Actualités - CHRONOLOGIE
ESPIONNAGE - Comment les SR anglais ont piégé les Allemands en 1943 L’homme qui n’a jamais existé
le 08 avril 2002 à 00h00
Soixante ans après sa pleine réussite, une des plus célèbres histoires d’espionnage britannique de la Seconde Guerre mondiale a trouvé son épilogue cette semaine à Huelva (Espagne), dont une habitante a été décorée de la médaille de l’Empire britannique sur décision de la reine Élisabeth II. L’ambassadeur de Grande-Bretagne à Madrid, Peter Torry, s’est rendu spécialement dans la ville côtière de Huelva, à 600 kilomètres au sud de Madrid, pour remettre la décoration à Isabel Naylor, 70 ans, qui fleurit régulièrement la tombe la plus célèbre du petit cimetière local, celle de William Martin, «l’homme qui n’a jamais existé». Le nom réel de William Martin n’a jamais été révélé, bien que l’identité d’un Gallois, Glyndwr Michael, lui ait été parfois attribuée. En 1943, le commandement britannique désirait alléger la pression allemande en Méditerranée occidentale en vue du débarquement en Sicile. De là naquit l’idée d’attirer les forces allemandes vers la Grèce en leur faisant croire que c’est là que les alliés débarqueraient. C’est le cadavre d’un vagabond, mort de pneumonie à Londres, qui sauva sans doute la vie de milliers de soldats alliés. On le revêtit de l’uniforme d’un officier de la marine britannique et on lui attacha au poignet une mallette contenant de faux plans de débarquement en Grèce ainsi qu’une lettre de sa prétendue fiancée pour faire plus vrai. Sa nouvelle identité était William Martin. Un sous-marin britannique déposa le corps devant Huelva en espérant que les services allemands parviendraient à prendre connaissance des faux plans, une fois le cadavre repêché. Ce qui arriva. En dépit de tous leurs efforts, les services de renseignements allemands ne parvinrent pas à découvrir la supercherie et les forces nazies furent dirigées vers la Grèce. «L’homme qui n’a jamais existé» fut enterré dans le petit cimetière de Huelva, sous l’identité de «William Martin 1907-1943». Isabel Naylor, qui a la double nationalité espagnole et britannique, avait alors 11 ans. C’est son père, ingénieur britannique, qui commença à fleurir la tombe. À son décès, elle continua et la tombe a ainsi toujours été fleurie depuis 59 ans. Exprimant sa surprise de recevoir une telle décoration, Isabel Naylor a déclaré à la presse qu’elle n’a «fait que continuer ce que son père lui avait enseigné comme un devoir envers sa patrie bien que son cœur soit partagé entre l’Angleterre et l’Espagne». En 1956, l’histoire de William Martin a été retracée dans un film de Ronald Neame, The Man who never was, avec Clifton Webb, dans le rôle de l’officier de l’amirauté britannique, qui imagine et met au point l’opération, et Stephen Boyd qui joue un espion allemand tentant par tous les moyens de savoir la vérité sur le corps repêché à Huelva.
Soixante ans après sa pleine réussite, une des plus célèbres histoires d’espionnage britannique de la Seconde Guerre mondiale a trouvé son épilogue cette semaine à Huelva (Espagne), dont une habitante a été décorée de la médaille de l’Empire britannique sur décision de la reine Élisabeth II. L’ambassadeur de Grande-Bretagne à Madrid, Peter Torry, s’est rendu spécialement dans la ville côtière de Huelva, à 600 kilomètres au sud de Madrid, pour remettre la décoration à Isabel Naylor, 70 ans, qui fleurit régulièrement la tombe la plus célèbre du petit cimetière local, celle de William Martin, «l’homme qui n’a jamais existé». Le nom réel de William Martin n’a jamais été révélé, bien que l’identité d’un Gallois, Glyndwr Michael, lui ait été parfois attribuée. En 1943, le commandement...