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Actualités - CHRONOLOGIE

Banques d’affaires L’État de New York accuse Merrill Lynch de tromper les épargnants

Le ministre de la Justice de l’État de New York a accusé la grande banque d’affaires, Merrill Lynch, de biaiser ses conseils aux épargnants pour s’attirer les bonnes grâces et contrats lucratifs des entreprises, et réclame une réforme de tout le secteur. Eliot Spitzer, l’Attorney General de l’État fédéré, n’y va pas par quatre chemins. «L’un des noms qui inspiraient le plus la confiance de Wall Street a ainsi trahi de façon choquante la confiance» placée en lui, a-t-il déclaré. «Ce cas doit servir de catalyseur pour une réforme de toute l’industrie», a-t-il ajouté. Selon lui, il existe des «preuves évidentes» de conflit d’intérêt entre les recommandations de Merrill Lynch sur des actions et la recherche de «contrats lucratifs» dans le domaine de la banque d’investissement. «En conséquence, la firme a souvent diffusé des informations trompeuses qui ont aidé sa clientèle d’entreprises mais fait du tort aux investisseurs individuels», a-t-il ajouté. Merrill Lynch aurait notamment continué à recommander l’achat des actions d’entreprises clientes «même quand ces titres étaient des investissements douteux», a-t-il précisé en s’appuyant notamment sur des échanges de courrier électronique au sein de la banque. Démenti de Merrill Lynch Merrill Lynch a rejeté les accusations en bloc, estimant que les courriers sont sortis de leur contexte, et s’est dite «scandalisée» par les méthodes de l’Attorney General. Ces accusations ont d’autant plus de portée qu’elles viennent de l’État de New York, où des centaines de milliers d’emplois dépendent des banques d’affaires et des maisons de courtage. Depuis l’explosion de la bulle spéculative autour des valeurs de l’Internet au printemps 2000, les analystes – qui ont pour charge d’étudier de près une entreprise et de recommander ou déconseiller ses actions aux épargnants – sont accusés d’avoir hésité à brûler ce qu’ils avaient adoré pendant les années folles du net au plus grand profit de leur employeur. Les analystes ont également été fortement critiqués pour n’avoir pas su déceler à temps les problèmes financiers et les manipulations comptables du groupe de courtage en énergie Enron, dont la faillite en décembre a coûté des milliards de dollars à ses actionnaires. Leurs pratiques sont actuellement examinées de très près aussi bien par les autorités de régulation de la Bourse que les responsables politiques parce que des millions d’épargnants, qui ont suivi leurs conseils, y ont laissé leur chemise. Une note d’analyse positive attire le client et certaines maisons n’hésitaient pas à récompenser leurs analystes avec des primes de plusieurs millions de dollars sur les volumes d’affaires qu’ils généraient indirectement. En revanche, selon une récente étude d’une université américaine, une note d’analyse critique incite souvent une entreprise à chercher ailleurs les conseils pour une éventuelle acquisition ou l’émission d’un emprunt. C’est sur ce type de contrats que les banques d’affaires gagnent le plus d’argent.
Le ministre de la Justice de l’État de New York a accusé la grande banque d’affaires, Merrill Lynch, de biaiser ses conseils aux épargnants pour s’attirer les bonnes grâces et contrats lucratifs des entreprises, et réclame une réforme de tout le secteur. Eliot Spitzer, l’Attorney General de l’État fédéré, n’y va pas par quatre chemins. «L’un des noms qui inspiraient le...