Actualités - CHRONOLOGIE
Terrorisme Les services secrets de l’Otan sortent de l’ombre
le 12 avril 2002 à 00h00
Les chefs des services secrets de pays de l’Otan et de candidats à l’intégration, farouches adversaires pendant la guerre froide, sont sortis de l’ombre jeudi à Sinaia (Roumanie) pour élaborer leur stratégie commune de lutte contre le terrorisme. «C’est la première fois depuis la chute des régimes communistes que les services de renseignements de pays de l’Otan et des aspirants se retrouvent face à face pour discuter d’un domaine aussi sensible que le partage des informations», a déclaré le conseiller de la présidence roumaine chargé des affaires de sécurité Ioan Talpes, en ouvrant les travaux de cette réunion qui durera quatre jours. Selon lui, c’est un «paradoxe de l’histoire» qui a rassemblé autour de la même table les membres des services secrets ayant appartenu pendant 50 ans à deux régimes opposés et pour lesquels «une confrontation militaire était souvent apparue comme une voie inévitable» pour régler leurs différends. «Il a fallu qu’intervienne la grande tragédie du 11 septembre pour que nous comprenions combien nous sommes proches», a-t-il souligné. Les récents développements ont «modifié l’agenda et le climat de sécurité», a pour sa part indiqué le conseiller du secrétaire général de l’Otan pour les affaires de l’Europe centrale et de l’Est, Willem Matser. «Des notions comme “terrorisme” étaient utilisées également il y a cinq ans mais depuis le 11 septembre ce mot apparaît dans pratiquement toutes nos phrases», a-t-il estimé. Selon M. Matser, «pendant la guerre froide, l’agenda de sécurité était confortable. Nous avions des ennemis communs». Cela a changé depuis les attentats antiaméricains de New York et de Washington, car «aujourd’hui nous ne savons plus où est l’ennemi», a souligné M. Matser. Mais, les membres des services secrets de l’ex-bloc communiste qui aujourd’hui affichent leurs convictions pro-occidentales ne seraient-ils pas les mêmes que ceux qui se sont livrés à l’espionnage contre les pays de l’Otan avant 1989. «Il faut reconnaître la capacité de l’individu à changer et à apprendre. Si une personne a, dans le passé, eu un comportement critiquable et s’il le reconnaît aujourd’hui, cette personne peut être un très bon partenaire pour nous à l’avenir», a déclaré l’ambassadeur du Luxembourg en Roumanie, Fernand Kartheiser, dont le pays organise conjointement avec Bucarest la réunion de Sinaia. Pour le représentant de l’Otan, le doute quant à la sincérité de la volonté de coopérer ne doit pas planer uniquement sur les services de renseignements des pays de l’Est. «Il y a eu aussi des services secrets occidentaux qui ont œuvré contre l’État roumain. Y a-t-il aujourd’hui une nouvelle génération prête à coopérer avec vos services dans l’intérêt commun», s’est interrogé M. Matser. Mais c’est surtout la nécessité pour les services secrets des ex-pays communistes «de s’adapter aux règles démocratiques» qui a été soulignée par l’ensemble des participants. «Les services secrets ne doivent pas infiltrer la société mais la protéger», a déclaré M. Kartheiser. Alors que Bucarest a assuré que ses services de renseignements ont été réformés depuis 1990 et ne se livrent plus à des actions de «police politique», l’ombre de la Securitate a néanmoins plané sur cette réunion accueillie dans une villa de l’ancien dictateur communiste Nicolae Ceausescu. «Parfois, la dimension historique d’un bâtiment peut être une source d’inspiration. Cette villa, par exemple, doit nous rappeler nos responsabilités de lutter contre les dictatures», a fait valoir l’ambassadeur du Luxembourg.
Les chefs des services secrets de pays de l’Otan et de candidats à l’intégration, farouches adversaires pendant la guerre froide, sont sortis de l’ombre jeudi à Sinaia (Roumanie) pour élaborer leur stratégie commune de lutte contre le terrorisme. «C’est la première fois depuis la chute des régimes communistes que les services de renseignements de pays de l’Otan et des aspirants...
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