Actualités - CHRONOLOGIE
Irak - Les festivités de l’anniversaire de Saddam Hussein s’achèvent aujourd’hui Dollars US brûlés et jeunes déguisés en kamikazes à Bagdad
le 01 mai 2002 à 00h00
Des billets de un dollar brûlés, des drapeaux des États-Unis piétinés et des jeunes déguisés en kamikazes : les Irakiens ont célébré à leur manière cette semaine le 65e anniversaire de leur président. Des manifestants ont symboliquement mis le feu à deux billets d’un dollar lors d’un rassemblement de journalistes irakiens, organisé pour l’anniversaire célébré dimanche de Saddam Hussein, en face de la section des intérêts américains à Bagdad. La scène était retransmise par la télévision de la jeunesse, dirigée par Oudaï Saddam Hussein, le fils aîné du président irakien, et rebaptisée «télévision de l’Anniversaire» le temps des festivités qui s’achèvent officiellement aujourd’hui. «Ce geste témoigne du refus de la politique américaine à l’égard de l’Irak et du président Saddam en particulier», a commenté un diplomate. Il se réfère aux menaces de Washington de lancer une opération militaire d’envergure contre l’Irak pour renverser le régime de Saddam Hussein, accusé de développer des armes de destruction massive. Les sentiments antiaméricains, du moins ceux exprimés devant la presse, se sont accentués à l’occasion de l’anniversaire du chef de l’État qui, à 65 ans, semble se porter bien et se maintient au pouvoir malgré la guerre du Golfe en 1991 et les onze ans de sanctions internationales qui frappent son pays. Lundi, des étudiants de la deuxième académie militaire à Bagdad ont piétiné des drapeaux américain, israélien et britannique, dessinés au sol, lors d’une cérémonie organisée en présence du ministre de la Défense, le général Sultan Hashem Ahmad. Dimanche, des milliers d’Irakiens qui célébraient l’anniversaire de Saddam Hussein ont piétiné dans le centre de Bagdad les drapeaux des États-Unis, de Grande-Bretagne et d’Israël, les trois pays «ennemis» de l’Irak. Cérémonie de piétinement de portraits «À bas l’Amérique», «À bas le président américain, le sionisme et la Grande-Bretagne», criait la foule qui, saignée à blanc par le maintien de l’embargo de l’Onu, exprime de la sorte dans des manifestations officielles sa «colère» contre les États-Unis et leurs alliés britannique et israélien. Le même «sentiment» a été exprimé au plus haut niveau de la hiérarchie politique à Bagdad : le vice-président Taha Yassine Ramadan a piétiné lundi, lors d’une cérémonie officielle et en présence de représentants de la presse internationale, invités en grand nombre pour l’anniversaire, des portraits de personnalités américaines et britanniques imprimés sur un tapis. Ces portraits sont ceux du président américain George W. Bush, de l’ex-président George Bush, de l’ex-Premier ministre britannique Margaret Thatcher, de l’ex-secrétaire d’État Madeleine Albright. Depuis dix ans, les visiteurs de l’hôtel Rachid à Bagdad sont invités à piétiner le portrait en mosaïque de George Bush père qui porte la mention «criminel de guerre», imprimé à l’entrée de l’établissement, le plus grand de Bagdad. Outre cette animosité envers les États-Unis et leurs alliés, l’anniversaire de Saddam Hussein a été aussi l’occasion pour de jeunes Irakiens de se déguiser dans la rue en kamikazes, à l’instar des auteurs des attentats-suicide anti-israéliens dans les territoires palestiniens. Des jeunes, en linceul blanc ou vêtus de noir, ont fait leur apparition parmi la foule à Bagdad comme dans d’autres villes. Arborant des portraits de Saddam Hussein, d’autres jeunes portaient un bandeau sur la tête avec l’inscription «Il n’y a de Dieu que Dieu, et Mohammed est le messager de Dieu», s’identifiant ainsi aux militants intégristes palestiniens. Ces manifestations sont accompagnées de slogans imprimés sur de multiples banderoles déployées dans les rues de Bagdad et dont certains énoncent en langue anglaise : «Saddam, Our Choice» (Saddam c’est notre choix) ou «Saddam, Our Unweavering Hope» (Saddam, notre espoir indéfectible). Bush n’a pas encore décidé s’il va frapper l’Irak Le président américain George W. Bush n’a pas encore pris de décision sur une éventuelle action militaire contre l’Irak, a déclaré mardi l’ambassadeur des États-Unis à Moscou Alexander Vershbow. M. Bush «n’a pris aucune décision d’attaquer l’Irak et aucune proposition en ce sens n’a été mise sur son bureau», a dit le diplomate lors d’une conférence de presse. Le quotidien New York Times a affirmé pour sa part dimanche dernier que l’Administration envisageait de lancer au début 2003 une offensive aérienne et terrestre majeure contre l’Irak. Selon le journal, Washington aurait développé ce projet, prévoyant de déployer jusqu’à 250 000 soldats, après avoir estimé qu’un coup d’État avait peu de chances de réussir en Irak, tout comme une opération de forces locales opposées à Saddam Hussein.
Des billets de un dollar brûlés, des drapeaux des États-Unis piétinés et des jeunes déguisés en kamikazes : les Irakiens ont célébré à leur manière cette semaine le 65e anniversaire de leur président. Des manifestants ont symboliquement mis le feu à deux billets d’un dollar lors d’un rassemblement de journalistes irakiens, organisé pour l’anniversaire célébré dimanche de...
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