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Actualités - CHRONOLOGIE

Terrorisme - L’arrestation de onze militants de « al-Tawhid » aurait permis d’éviter un attentat L’Allemagne se confirme comme la base arrière des nébuleuses islamistes

L’arrestation mardi de onze terroristes présumés en Allemagne renforce la thèse ébauchée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, selon laquelle le pays est devenu la base arrière d’une nébuleuse d’organisations terroristes islamistes. Bien plus, cette dernière opération de la police allemande a, semble-t-il, évité qu’un attentat ne soit perpétré sur son propre territoire. Des indices «de la préparation d’un acte sérieux en Allemagne» par ce groupe, appartenant à la branche allemande de l’organisation palestinienne sunnite «al-Tawhid», existent, a expliqué le Procureur général fédéral Kay Nehm. Dans le contexte de la crise au Proche-Orient, il a jugé probable que des intérêts juifs ou américains aient été visés. Selon le Parquet fédéral, les onze islamistes font partie d’un réseau dont une partie seulement a été dévoilée et d’autres interpellations pourraient suivre. La présence de ces hommes en Allemagne vient encore une fois confirmer le sentiment que ce pays a été choisi pour servir de base arrière à des extrémistes musulmans, prêts à tout, y compris l’utilisation de la violence terroriste. Cette découverte, la population et le gouvernement allemands l’avaient faite avec stupéfaction au lendemain du 11 septembre 2001, en apprenant que trois des kamikazes ayant participé aux attentats anti-américains, dont Mohammed Atta, avaient séjourné pendant des années à Hambourg (nord) sans jamais attirer l’attention. Pourtant les signes avant-coureurs s’étaient multipliés. En septembre 1998, le financier et responsable présumé de l’approvisionnement en armes du réseau Ben Laden, Mamduh Mahmud Salim, était arrêté en Bavière (sud) avant d’être extradé aux États-Unis. Les 25 et 26 décembre 2000, quatre terroristes islamistes présumés étaient arrêtés à Francfort (ouest), en possession d’armes et d’explosifs, et un cinquième homme, faisant partie du même groupe, était interpellé en avril 2001 à Karlsruhe (ouest). Tous cinq sont soupçonnés d’avoir préparé un attentat sur le marché de Noël de Strasbourg et sont en cours de jugement à Francfort. L’un d’eux a révélé mardi devant le tribunal que leur cible était en fait la synagogue de cette ville de l’est de la France, mais a en revanche nié tout lien avec l’homme le plus recherché de la planète, l’ex-milliardaire d’origine saoudienne Oussama Ben Laden et son organisation el-Qaëda bien que le parquet allemand soupçonne le contraire. L’attentat du 11 avril contre la synagogue de l’île tunisienne de Djerba a mis les enquêteurs allemands sur la piste d’une nouvelle cellule islamiste radicale, basée dans la région de Duisbourg (ouest) et dont les membres semblent avoir eu des contacts avec el-Qaëda et les kamikazes du 11 septembre. Le parquet fédéral a ouvert une enquête contre «plusieurs personnes» de cette région de la Ruhr, notamment contre Christian G., converti à l’islam sous le nom de Abu Ibrahim. Ce dernier s’était entretenu par téléphone avec le chauffeur de camion, auteur présumé de l’attentat 40 minutes avant l’explosion. Face à cette situation, Berlin, avec en fer de lance le ministre de l’Intérieur, le social-démocrate Otto Schily, a décidé de réagir, adoptant deux séries de mesures permettant, entre autres, de poursuivre en Allemagne les membres d’organisations extrémistes actives à l’étranger, d’interdire certaines associations islamistes extrémistes, d’introduire un critère d’identification biométrique sur les passeports (iris de l’œil, empreintes, holographie de la main ou du visage...). La marge d’action de l’Office de protection de la Constitution (renseignements intérieurs) a été étendue, lui permettant désormais d’obtenir des données auprès des banques, des compagnies aériennes ainsi que des entreprises du secteur des télécommunications. Un projet de loi visant à renforcer la lutte contre le financement du terrorisme a été adopté. M. Schily a en outre déploré le manque de connaissances de la langue arabe dont fait preuve le personnel des services intérieurs, dans un entretien avec l’hebdomadaire Die Zeit à paraître aujourd’hui.
L’arrestation mardi de onze terroristes présumés en Allemagne renforce la thèse ébauchée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, selon laquelle le pays est devenu la base arrière d’une nébuleuse d’organisations terroristes islamistes. Bien plus, cette dernière opération de la police allemande a, semble-t-il, évité qu’un attentat ne soit perpétré sur son propre...