Actualités - REPORTAGE
POÉSIE « Écrits d’avant-scène » de Nadim Bou Khalil, ou l’ombre de la femme dominante (PHOTO)
Par GEMAYEL Diala, le 13 avril 2002 à 00h00
«Les hommes ont beau faire les héros, la femme domine toujours». Nadim Bou Khalil, 24 ans, étudiant en droit dans le civil, apprenti guitariste, pianiste de jazz par amour pour la musique et, cerise sur le gâteau, poète de talent, écrit dans l’ombre de l’alter ego de l’homme. «La femme est le bain qui englobe une relation amoureuse, poursuit-il. L’homme est tellement plus acéré et pointu». Démonstration avec un poème tiré du chapitre «L’habitude impaire de dormir près des puits» de son deuxième recueil, Écrits d’avant-scène (Les blés d’or, 2002) : «La dame qui fontaine de baisers/sur notre mésentente/a l’étreinte si lente/et la langue tirée d’avance/que l’huile s’épuise dans ses bras/avant la fin de nos caresses». De facture évidemment surréaliste (les influences de Schehadé, Aragon, Eluard et Breton, surtout celles concernant la femme et le détournement du réel, sont assez marquées), cette poésie tire son eau du quotidien qu’elle envisage avec des mots utilisés de manière impropre et qui constituent la réalité esthétique de Nadim Bou Khalil : «Le titre du livre va dans ce sens, ajoute-t-il. L’avant-scène, c’est la réalité que je vois et que je formule différemment». Mise à nu Chacune des parties qui compose l’ouvrage (L’indice vengeur dans le désordre, Petits écrits à quatre, L’enterrement des brunes, Désir actuel, Écrits de justesse, L’habitude impaire de dormir près des puits et Écrits d’avant-scène) est classée «selon un choix personnel» et alterne vers et prose. Celle-ci est pour son auteur synonyme d’«historiette», une «description particulière d’un moment de vie». Pour exemple, le second paragraphe du dernier poème : «(…) Je dus ôter ma peau derrière le chêne (drôle de façon de me déshabiller), et me présenter à nouveau au campement des plus forts. Là-bas, un dieu me prit en charge jusqu’à la fin du bétail» : «fin du bétail» et fin du recueil, dans une volonté d’allier la structure au sens. Poème significatif s’il en est, il contient aussi la difficulté ressentie par le poète à «se mettre à nu», autrement dit, selon lui, à publier ses travaux : «Je ne voudrais pas le faire trop souvent, mais l’enfant doit naître et je n’y peux rien». Nadim Bou Khalil confie ne pas être en phase avec le roman, préférant que «chaque mot compte» et que «l’abord du texte soit plus difficile, plus secret, que l’approche du Beau en soit relative et éphémère». La respiration poétique lui sied mieux en un mot : il suffit de lire le texte intitulé Dans la nuit même de la fin de mon premier amour (p.63), où «le rythme est proche du battement cardiaque». De son premier recueil, A côté, publié en 1998, il regrette «cette spontanéité vierge et inconsciente d’elle-même» et considère ses Écrits d’avant-scène «plus factuels». Il n’empêche que son écriture, bien que découlant très directement du surréalisme au point de trop lui ressembler, laisse transparaître une personnalité intéressante. D.G. *Nadim Bou Khalil dédicacera son ouvrage demain dimanche dans les salons de l’église Mar Aabda, à Hazmieh, à partir de 18h. Il sera vendu à 10 000 LL et l’intégralité des recettes sera versée pour la création d’une bibliothèque municipale à Hazmieh.
«Les hommes ont beau faire les héros, la femme domine toujours». Nadim Bou Khalil, 24 ans, étudiant en droit dans le civil, apprenti guitariste, pianiste de jazz par amour pour la musique et, cerise sur le gâteau, poète de talent, écrit dans l’ombre de l’alter ego de l’homme. «La femme est le bain qui englobe une relation amoureuse, poursuit-il. L’homme est tellement plus acéré...
Les plus commentés
Israël fait sauter le dernier tabou
Ghassan Salamé, ministre de la Culture : Je suis le mendiant de la République
Le Liban est-il menacé d’une nouvelle guerre ?