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Le chef de la diplomatie US dans un triste décor de destructions (photo)

Le secrétaire d’État américain Colin Powell a rencontré hier le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat dans un lieu peu habituel pour y mener la diplomatie : un bâtiment criblé d’impacts de balles, aux toilettes bouchées, et où l’eau a été coupée. M. Powell, l’un des hommes les plus puissants de la planète, s’est déplacé dans ce décor de champ de bataille, à Ramallah en Cisjordanie, avec pour mission de mettre fin à un conflit qui a transformé le quartier général palestinien en prison pour son principal occupant, le président Arafat, 72 ans. Le convoi blindé du chef de la diplomatie américaine a traversé un triste décor fait de rues désertées, d’égouts béants, de maisons et de boutiques cassées et de véhicules écrasés par les blindés israéliens. Aucun Palestinien ne s’est aventuré dans les rues pour braver un couvre-feu strict imposé par l’armée israélienne. Une dizaine de soldats israéliens et deux chars étaient déployés à proximité, au moment où M. Powell est arrivé dans le bâtiment criblé d’impacts de balles et d’obus, et qui est cerné par l’armée israélienne depuis le 29 mars, date à laquelle elle a occupé la ville de Ramallah, à une dizaine de kilomètres au nord de Jérusalem. M. Powell a été accueilli à l’entrée du bâtiment par le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat, qui lui a fait traverser un groupe de combattants palestiniens en treillis, armés jusqu’aux dents. Ils sont passés à proximité de barricades érigées à la hâte avec des meubles cassés et des chariots de supermarché, qui avaient été entreposés dans les couloirs du bâtiment dans l’éventualité d’un assaut israélien, une menace de tous les instants. M. Powell est monté pour rencontrer M. Arafat, qui portait son uniforme traditionnel, le keffieh, et ses lunettes à monture noire, et accusait des signes de fatigue, après 16 jours de siège sous la menace des tireurs d’élite israéliens. Ni l’un ni l’autre n’ont prononcé un mot en se rencontrant, en présence de leurs adjoints et conseillers. Ils se sont rendus au deuxième étage, dans une salle à manger, et se sont assis vis-a-vis d’une grande table de bois. C’était le premier entretien entre les deux hommes depuis une rencontre en novembre dernier, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Alors que la réunion allait commencer, M. Arafat a retiré ses lunettes et s’est frotté les yeux, montrant à nouveau sa fatigue. Les Palestiniens ont indiqué que l’armée israélienne avait inspecté et nettoyé les abords du bâtiment d’Arafat, avant cette rencontre de haut niveau. Ils ont également rétabli l’électricité dans les locaux, qui dépendent, pour ce qui est de l’eau et des approvisionnements, du bon vouloir israélien. Le directeur adjoint du ministère palestinien de la Santé a déclaré à la presse que M. Arafat était dans un état de stress prononcé, mais en bonne santé. «Il est physiquement tendu, mais il se sent bien», a déclaré le docteur Zayid Abou Shawish. «Bien sûr, il est sous pression, une pression anormale pour un homme âgé comme lui, mais je pense qu’il va dominer tout cela», a-t-il ajouté. M. Abou Shawish a précisé que le problème dans le bâtiment était le manque d’approvisionnements, en particulier l’eau, et que de nombreuses personnes à l’intérieur souffraient de diarrhées.
Le secrétaire d’État américain Colin Powell a rencontré hier le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat dans un lieu peu habituel pour y mener la diplomatie : un bâtiment criblé d’impacts de balles, aux toilettes bouchées, et où l’eau a été coupée. M. Powell, l’un des hommes les plus puissants de la planète, s’est déplacé dans ce décor de champ de...