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Actualités - CHRONOLOGIE

CINÉMA - « Astérix et Obélix », « Le raid » et maintenant « Le boulet » La comédie française abat le grand jeu

La comédie française déploie le grand jeu depuis le début de l’année : après les aventures pharaoniques d’«Astérix et Obélix» et l’odyssée de lascars des cités dans «Le raid», «Le boulet», porté par un tandem désopilant et des seconds rôles décoiffants, vient faire son trou dans le cinéma hexagonal. Le boulet, c’est l’inénarrable Belge Benoît Pœlvoorde, que Gérard Lanvin doit traîner avec lui dans des péripéties rocambolesques et hilarantes jusqu’au fin fond du désert, poursuivi par un José Garcia particulièrement allumé en tueur turc. Produite par Thomas Langmann, le digne fils de Claude Berri, cette comédie d’action ambitieuse, de 27 millions d’euros, réalisée par Alain Berbérian (La Cité de la peur, Paparazzi) et Frédéric Forestier, remplit son contrat et devrait contribuer à faire grimper la part de marché du cinéma français. Gérard Lanvin est Moltès, dit le Caïd, qui purge quelques années à l’ombre pour avoir descendu le frère du Turc (joué par Thomas Langmann). Reggio, dit Le boulet, est son maton. Son métier est de pourrir la vie des autres. Mais la taule, ça crée des liens qu’on le veuille ou non. Et depuis sept ans, toutes les semaines, Reggio joue au loto pour Moltès. Jusqu’au jour où, Bingo, la chance lui sourit. Hélas, après une scène de ménage, Pauline (Rossy de Palma), l’épouse volcanique de Reggio, s’est envolée pour l’Afrique avec le ticket magique. Elle prodigue ses soins, en tout bien tout honneur (elle est infirmière), aux équipes d’un rallye qui ressemble furieusement au Paris-Dakar. Pour toucher le gros lot, Moltès s’évade et, flanqué de Reggio, prend la piste de Bamako... Pendant qu’ils tentent de rattraper Pauline, le Turc et son larbin, un géant aux dents en or, se lancent à leur poursuite. Mais ils ne sont pas les seuls, il y a aussi l’inspecteur Youssouf (Djimoun Hounhsou) et ses cousins maliens, des mecs à la coule qui fument des gros pétards (Stomy Bugsy, Marco Prince et Omar). Le boulet enchaîne sans temps mort les rebondissements, les gags, les aventures style BD, entre Tintin et les Dalton, les clins d’œil à Matrix, au western et aux arts martiaux, avec quelques scènes spectaculaires dont le clou est celui de la Grande Roue de la place de la Concorde. Elle se démantibule et roule comme un cerceau géant dans le jardin des Tuileries. Mais les meilleurs effets spéciaux sont encore les acteurs. Avec sa tchache ahurissante, l’intarissable Benoît Pœlvoorde vole presque la vedette à Gérard Lanvin dans ce duo qui s’inspire des classiques de la comédie française, Les compères, La chèvre, Marche à l’ombre et des derniers succès américains comme Rush Hour. Quant à José Garcia, le super méchant, il n’est pas en reste pour la surenchère et s’en donne à cœur joie dans quelques scènes savoureuses, dont un mambo très, très chaud, avec la torride Rossy de Palma. Ce générique déjanté, rythmé par le rappeur Jœy Starr et DJ Spank, est complété par quelques «gueules» hautes en couleur, Gérard Darmon, Jean Benguigui, dit Saddam, et même – cerise sur le gâteau – Jamel Debbouzze. Thomas Langman, producteur et scénariste, voulait faire du grand spectacle populaire «pour le public qui a aimé “Le corniaud”, “La cité de la peur”, “Mary à tout prix”, “Austin Powers”, “Le bon, la brute et le truand” ou encore “Le dîner de cons”». 54 millions d’entrées au premier trimestre Cinquante-quatre millions d’entrées au cinéma ont été enregistrées en France depuis le 1er janvier 2002, soit une baisse de 4,1 % par rapport au premier trimestre 2001, selon les statistiques du Centre national de la cinématographie (CNC). Sur les douze derniers mois écoulés toutefois, la fréquentation enregistre une hausse de 8,4 % pour atteindre 186,9 millions de spectateurs. La baisse enregistrée sur les trois premiers mois de 2002 contraste avec la situation du 1er trimestre 2001, où la fréquentation, avec 57 millions d’entrées, avait augmenté de plus de 20 %, grâce aux sorties de trois locomotives : le Placard de Francis Veber, le Pacte des loups de Christophe Gans et La vérité si je mens II de Thomas Gilou. Du 1er janvier au 31 mars 2002, la part de marché des productions cinématographiques françaises atteint tout de même 51,4 %, (47,9 % en 2001). La part des films américains a atteint dans le même temps 34,3 % (40,7 %). La bonne santé du cinéma français s’explique notamment par l’immense succès de Astérix : mission Cléopâtre. Sorti en février, le film est à ce jour le deuxième plus gros succès français du cinéma (derrière La grande vadrouille ) avec près de 14 millions d’entrées. Huit femmes de François Ozon, sorti également en février, totalise 3,5 millions d’entrées. Ce film et Astérix représentent 32 % de la fréquentation au premier trimestre. Sur les douze derniers mois, la part de marché des films français est estimée à 41,5 % (+ 6 points), celle des films américains atteignant 45,4 % (-10,5 points).
La comédie française déploie le grand jeu depuis le début de l’année : après les aventures pharaoniques d’«Astérix et Obélix» et l’odyssée de lascars des cités dans «Le raid», «Le boulet», porté par un tandem désopilant et des seconds rôles décoiffants, vient faire son trou dans le cinéma hexagonal. Le boulet, c’est l’inénarrable Belge Benoît Pœlvoorde, que...