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Actualités - CHRONOLOGIE

ENVIRONNEMENT - Déjeuner et débat écologique du MIT club « Solution imminente au problème de la pollution due au mazout », affirme Moussa(PHOTO)

Le problème des voitures à mazout sera résolu dans les prochains jours, peut-être même avant la séance d’interpellation prévue au Parlement lundi 29 avril, de nombreuses lois environnementales très attendues ne tarderont plus à être adoptées, un plan directeur pour les ordures ménagères a déjà été préparé, le problème des carrières est en voie de solution… Ce pronostic très optimiste est celui que le ministre de l’Environnement, Michel Moussa, a fait hier à l’occasion d’un déjeuner organisé à l’hôtel «Le Gabriel» par le MIT Club du Liban (les anciens du «Massachusetts Institute of Technology»). Ce regroupement avait également convié le chargé du dossier de l’environnement dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à la Banque mondiale (BM), Chérif Arif, ainsi que plusieurs financiers et journalistes. L’intention était clairement de susciter un débat autour des affaires écologiques, tout en soulignant l’importance du côté économique de la résolution des problèmes de ce type. C’est ce que M. Arif n’a pas manqué de faire, évoquant une étude sur le coût de la dégradation écologique au Liban, entreprise grâce aux efforts conjoints du ministère de l’Environnement et de la BM, et qui sera rendu publique d’ici à quelques mois. La présentation des deux invités a été effectuée par l’économiste Nicolas Chammas, président du MIT Club au Liban. La pollution de l’air (due principalement au mazout de mauvaise qualité utilisé dans de nombreux véhicules), les déchets solides, les eaux usées, la disparition des espaces verts et la désertification qui en résulte, ainsi que les carrières de tout genre, constituent, selon le ministre, les dossiers les plus épineux auxquels font face actuellement les Libanais. «Toutes les instances gouvernementales et civiles du pays se sont accordées à dire que la pollution de l’air est un fléau dont il fallait se débarrasser le plus vite possible, d’où l’adoption de la loi n° 341 qui offre une vision globale du problème», a-t-il dit. «Nous payons actuellement plus de 10 millions de dollars de frais d’hospitalisation dus à des maladies causées par la pollution. Et c’est le contribuable qui s’en acquitte. Sans compter le tourisme qui en est affecté». Où en sont les efforts destinés à mettre cette loi en application ? «J’ai tenu une réunion il y a deux semaines au Grand sérail avec le président du Conseil et le ministre de l’Intérieur, a-t-il révélé. Nous nous sommes mis d’accord sur l’adoption rapide des décrets d’application de la loi. Si ces textes rédigés par le Conseil d’État sont terminés cette semaine, ils seront soumis au Conseil des ministres jeudi, sinon ce sera pour jeudi prochain. Mais la décision politique a été prise, l’atmosphère est prête pour une solution radicale au problème». Des moteurs à mazout importés illégalement ? Durant le débat qui a suivi, un des journalistes a attiré l’attention du ministre sur une information parue dans les pages de notre confrère as-Safir et faisant état de rumeurs sur l’introduction de moteurs à mazout pour tout genre de voitures au Liban, ce qui risquerait d’augmenter de façon effrayante et incontrôlée ces véhicules à catastrophe sur les routes. M. Moussa a exigé qu’on lui présente des informations précises pour qu’une enquête soit effectuée. Interrogé sur les taxis fonctionnant au mazout et qui étaient supposés être arrêtés immédiatement, il a affirmé que «le problème sera traité globalement pour les minibus et les voitures, sous peine de causer des problèmes sociaux considérables». Un autre sujet qui a pris une bonne part du débat est celui des déchets, municipaux et hospitaliers. M. Moussa avait déjà souligné dans son mot la nécessité impérieuse de trouver une solution nationale globale à ce problème, avec une possibilité de gestion durable du dossier. «Le ministère de l’Intérieur prépare actuellement le cahier des charges du traitement des déchets et devrait transmettre le document dans un délai de dix jours au maximum au ministère de l’Environnement, a-t-il assuré. Il sera ensuite transféré au Conseil des ministres qui devra prendre sa décision en conséquence». Concernant le décret sur les déchets hospitaliers qui vient d’être adopté en Conseil des ministres, M. Moussa a insisté sur le fait que «ce texte, qui est la référence en la matière, ne fait pas de recommandations sur les technologies à utiliser, et ne donne pas de préférence à l’incinération comme certaines associations ont voulu le faire croire, mais pose tout simplement des critères». Concernant la question des carrières, M. Moussa a souligné que le plan directeur précédemment adopté par le gouvernement n’allait pas nécessairement constituer le cadre de la solution envisagée, mais que «des idées innovatrices devront bientôt être présentées au public», sans préciser lesquelles. Pour sa part, M. Arif a fait un exposé sur les problèmes communs aux différents pays de la région, dont le manque d’eau et sa mauvaise qualité (le Liban consomme 1 200 mètres cubes par habitant alors que la moyenne mondiale est de 2500 environ), la pollution de l’air… «Au Liban, les conséquences de la pollution de l’air à Beyrouth seulement coûtent à l’État 10,7 millions de dollars en mortalité et maladies», a-t-il martelé. «En octobre, dans une étude plus globale, nous présenterons les chiffres du coût de la dégradation écologique». Il a présenté la stratégie de la BM pour «améliorer la qualité de vie et les capacités de ces pays à faire face à de telles situations» et travailler autrement en insistant sur l’importance du facteur financier et économique et de l’efficacité. Quantifier les conséquences des problèmes écologiques, donc, pour mieux en évaluer l’ampleur et mieux plaider sa cause. «La gestion des ressources hydrauliques et la mauvaise qualité de l’eau engloutissent 1,2 % du PNB, c’est énorme», a fait remarquer M. Arif. Il a également évoqué les décharges sanitaires créées par la BM à Zahlé et à la Békaa-Ouest, ce qui lui a valu un débat avec les journalistes concernant le compostage (qu’il juge peu rentable si de mauvaise qualité) et la réduction des déchets à envoyer à ces sites. Suzanne BAAKLINI
Le problème des voitures à mazout sera résolu dans les prochains jours, peut-être même avant la séance d’interpellation prévue au Parlement lundi 29 avril, de nombreuses lois environnementales très attendues ne tarderont plus à être adoptées, un plan directeur pour les ordures ménagères a déjà été préparé, le problème des carrières est en voie de solution… Ce pronostic...