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Actualités - CHRONOLOGIE

Sharon annonce des mesures d’austérité pour éponger un déficit de 2,3 milliards de dollars Les Israéliens paient l’addition de 19 mois d’intifada

Pour les Israéliens, à en juger par le train de mesures d’austérité proposées mardi soir par le Premier ministre Ariel Sharon, l’heure est venue de payer l’addition de l’intifada et des opérations militaires engagées pour y faire face. Ces mesures de rigueur, qui pourraient provoquer de gros remous au sein de la coalition gouvernementale, doivent encore être approuvées par le gouvernement, puis par la Knesset. Selon le ministre des Finances, Sylvan Shalom, elles sont dictées par la situation d’urgence dans laquelle se trouve le pays. Il faisait notamment allusion au coût de la vaste opération militaire engagée par Israël en Cisjordanie et qui a nécessité le rappel de quelque 30 000 réservistes. Les mesures d’austérité sont destinées à éponger un déficit évalué à 2,3 milliards de dollars, généré par le déclenchement de l’intifada fin septembre 2000, et son impact, notamment sur le secteur du tourisme. La situation est encore aggravée par les dépenses militaires. La presse israélienne, dont les manchettes étaient consacrées hier à ces mesures d’austérité, cite notamment : un gel général des salaires y compris dans le secteur privé, une réduction des allocations familiales et des coupes de l’ordre de 2 % dans les budgets des différents ministères. Les mesures prévoient également la création de taxes et l’augmentation d’impôts déjà existants : une taxe sur les gains en Bourse de l’ordre de 25 %, un impôt sur l’épargne pouvant aller également jusqu’à 25 %, une hausse de 1 % de la TVA, ainsi qu’une augmentation des taxes sur l’essence et les cigarettes. L’annonce de ce train de mesures d’austérité a déjà eu pour conséquences une chute de la valeur du shekel par rapport au dollar, une baisse à la Bourse de Tel-Aviv et la menace d’une grève générale brandie par Amir Peretz, le secrétaire général de la centrale syndicale Histadrout. Refuge traditionnel, le dollar américain s’achetait hier matin pour 4,847 shekels, soit une dépréciation de la monnaie israélienne de 1,25 % par rapport à son cours officiel de la veille. À l’ouverture, le cours des valeurs à la Bourse de Tel-Aviv enregistrait une baisse moyenne de 2,5 points. Sur le front politique, le parti ultraorthodoxe sépharade Shass, troisième formation politique du pays et partenaire du gouvernement d’union nationale, a manifesté son opposition à ces mesures susceptibles d’affecter son électorat représentant les couches défavorisées du pays. Les travaillistes, partenaires du gouvernement d’union nationale de M. Sharon, s’y sont également déclarés hostiles. Pour Gil Feiler, professeur de sciences économiques à l’université Bar-Ilan, M. Sharon va être contraint de négocier avec ses partenaires, «le gouvernement de coalition étant déjà extrêmement fragile». «Vous ne pouvez pas imposer de nouveaux impôts à une population comptant déjà parmi les trois pays les plus taxés au monde», souligne le professeur Feiler, ajoutant que certains Israéliens payaient en impôts divers jusqu’à 60% de leurs revenus. «Nous sommes déjà dans une profonde récession. Instaurer de nouvelles taxes ne fera que réduire la consommation et aggraver d’autant la récession», estime-t-il. L’impôt sur les gains en Bourse, qui n’aura aucun impact sur les couches défavorisées, pourrait pour la première fois avoir raison des puissants lobbies qui, jusqu’à présent, avaient réussi à lui faire barrage, relevait le quotidien Yédiot Aharonot.
Pour les Israéliens, à en juger par le train de mesures d’austérité proposées mardi soir par le Premier ministre Ariel Sharon, l’heure est venue de payer l’addition de l’intifada et des opérations militaires engagées pour y faire face. Ces mesures de rigueur, qui pourraient provoquer de gros remous au sein de la coalition gouvernementale, doivent encore être approuvées par le...