«Le clonage, qu’il soit reproductif ou thérapeutique, ne donne pas des embryons normaux. Plus on manipule l’embryon, plus les malformations et les anomalies sont graves», affirme Andraï Pati, spécialiste des mécanismes cellulaires non gouvernés par les gènes. Selon lui, certaines sociétés de biotechnologie sont actuellement tentées de faire l’impasse sur les risques de ces manipulations, tant les intérêts financiers en jeu sont énormes. «Et pourtant, les signaux sont alarmants», lance en guise d’avertissement ce savant. Un vrai mystère Le fonctionnement de la cellule reste actuellement un mystère. Sensible à l’environnement, elle est aussi capable de mémoire. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, une étude conduite aux Pays-Bas a montré que les bébés nés en période de pénurie étaient plus petits à la naissance que la moyenne. Quelques années plus tard, les femmes nées à cette période ont toutes donné naissance à des bébés de petite taille alors même que l’abondance était revenue. On sait maintenant que certaines maladies peuvent être dues à des mécanismes épigénétiques (les encéphalopathies en font partie). On peut être certain que la recherche épigénétique a de beaux jours devant elle. De marginale, elle pourrait bientôt devenir à la mode, note le chercheur de l’Institut Jacques-Monod, (Le Figaro, 5 mars 2002, p. 12).