Le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud a annoncé hier qu’il sera lundi à Valence pour signer, en marge de la conférence de l’Euromed, l’accord d’association paraphé en janvier entre le Liban et l’Union européenne. M. Hammoud doit également signer un accord intérimaire entre les deux parties, qui entre en vigueur aussitôt après sa conclusion, l’accord principal nécessitant sa ratification par le Parlement libanais et ceux des quinze États membres de l’Union eurpéenne, ce qui pourrait prendre une année entière ou même deux. Mais le chef de la diplomatie s’est refusé à indiquer si le Liban comptait boycotter la conférence euroméditerranéenne elle-même si Israël y assistait. Interrogé, il a indiqué que Beyrouth et Damas «n’avaient pas encore obtenu de réponse de la présidence de l’UE» à leur demande de ne pas admettre Israël. M. Hammoud avait indiqué mercredi que le Liban et la Syrie avaient demandé à l’Espagne, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne, de ne pas admettre Israël à la conférence de Valence prévue les 22 et 23 avril, «en raison de son agression barbare et de sa destruction des bases de la société palestinienne». Le représentant de l’UE au Liban, Patrick Renauld, avait transmis la demande au ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Piqué. Le porte-parole du commissaire européen chargé des Relations extérieures, Chris Patten, avait le même jour répliqué que «la présence d’Israël à Valence est essentielle pour la réussite de cette conférence». Pour sa part, M. Renauld soulignait que pour la Commission de Bruxelles, «ce serait une erreur que Barcelone (ville où l’Euromed est née) soit l’otage du processus de paix» au Proche-Orient. À Beyrouth, des sources diplomatiques citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane ont indiqué que le retard pris par la présidence espagnole pour répondre à la demande libano-syrienne est due au fait qu’elle doit la transmettre à tous les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Euromed. Pour que la demande soit acceptée, il faudra que les pays membres l’acceptent unanimement, à l’exception bien entendu du pays visé, en l’occurrence Israël. Ces sources précisent que c’est à la lumière de la réponse qu’obtiendront Beyrouth et Damas que sera décidée leur participation ou non à la conférence. Le processus de Barcelone, engagé en 1995, vise à encourager la coopération entre les 15 pays de l’UE et leurs 12 partenaires du sud de la Méditerranée, y compris Israël et l’Autorité palestinienne.