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Actualités - ANALYSE

Le président palestinien devra passer un véritable test « antiterroriste » La liberté de Arafat risque d’être assortie par Washington d’une mise à l’épreuve

Le président palestinien Yasser Arafat, qui doit bientôt retrouver sa liberté de mouvement grâce à d’intenses pressions américaines sur Israël, risque d’être soumis par Washington à une mise à l’épreuve en matière de lutte contre le «terrorisme», estiment des responsables arabes. «La pression américaine sur Israël est le résultat d’une position ferme exprimée au président Bush par le prince héritier saoudien (Abdallah ben Abdel Aziz), qui a transmis en contrepartie un engagement arabe pour tenter de mettre fin aux opérations-suicide», a déclaré un responsable arabe sous le couvert de l’anonymat. Dans ce contexte, selon lui, M. Arafat devra passer un véritable test «antiterroriste», dont dépendra le lancement d’un processus politique souhaité par le monde arabe. Le prince Abdallah a remis la semaine dernière au président George W. Bush un document en huit points pour ranimer le processus de paix israélo-palestinien, que M. Bush a jugé «constructif». Ce document a été établi avec l’aide de la Jordanie et de l’Égypte, deux autres alliés de Washington, qui avaient participé également à la rédaction d’une initiative saoudienne, adoptée en tant que plan de paix arabe par le sommet de Beyrouth fin mars, a déclaré un autre responsable arabe. Il comporte les bases pour lancer un processus politique, après un retrait israélien des territoires autonomes palestiniens, et une «renonciation à la violence». «Cette référence constitue un engagement arabe à œuvrer pour faire cesser les opérations-suicide, une condition sine qua non de l’Administration américaine en contrepartie de son engagement dans ce processus», a-t-il ajouté. Garanties américaines à Arafat «Le président américain paye un prix politique interne en faisant pression sur le Premier ministre israélien Ariel Sharon. C’est pourquoi il a besoin d’un tel engagement arabe, qu’il a appelé à maintes reprises», a souligné ce responsable. Le président américain a exhorté dimanche M. Arafat à «agir de manière décisive en paroles et en actes contre la terreur dirigée contre des citoyens israéliens», après l’annonce que le gouvernement israélien acceptait un accord visant à rendre au président palestinien sa liberté de mouvement. Le succès de M. Arafat dans ses efforts pour contrôler les factions palestiniennes armées, responsables des attentats-suicide, permettrait de lancer le processus politique et donnerait à l’Administration américaine un moyen de pression sur M. Sharon, a estimé ce responsable. «M. Arafat n’a pas réussi dans le passé à convaincre la communauté internationale qu’il déploie un effort sérieux pour mettre fin aux opérations-suicide. Aujourd’hui, le monde occidental et les pays arabes modérés attendent de lui un engagement ferme sur ce dossier», a-t-il relevé. Selon lui, «les pays arabes qui œuvrent diplomatiquement pour régler la crise feront valoir clairement à M. Arafat que le sort du processus politique est entre ses mains. Son échec signifierait la fin de l’engagement américain dans la région et par conséquent la fin des espoirs de paix», estime-t-il. Le retrait de l’armée israélienne de Ramallah, où elle assiège le président palestinien, devrait être achevé d’ici à «quelques jours» et M. Arafat pourra alors «aller où il veut», avait déclaré le ministre israélien de la Défense Binyamin Ben Eliezer. Selon le ministre palestinien de l’Information Yasser Abed Rabbo, les États-Unis ont donné des garanties sur les déplacements à l’étranger du président palestinien ainsi que sur son retour. Selon lui, M. Arafat compte faire de brèves visites dans des pays arabes et européens.
Le président palestinien Yasser Arafat, qui doit bientôt retrouver sa liberté de mouvement grâce à d’intenses pressions américaines sur Israël, risque d’être soumis par Washington à une mise à l’épreuve en matière de lutte contre le «terrorisme», estiment des responsables arabes. «La pression américaine sur Israël est le résultat d’une position ferme exprimée au...