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Actualités - CHRONOLOGIE

L’armée israélienne se livre à une tactique de harcèlement psychologique autour de l’église de la Nativité

L’énorme valeur symbolique et spirituelle attachée à la basilique de la Nativité à Bethléem, où sont retranchés environ 200 combattants palestiniens, pourrait inciter l’armée israélienne à y réfléchir à deux fois avant de lancer un éventuel assaut. Cernée depuis douze jours par des tireurs d’élite israéliens postés sur la place de la Mangeoire, la basilique a été le théâtre de plusieurs incidents depuis le début de l’épreuve de force, le 2 avril. Un combattant palestinien a été tué et deux soldats israéliens blessés lundi. Un moine arménien a été blessé, également par balle, mercredi. L’incident de lundi a été interprété, côté palestinien, comme une tentative manquée de pénétrer dans la basilique pour y neutraliser les combattants, dont plus de 30 sont, selon Israël, de «véritables terroristes». L’armée israélienne n’a pas commenté ces affirmations, insistant sur le fait que si elle a tiré en direction de l’édifice, c’était pour riposter à des tirs palestiniens. «Nous voulons surtout que les terroristes se rendent, et qu’il n’y ait pas de problème, ni pour les prêtres ni pour les murs», a déclaré à la presse le porte-parole de l’armée israélienne, le colonel Olivier Rafowicz, commentant l’existence de pourparlers concernant le siège de la basilique. «Nous excluons toute chose qui pourrait porter atteinte à l’église», a-t-il ajouté, mettant en avant l’importance de l’édifice pour la communauté chrétienne mondiale. Attendant peut-être que les 200 combattants palestiniens et la trentaine de religieux dans la basilique et les couvents attenants manquent de vivres, les soldats israéliens se livrent à une tactique de harcèlement psychologique, qui va de l’appel à la reddition par mégaphone à des tirs et explosions d’intimidation, de jour comme de nuit, selon les témoignages des assiégés. «Tout acte de violence, toute effusion de sang dans la basilique serait une profanation, selon le droit canon», explique le père Maroun Lahham, recteur du séminaire diocésain de Jérusalem, interrogé à Beit Jala, près de Bethléem. «Il faudrait ensuite reconsacrer l’église, qui n’est pas n’importe quelle église. Elle a une énorme valeur symbolique, car le fils de Dieu est né là», a-t-il expliqué. Bâtie au VIe siècle par l’empereur Justinien sur les ruines d’un édifice construit deux siècles plus tôt, la basilique abrite la grotte de la Nativité où, selon la tradition chrétienne, est né Jésus-Christ. Depuis les Croisades, le lieu saint a aussi été le théâtre de conflits. Les droits de garde et de propriété des différentes parties de la basilique sont partagés entre les communautés grecque-orthodoxe, arménienne et franciscaine (catholique), qui disposent chacune d’un couvent attenant à la basilique. Ces droits sont protégés par le «statu quo sur les lieux saints», qui date de 1852. Ce qui n’a pas empêché, un an plus tard, une querelle de moines à propos de la disparition de l’étoile de la Grotte de la Nativité de déclencher la guerre de Crimée entre la Russie, protectrice des orthodoxes, et la France, protectrice des catholiques. Pour le père palestinien Ibrahim Ayyad, 92 ans, ami et jadis conseiller du président palestinien Yasser Arafat, la présence de militants palestiniens armés dans la basilique peut se comprendre par le fait qu’il s’agit d’un «geste spontané, provoqué par l’occupation israélienne». «Il n’y avait chez eux aucune préméditation», a-t-il assuré.
L’énorme valeur symbolique et spirituelle attachée à la basilique de la Nativité à Bethléem, où sont retranchés environ 200 combattants palestiniens, pourrait inciter l’armée israélienne à y réfléchir à deux fois avant de lancer un éventuel assaut. Cernée depuis douze jours par des tireurs d’élite israéliens postés sur la place de la Mangeoire, la basilique a été le...