Identifier les jeunes talents scientifiques, les stimuler, encourager leur esprit créatif, mais aussi établir des relations entre les écoliers et le milieu universitaire, tel est le but du concours «Jeunes scientifiques libanais» organisé par le Réseau des écoles associées au programme de formation scientifique de l’Université Saint-Joseph. Ce concours, qui s’est déroulé dans les locaux de la faculté des sciences de l’USJ, les 26 et 27 avril derniers, a vu la participation massive des établissements scolaires privés. Deux scientifiques en herbe, Ahmed Berjaoui et Rachid Akiki, ont été sélectionnés, et les travaux de sept équipes d’écoliers âgés entre 13 et 19 ans ont également été récompensés. C’est un projet de pendule électronique et programmable pour le jeu d’échecs, conçue et présentée par Ahmed Berjaoui, élève de seconde au Lycée Abdel Kader, qui a remporté le premier prix de la catégorie des seniors. Moins chère et donc plus accessible aux joueurs d’échecs que les pendules électroniques vendues sur le marché, celle-ci est tout aussi précise. Autre particularité introduite par l’élève dans son projet : la pendule qu’il a fabriquée peut être raccordée à un ordinateur, permettant la mise à jour de ses fichiers de programmation. Quant à Rachid Akiki, élève de cinquième au Collège Notre-Dame de Jamhour, il a été le lauréat de la catégorie des juniors, avec son «village magique d’un petit bonhomme». Présenté sous forme de maquette, ce projet reproduit un village magique au sein duquel une série d’événements se produisent et dont le bonhomme est le gardien. Alerté grâce à un système constitué d’interrupteurs et de fils électriques, ce dernier sauvera son village de l’attaque d’un dinosaure. Importance de l’apport personnel «La sélection n’a pas été facile», remarque l’organisateur de l’événement, Maher Abboud, également directeur du département de chimie de la faculté des sciences de l’USJ. Robots téléguidés par ordinateur, voitures à énergie solaire, systèmes d’irrigation, jeux éducatifs, maquettes... Les projets, tant scientifiques que pratiques, rivalisaient d’originalité et d’ingéniosité. De plus, précise-t-il, «ce concours a vu la participation massive des élèves du secteur privé, et 225 candidats issus de 28 établissements ont présenté 110 avant-projets». Une première sélection a été nécessaire, au terme de laquelle le jury a retenu 43 projets pour la finale du concours. Jury par ailleurs composé d’enseignants et de spécialistes dans l’ensemble des disciplines scientifiques, mais aussi de représentants des industriels, du CNRS (Conseil national pour la recherche scientifique) et du CRDP (Centre de recherche et de développement pédagogique). Quant aux critères pris en considération par le jury dans l’évaluation des projets, ils résident dans «la créativité et l’originalité de l’idée, la valeur, la portée scientifique et l’approfondissement du travail». De même, souligne M. Abboud, «l’habileté et l’apport personnel de l’élève revêtent une importance capitale et méritent d’être récompensés, alors que la clarté du projet et la qualité des explications des participants sont des facteurs non négligeables». Le concours a été organisé par le Réseau des écoles associées au programme de formation scientifique de l’UJS (REAFS), rappelle Maher Abboud. Ce réseau, regroupant plusieurs établissements scolaires à travers le pays, vise à encourager l’ensemble des écoles libanaises, tant privées que publiques, à entreprendre des projets pilotes en partenariat avec la faculté des sciences, afin de renforcer le rôle de l’éducation scientifique dans le pays et de promouvoir le talent des jeunes. «Organisée conjointement par la faculté des sciences de l’USJ et le service culturel de l’ambassade de France, et sponsorisée par plusieurs entreprises commerciales, cette manifestation constitue une première au Moyen-Orient», remarque M. Abboud. «Nombreuses ont été les écoles privées à répondre à notre invitation», souligne l’organisateur. En effet, vendredi et samedi derniers, le hall de la faculté des sciences de l’USJ grouillait d’élèves, d’étudiants, d’enseignants et même de parents venus regarder les projets présentés avec application par 87 candidats, de la cinquième à la terminale. Malheureusement, déplore M. Abboud, «les écoles publiques n’ont pas répondu à l’appel. Mais nous redoublerons d’efforts, l’année prochaine, pour les encourager à participer à ce concours», conclut-il, confiant. Catégorie seniors Premier prix : Ahmed Berjaoui, élève de seconde au Lycée Abdel Kader, remporte le billet d’avion Beyrouth-Paris-Beyrouth, ainsi qu’un séjour d’une semaine à Paris, pour sa pendule électronique et programmable pour jeu d’échecs. Deuxième prix : Cédric Zeidan, Christian Jalwan et Élie Geara, élèves de première au Collège des sœurs des Saints-Cœurs de Aïn Najem, gagnent chacun un lecteur DVD, pour leur projet agronomique de croissance d’une plante. Troisième prix : Chantal Sabbagh, Rachelle Raya et Wafa’a Skaf, élèves de terminale au Collège Oriental de Zahlé, gagnent chacune une caméra digitale pour leur projet «Mode de défense de l’organisme contre les corps étrangers». Catégorie juniors Premier prix : Rachid Akiki, élève de cinquième au Collège Notre-Dame de Jamhour, gagne un ordinateur pour son projet «Le village magique d’un petit bonhomme». Deuxième prix : Inaam Shehabeddine, élève de troisième à l’Association philantropique islamique des Makassed, gagne un ordinateur pour son projet «Photocell». Troisième prix ex aequo : Alain Hélou, Alain Abdo et Yvonne Khouzam, élèves de cinquième au Collège de La Sagesse de Jdeidé, gagnent chacun un lecteur CD, pour leur projet de station d’épuration de l’eau. Élie Challita, élève de quatrième au collège Champville des frères maristes, gagne un lecteur CD pour son projet «Terra, formation de nouveaux mondes pour de nouvelles générations». Anne-Marie EL-HAGE