L’ancien ministre de l’Éducation et actuel rapporteur de la commission parlementaire de l’Éducation, le député Robert Ghanem, et la présidente de la commission parlementaire de l’Éducation, la députée Bahia Hariri, sont intervenus à l’Université antonine dans le cadre d’une causerie sur le thème «L’Éducation supérieure et l’opération de redressement national». Robert Ghanem a divisé son intervention en deux parties : il a d’abord procédé à un historique des politiques gouvernementales en matière d’éducation nationale, débouchant sur l’état de fait qui prévaut actuellement dans ce domaine. Il a ensuite évoqué le rôle de l’éducation supérieure aux deux plans académique et national. M. Ghanem a ainsi affirmé que le nombre d’étudiants, entre l’année universitaire 1990/1991 et l’année 2001/2002, était passé de 62 000 à 120 000. Il a par ailleurs noté que 71 000 de ces 120 000 étudiants en l’an 2001-2002 sont inscrits à l’Université libanaise. Considérant le pourcentage global de diplômés comme oscillant autour de 12 %, il a déduit que 14 000 de ces diplômés iraient grossir les rangs de leurs camarades diplômés au chômage, dont le taux atteindra bientôt les 30 %, alors qu’en 1996 il ne dépassait pas les 8 %. Il a en outre indiqué qu’il existait aujourd’hui 44 universités reconnues par l’État, opérant une distinction entre elles sur base de leur niveau et de la qualité de l’enseignement qu’elles délivrent aux étudiants. Déplorant l’absence de politique claire et de vision globale de la part des gouvernements successifs en matière d’enseignement supérieur, il a estimé que toutes ces universités avaient vu le jour en raison d’intérêts politiques et sectaires, plaidant enfin pour une réforme et une réorganisation totale au niveau académique et technique de l’éducation supérieure et de son rôle.