisations et le Nasdaq National Market rassemblant celui des entreprises plus importantes. Le succès, le Nasdaq le doit à l’impressionnant développement des entreprises et autres start-up qu’il rassemble. Après avoir atteint la barre des 5 046 points en mars 2000 – soit une progression de 100 % en moins de 9 mois – l’indice rappelle fortement la jeunesse des start-up qui ont grandi trop vite. Le « B to B » Pendant des mois, on ne pariait que sur ces très jeunes entreprises, à la base composées d’un noyau de passionnés réunis autour d’un projet, et grandes consommatrices de nouvelles technologies. La nouvelle économie imposant de nouveaux outils d’évaluation des entreprises a propulsé les start-up et les chercheurs de dot(com) au plus haut niveau hiérarchique et financier. Au palmarès des plus grandes fortunes, Charles Beigbeder, 36 ans, fondateur du courtier en ligne Selftrade : 750 millions de francs en deux ans ; Orianne Garcia, 28 ans : 300 millions quasiment à la sortie de la fac. Les récentes corrections ont touché l’ensemble des valeurs de la nouvelle économie et, après des jackpots faciles, le rappel à la prudence est chez tous les investisseurs qui courent après le titre miraculeux. La nouvelle économie a enflammé les marchés financiers. Mais les boursicoteurs sont retombés sur terre et la valeur d’une société sera toujours déterminée par sa capacité à générer des profits. Après le krach boursier, les acteurs traditionnels ont à nouveau leurs cartes à jouer. La correction a réaffirmé l’objectivité des traditionnels outils d’évaluation des entreprises. Après un fort engouement au B to B (Business to Business) ou commerce interentreprise, le B to B signifie désormais le «Back to Banking» ou le retour des cadres vers les banques autrefois délaissées au profit des start-up. Aujourd’hui, les entreprises de l’ancienne économie qui vont savoir intégrer les nouvelles approches sont celles qui vont subsister. Les start-up sont les laboratoires des grands groupes. Elles ont donné un coup de fouet à ces entreprises en leur donnant l’occasion d’approcher une nouvelle clientèle de manière plus facile, plus économique et de développer de nouveaux réseaux de distribution. Les acteurs traditionnels raflent désormais la mise, car ils ont une base de clientèle, un volume d’achat, un réseau de distribution et capital de confiance inégalable.
La nouvelle économie définit la croissance tirée par les nouvelles technologies et se caractérise par une absence d’inflation, le plein-emploi et une conquête du monde. Quelles leçons tirer de la partie de montagnes russes vécue depuis mars 2000 sur les actions high-tech ? Faut-il renoncer à investir dans les valeurs de la nouvelle économie? Pour les adeptes des valeurs...
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