Actualités - CHRONOLOGIE
L’Irak et le Venezuela pourraient aider Bush à exploiter le brut d’Alaska
le 12 avril 2002 à 00h00
La situation au Proche-Orient et les grèves paralysant la production pétrolière du Venezuela pourraient aider l’Administration Bush à convaincre un Congrès réticent d’exploiter le pétrole du parc naturel d’Alaska afin de réduire la dépendance énergétique américaine. «Nous pensons qu’il est inacceptable d’avoir soit notre économie, soit notre politique étrangère prises en otage» par des producteurs de pétrole, a déclaré mercredi au Congrès Alan Larsen, le sous-secrétaire d’État chargé des affaires économiques. Il faisait référence à la suspension de 30 jours des exportations irakiennes de pétrole pour protester contre l’intervention d’Israël dans les territoires palestiniens. Un embargo que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), y compris l’Iran et la Libye, a refusé de suivre. Alors que le scandale de la faillite du courtier en énergie Enron, dont les responsables étaient proches de la Maison-Blanche, avait entaché le vaste programme énergétique de George W. Bush, la récente envolée des cours du brut et l’aggravation du conflit au Proche-Orient pourraient changer la donne politique, selon un responsable de l’industrie pétrolière. «Ces événements rappellent au public que nous dépendons pour une grande partie de notre pétrole d’une région très volatile politiquement, et cela renforce le fait que les États-Unis détiennent d’importantes réserves d’hydrocarbure dans leur sol», indique ce responsable ayant requis l’anonymat. Le président George W. Bush s’était inquiété mardi des risques que fait courir pour la reprise de l’économie américaine la remontée des prix pétroliers en soulignant que les États-Unis «dépendaient pour leurs approvisionnements de pays instables». M. Bush a souligné que «les États-Unis souffraient (...) de leur incapacité à mettre en place une politique énergétique» pouvant réduire cette dépendance, lançant un nouvel appel au Sénat qui devrait commencer à examiner son projet cette semaine. Autre révélateur de l’inquiétude de Washington concernant la paralysie de la production au Venezuela, troisième fournisseur de produits raffinés des États-Unis, l’Administration Bush «est en contact avec les responsables vénézuéliens et suit la situation de près», a indiqué mercredi le secrétaire à l’Énergie Spencer Abraham. Washington craint qu’un arrêt prolongé des approvisionnements vénézuéliens, combiné à l’embargo irakien, ne provoque une flambée des prix de l’essence. Une augmentation de l’essence à la pompe est très sensible politiquement à six mois des élections législatives. «C’est ce danger qui pourrait débloquer au Sénat le projet énergétique de l’Administration Bush», indique-t-on de source industrielle. Le sénateur républicain d’Alaska Frank Murkowski, un des fervents partisans de l’ouverture de l’exploitation pétrolière dans le parc naturel de cet État, a indiqué mardi qu’il allait soumettre ce projet dès cette semaine. Avant l’annonce de l’embargo irakien, il admettait ne pas disposer des 60 votes (sur 100) nécessaires pour lever le blocage par la majorité démocrate de l’ouverture des débats sur ce projet de loi qui, outre l’exploitation pétrolière dans la réserve naturelle arctique, prévoit l’accroissement de la production d’éthanol, le pétrole vert, et du nucléaire. Selon l’Institut américain du pétrole, une ouverture de la production de brut dans le parc naturel d’Alaska permettrait de produire près de 10 % de la consommation des États-Unis – dont 57 % sont assurés par les importations –, soit l’équivalent de ce que ce pays importe d’Irak (9,1 %). Les champs pétroliers dans le parc national d’Alaska pourraient détenir jusqu’à dix milliards de barils.
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