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Actualités - CHRONOLOGIE

Jospin, un « protestant athée » qui quitte brutalement la politique(PHOTO)

Le socialiste Lionel Jospin, qui se présente comme un «protestant athée», proche de l’ex-président François Mitterrand, n’a pas hésité à quitter brutalement la vie politique après son élimination inattendue lors du premier tour de l’élection présidentielle française. «Il y a quelque chose de tragique dans le destin de cet homme politique qui a gouverné son pays avec intégrité et compétence pendant cinq ans et qui disparaît du paysage si brutalement», estimait le quotidien économique Financial Times (FT) dans un article élogieux à l’égard de M. Jospin, qui a démissionné lundi dernier de son poste de Premier ministre. Devancé par les candidats de droite et d’extrême droite, Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, M. Jospin est devenu le 21 avril le premier socialiste depuis 1969 à être éliminé dès le premier tour du scrutin présidentiel. Au soir de cette défaite, après cinq ans de «cohabitation» avec M. Chirac, qui préside la France depuis 1995, M. Jospin avait annoncé la fin d’une carrière politique de trente ans. «J’assume pleinement la responsabilité de cet échec et j’en tire les conclusions en me retirant de la vie politique», avait-il déclaré sous les cris de protestation de ses partisans. Lionel Jospin est un des héritiers de François Mitterrand qui lui avait confié les rênes du Parti socialiste (PS) en 1981. Il fut étroitement associé à toutes les décisions du premier septennat de M. Mitterrand et du début du second, où il fut ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, numéro deux du gouvernement. Au début des années 90, il avait pris ses distances avec l’ancien président, allant jusqu’à revendiquer un «droit d’inventaire» avant de renouer fin 2000 en proclamant sa «fidélité mitterrandiste». Ecarté du gouvernement au début des années 90 puis battu aux législatives de 1993, il s’était déjà mis en retrait. Mais c’était pour mieux revenir. Il avait relevé le défi de l’élection présidentielle de 1995 et obtenu plus de 47% des voix face à M. Chirac. Il avait ensuite repris la tête du PS puis créé la surprise en remportant les élections législatives anticipées de 1997. Né en 1937 à Meudon, dans la région parisienne, cet ancien élève de l’École Nationale d’Administration, pépinière des fonctionnaires français, a montré une capacité certaine à s’adapter. Dès 1982, il assumait le tournant de la rigueur économique, et à la tête du gouvernement, tout en imposant au patronat la réduction à 35 heures de la durée hebdomadaire du travail, il a privatisé plus que la droite. Mais depuis son échec du 21 avril, il était «presque devenu une non-personne, se réfugiant depuis quelques jours dans un silence à peu près total», selon le FT. Il renouait ainsi avec sa réputation d’«austérité», voire de «rigidité», véhiculée par une partie de la presse, qui a pu être un handicap face à des candidats plus charismatiques, tels MM. Chirac et, surtout, Le Pen. M. Jospin, qui se présentait comme «un dogmatique qui évolue, un austère qui se marre, un protestant athée», voulait «une sortie à la hauteur de cette modestie dont il a fait son premier orgueil», a écrit le quotidien Le Monde. Il est sorti de son silence pour appeler le 26 avril ses électeurs à «exprimer par leur vote (...) leur refus de l’extrême droite», sans appeler explicitement à voter pour M. Chirac. «La vie politique est cruelle. Lionel Jospin qui rêvait de battre Jacques Chirac au nom d’une vision morale de la vie publique sera finalement conduit à voter pour lui pour battre Jean-Marie Le Pen», estime Zaki Laïdi, chercheur au Centre d’études et de recherches internationales (Ceri), dans le journal Libération. Désormais, Lionel Jospin devrait partager son temps entre Paris et l’île de Ré, où il a acheté une maison fin 2000. Avec sa seconde épouse, la philosophe Sylviane Agacinski, il partage une passion pour le théâtre.
Le socialiste Lionel Jospin, qui se présente comme un «protestant athée», proche de l’ex-président François Mitterrand, n’a pas hésité à quitter brutalement la vie politique après son élimination inattendue lors du premier tour de l’élection présidentielle française. «Il y a quelque chose de tragique dans le destin de cet homme politique qui a gouverné son pays avec intégrité et compétence pendant cinq ans et qui disparaît du paysage si brutalement», estimait le quotidien économique Financial Times (FT) dans un article élogieux à l’égard de M. Jospin, qui a démissionné lundi dernier de son poste de Premier ministre. Devancé par les candidats de droite et d’extrême droite, Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, M. Jospin est devenu le 21 avril le premier socialiste depuis 1969 à être éliminé dès...