Joseph Blatter, président de la Fédération internationale de football (Fifa), a estimé hier à Zurich, au siège de la Fifa, que «le rapport de confiance avec le secrétaire général Michel Zen-Ruffinen est rompu». «Je lui ai donné quelques tâches à accomplir. J’espère que ce jeune homme va le faire d’ici à demain soir», a encore souligné M. Blatter au terme d’un entretien avec M. Zen-Ruffinen. Le secrétaire général avait notamment dénoncé dans des entretiens à la presse suisse «le système Blatter», mis en place par le président de la Fifa depuis quatre ans, tout en affirmant avoir découvert «plusieurs irrégularités financières». «Cette rupture n’est pas définitive. C’est très difficile d’être attaqué par quelqu’un que l’on a considéré comme son fils pendant 14 ans. Cela fait très mal», a ajouté le président de la Fifa. «Mais il faut qu’il s’explique sur ses déclarations sur les présumés problèmes financiers, sur ses affirmations concernant des menaces qui auraient été proférées à son encontre par le président de la Concacaf, alors que cela semble relever d’une mauvaise traduction», a encore insisté M. Blatter, qui a qualifié l’entretien de «pas cordial, mais pas tendu non plus et sincère». « Égratignures » «Cela n’a pas duré longtemps. Les positions étaient claires. Nous avons dix jours, avant la réunion du 3 mai à Zurich du Comité exécutif extraordinaire pour savoir ce que l’on va faire s’il ne répond pas aux questions. Ce dossier est de toute façon prioritaire», a-t-il ajouté. Par ailleurs, M. Blatter a annoncé avoir saisi la commission d’urgence de la Fifa pour se prononcer sur la légalité de la suspension des travaux de la commission d’audit interne pour violation de la confidentialité, décidée la semaine dernière. «Nous sommes sortis avec de simples égratignures de la banqueroute d’ISL et nous n’avons pas perdu un seul centime dans celle de Kirch. Nous avons également réussi en très peu de temps à trouver un nouvel assureur pour la Coupe du monde. C’est vrai que nous aurons en 2002 plus de dépenses que de recettes, mais sur la totalité de l’exercice 1999 à fin 2002 nous ne serons pas dans le rouge», a-t-il encore affirmé, soulignant qu’en 2002 «nous avions un milliard de francs suisses (660 millions d’euros) de liquidités au 1er janvier et nous n’avons budgétisé que 800 millions de francs suisses (546 millions d’euros) de dépenses». Enfin, répondant avec une certaine retenue aux attaques du président de l’Union européenne (UEFA) Lennart Johansson, le président de la Fifa a simplement affirmé : «Je suis en train de lui écrire et je vais en informer l’ensemble des Fédérations, surtout en Europe. C’est facile de formuler des accusations sans les étayer. Je ne sais pas ce que l’on me reproche exactement». Les deux dirigeants devraient de toute façon se retrouver jeudi à Stockholm à l’occasion du Comité exécutif et du Congrès de l’UEFA où M. Johansson, seul candidat, est sûr d’être réélu.