Rechercher
Rechercher

Actualités

Condoleezza Rice presse Israël de laisser entrer les humanitaires dans le camp dévasté Les Palestiniens maintiennent leurs accusations de massacres à Jénine (photo)

L’Autorité palestinienne a rejeté hier les déclarations du ministre israélien de la Défense selon lesquelles des «dizaines», et non des centaines, de Palestiniens avaient été tués dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie. «Il y a plusieurs centaines de martyrs des massacres israéliens dans le camp de réfugiés de Jénine», a affirmé à Gaza le secrétaire du gouvernement palestinien Ahmad Abdelrahmane. «Ils veulent cacher les corps à cause de leur très grand nombre». «La majorité des personnes tuées sont des civils», a affirmé M. Abdelrahmane. «Si ces personnes tuées étaient des combattants, ils les laisseraient dans les rues, mais l’armée israélienne a tué des familles entières». M. Binyamin Ben Eliezer a affirmé dimanche dans un communiqué que des «dizaines» de Palestiniens avaient été tués dans le camp de Jénine (Cisjordanie), et non des «centaines», comme l’avait précédemment indiqué un porte-parole militaire. «Nous avons bien vérifié, et le nombre des tués (dans le camp de Jénine) se chiffre en dizaines et non en centaines, et, dans leur écrasante majorité, il s’agit d’hommes armés qui ont tiré sur nos forces», a-t-il assuré. «Cette déclaration de Ben Eliezer n’exemptera pas (le Premier ministre israélien Ariel) Sharon et (le chef d’état-major Shaoul) Mofaz des conséquences de ces crimes et massacres», a dit M. Abdelrahmane, réitérant l’appel de l’Autorité palestinienne à la création d’une commission d’enquête internationale. «Le gouvernement Sharon essaye de cacher ses crimes et massacres à Jénine et Naplouse», a-t-il ajouté. L’armée israélienne avait elle-même annoncé vendredi dernier que plusieurs centaines de Palestiniens avaient été tués ou blessés lors des combats dans le camp de Jénine. L’Union européenne s’est déclarée samedi alarmée par les accusations palestiniennes, récusées par Israël, faisant état d’un massacre dans le camp de réfugiés de Jénine. L’UE «considère très alarmantes les nouvelles sur les événements qui ont lieu dans le camp de Jénine, qui, s’ils se confirment, auraient de graves conséquences», a indiqué un communiqué de la présidence espagnole de l’UE rendu public à Madrid. Par ailleurs, la conseillère pour la sécurité nationale de la Maison-Blanche Condoleezza Rice a déclaré dimanche qu’il faut «que les secours internationaux soient autorisés à rentrer dans la zone». Le secrétaire d’État américain Colin Powell en a parlé avec le Premier ministre israélien Ariel Sharon, a-t-elle dit. «Il est important que le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) intervienne dès que physiquement possible», a ajouté la conseillère du président américain George W. Bush, en soulignant l’absence de «transparence» concernant les conditions et le nombre de morts dans le camp. «Nous ne savons pas (...). Il ne sert à rien de spéculer», a ajouté Mme Rice. Il est encore impossible d’évaluer le nombre des morts, les corps n’ayant pas été identifiés et récupérés par les familles, terrées dans leurs maisons et soumises au couvre-feu. Par ailleurs, la Cour suprême d’Israël a autorisé hier l’armée à enterrer les corps des Palestiniens tués dans le camp de réfugiés si les familles refusent de les inhumer. Le tribunal a rejeté un recours de deux députés arabes israéliens à ce sujet après avoir obtenu l’assurance de l’armée que les «Palestiniens pourront enterrer eux-mêmes leurs morts» dans les plus brefs délais de crainte d’épidémie. «Si les Palestiniens refusent de procéder à l’inhumation immédiate, on peut alors envisager que l’armée les enterre, avec tout le respect dû aux corps, sans distinction entre terroristes armés et civils», affirme le tribunal dans son arrêt. La cour a rendu cet arrêt après que l’armée eut assuré que les corps seront identifiés par les familles, en coordination avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Le tribunal a lui-même recommandé la participation du Croissant-Rouge palestinien à cette tâche, soulignant que l’armée «n’a rien à cacher». De source militaire israélienne, on indique que deux corps ont déjà été enterrés par les familles, neuf autres se trouvent dans la morgue de deux hôpitaux et vingt-six sous les décombres. Vendredi soir, la cour avait rendu un arrêt provisoire interdisant ces inhumations jusqu’à ce qu’elle se prononce de manière définitive sur les requêtes déposées par les députés arabes israéliens Ahmed Tibi et Mohammed Barakeh ainsi que par l’Association arabe israélienne de défense des droits de l’homme, Adalah. Les requérants ont accusé l’armée d’avoir perpétré «des massacres» à Jénine et de vouloir en cacher les preuves en inhumant les corps dans des fosses communes. L’armée récuse ces accusations, affirmant que les Palestiniens tués l’ont été au cours de combats acharnés et nie avoir l’intention de les enterrer.
L’Autorité palestinienne a rejeté hier les déclarations du ministre israélien de la Défense selon lesquelles des «dizaines», et non des centaines, de Palestiniens avaient été tués dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie. «Il y a plusieurs centaines de martyrs des massacres israéliens dans le camp de réfugiés de Jénine», a affirmé à Gaza le secrétaire du...