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Actualités - CHRONOLOGIE

Mobilisation croissante en faveur de l’intifada Les jeunes Égyptiens tentent de passer de la parole aux actes

Sept Égyptiens, dont un a été tué, ont tenté depuis une semaine de traverser la frontière pour aller faire le coup de feu avec les Palestiniens, témoins d’une mobilisation croissante en soutien à l’intifada. Milad Mohammed H’meida, 21 ans, qui transportait des explosifs, a été tué le 16 avril par des soldats israéliens alors qu’il tentait de s’infiltrer à Gaza par le poste de Rafah, à la frontière entre l’Égypte et le territoire palestinien de la bande de Gaza. La même nuit, la police a arrêté une Égyptienne âgée d’une vingtaine d’années et dont l’identité n’a pas été révélée, qui transportait elle aussi des explosifs, et qui cherchait à s’infiltrer en Israël, par le poste-frontière de Taba, sur la mer Rouge. Jeudi, Gamila Béchari Ahmed Mohamadein, 25 ans, célibataire et diplômée d’une école technique, qui voulait s’infiltrer à Gaza par Rafah, a été arrêtée par la police puis livrée à sa famille. Le lendemain, la police a empêché quatre jeunes Égyptiens d’entrer dans Rafah car, là encore, elle les soupçonnait de vouloir passer dans la bande de Gaza. Âgés de 19 à 30 ans, jeunes diplômés ou chômeurs, ils ont affirmé qu’ils voulaient traverser les frontières pour «combattre» aux côtés des Palestiniens, selon la police égyptienne. Ces différentes tentatives, toutes vaines et à l’issue dramatique pour l’une d’entre elles, sont largement commentées chez les jeunes et les étudiants qui manifestent régulièrement contre Israël sur les campus égyptiens. «J’aurais fait la même chose si ces jeunes avaient réussi. Mais tous ceux qui ont essayé de passer la frontière ont échoué», déclare Fadwa al-Saïd, 23 ans, diplômée de la faculté de médecine d’Aïn Chams. «Je suis prêt à me faire exploser au milieu d’Israéliens, afin de libérer la Palestine, parce que je vois que les dirigeants arabes restent les bras croisés», déclare un étudiant de 20 ans de la faculté d’économie et de sciences politiques à l’Université du Caire. Près de 5 500 étudiants ont manifesté mardi sur leur campus en Égypte, appelant notamment à la «guerre sainte» contre Israël. «Ouvrez les frontières pour le jihad !», scandaient les protestataires à l’Université de Zagazig, à l’adresse des dirigeants arabes, ajoutant : «Nous irons à Jérusalem, des martyrs par millions !», «La libération des territoires occupés se fera par les armes et non par un traité de paix avec le boucher», scandaient les manifestants de l’Université de Kafr el-Cheikh. D’autres jeunes font preuve de plus de modération et doutent des possibilités réelles d’aller combattre aux côtés des Palestiniens, à travers une frontière contrôlée par les forces israéliennes. «Les manifestations doivent se poursuivre pour pousser nos dirigeants à prendre des mesures plus fermes. Les dirigeants arabes, confrontés à l’opinion publique et qui ont peur de perdre le pouvoir, vont certainement faire quelque chose, peut-être lancer un boycottage économique d’Israël», estime Marwa Taha, 24 ans, une étudiante de l’Université américaine du Caire (AUC). «Je pense que les dons, en sang et en argent, sont le meilleur moyen de soutenir les Palestiniens, actuellement», assure Riham Nabil, 23 ans, jeune fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères. «Ces tentatives d’infiltration ne servent à rien, elles ne vont rien changer», affirme-t-elle.
Sept Égyptiens, dont un a été tué, ont tenté depuis une semaine de traverser la frontière pour aller faire le coup de feu avec les Palestiniens, témoins d’une mobilisation croissante en soutien à l’intifada. Milad Mohammed H’meida, 21 ans, qui transportait des explosifs, a été tué le 16 avril par des soldats israéliens alors qu’il tentait de s’infiltrer à Gaza par le poste...