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Actualités - CHRONOLOGIE

L’ambassadeur russe a lancé le tour de table en disant : « Souvenons-nous de ce qui s’est passé à Srebrenica » Les témoignages ont pesé lourd sur le débat des Nations unies

Les témoignages divers en provenance du camp de réfugiés palestiniens dévasté de Jénine ont pesé lourd lors du dernier débat des Nations unies sur le Proche-Orient, où Israël est souvent apparu bien proche du banc des accusés. Le ton avait été donné vendredi par le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, ouvrant un débat qui allait aboutir à une résolution appuyant l’envoi d’une «équipe chargée d’établir les faits» dans cette localité de Cisjordanie. Commençant le discours dans lequel il allait demander au Conseil de sécurité l’envoi dans les territoires occupés d’une force multinationale armée «pour mettre fin à l’engrenage tragique et terrifiant d’événements sanglants», M. Annan a évoqué «le tableau effroyable» de la situation dressé par ses représentants sur place. «Ils ont vu des gens déterrer des cadavres des décombres à mains nues», a déclaré le secrétaire général aux 15 membres du Conseil réunis à huis clos. L’image a sans doute frappé : Sergueï Lavrov, l’ambassadeur russe assurant la présidence du Conseil, a, selon plusieurs diplomates assistant à la séance, lancé le tour de table qui a suivi l’intervention du secrétaire général en disant : «Souvenons-nous de ce qui s’est passé à Srebrenica». Quelques 7 000 Bosniaques avaient été massacrés en 1995, après que les Serbes bosniaques eurent investi la localité de Srebrenica en Bosnie, en principe un refuge garanti par les Nations unies, mais que les Casques bleus n’avaient pas les moyens militaires de défendre. Inquiétudes, dénonciations et accusations sur la situation à Jénine, en grande partie nourries des restrictions draconiennes mises par l’armée israélienne aux visites sur place des fonctionnaires internationaux et des journalistes, ont marqué la quasi-totalité des interventions des diplomates. À côté des dénonciations de «crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide» du représentant de la Syrie, la Grande-Bretagne a déploré que «le seul État vraiment démocratique de la région ait renoncé à ses principes pour en arriver à un brutal mépris de la vie humaine». L’Irlande se demandait si les intentions d’Israël étaient de «maintenir en captivité permanente» les Palestiniens, tandis que la France qualifiait «d’extrêmement choquantes (...) les scènes de dévastation telles qu’elles ont été rapportées par la presse internationale et les grandes organisations humanitaires». Et même John Negroponte, l’ambassadeur américain, a indiqué que «Washington pressait Israël d’autoriser totalement et sans restriction l’accès au camp de Jénine des équipes de secours et des organisations humanitaires». La tâche était difficile mais Aaron Jacob, le représentant adjoint israélien aux Nations unies, a vaillamment expliqué le point de vue de son gouvernement. «Il est politiquement pratique d’employer le terme de massacres dans le contexte de la bataille qui s’est déroulée à Jénine. C’est une distorsion visant à établir une équivalence morale entre les attaques-suicide à la bombe, qui visent délibérément des cibles civiles, et les soldats dont la mission est de protéger ces civils», a-t-il dit. Et M. Jacob a souligné que la mission de «l’équipe chargée d’établir les faits» qui allait se rendre sur place serait «d’expliquer comment un camp de réfugiés a pu devenir un centre pour les terroristes palestiniens». Quand à Nasser al-Kidwa, le représentant palestinien, il a dit «croire qu’un crime de guerre sérieux a été commis et qu’il y a des gens qui pourraient être traduits en justice, qui doivent en être tenus responsables».
Les témoignages divers en provenance du camp de réfugiés palestiniens dévasté de Jénine ont pesé lourd lors du dernier débat des Nations unies sur le Proche-Orient, où Israël est souvent apparu bien proche du banc des accusés. Le ton avait été donné vendredi par le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, ouvrant un débat qui allait aboutir à une résolution appuyant l’envoi...