Actualités - CHRONOLOGIE
Sharon autorise Zinni à rencontrer Arafat Hébron, dernière cible en date de l’armée israélienne (PHOTO)
le 05 avril 2002 à 00h00
Le bras de fer entre l’armée israélienne et 200 à 400 Palestiniens, dont des hommes en armes, retranchés dans l’église de la Nativité à Bethléem, s’est intensifié jeudi, alors qu’Israël accentuait son offensive militaire en Cisjordanie. La dernière cible de l’armée israélienne semblait hier devoir être la ville d’Hébron autour de laquelle les chars étaient en mouvement en soirée, selon des responsables de la sécurité palestinienne. Plus tôt dans la journée, un officier des garde-frontières israéliens a été tué à Hébron lors d’un raid d’une unité spéciale des garde-frontières, au domicile d’un activiste palestinien. Deux autres officiers israéliens ont été tués à Jénine, où huit ont également été blessés. À Naplouse la tension demeurait vive hier soir, des explosions et des échanges de tirs importants retentissant dans le centre historique de la ville où sont entrés les chars israéliens mercredi. L’armée israélienne y a imposé un couvre-feu, et la ville a vécu comme une ville fantôme dont le silence de mort n’était rompu que par les coups de feu et autres explosions. On recensait hier soir la mort de quatre Palestiniens. À Bethléem, réoccupée par l’armée israélienne dans la nuit de mardi à mercredi et où un civil palestinien a été tué hier, une grande confusion a régné toute la journée autour de l’église de la Nativité, bâtie sur le lieu où, selon la tradition chrétienne, est né l’enfant Jésus et, à ce titre, l’un des lieux les plus sacrés de la chrétienté. Les tirs n’ont pas cessé de la journée autour de la place de la Mangeoire, où s’élève l’église, et trois explosions ont retenti à la mi-journée. Plusieurs Palestiniens retranchés dans l’église ont affirmé que l’armée israélienne avait fait sauter un portail de métal situé à l’arrière du complexe abritant l’église, mais l’armée et le gouvernement israélien ont catégoriquement démenti cette version des faits. Dans la soirée, le maire de Bethléem affirmait que les soldats israéliens avaient tiré sur plusieurs portes de l’église. Ces décès portent à 1 709 morts, dont 1 260 Palestiniens et 416 Israéliens, le nombre de morts depuis le début de l’intifada, fin septembre 2000. Côté diplomatique, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a décidé d’autoriser l’émissaire américain Anthony Zinni à rencontrer le président palestinien Yasser Arafat à Ramallah (Cisjordanie), a-t-on appris hier soir de source officielle. La décision de M. Sharon a été annoncée à l’issue d’une entrevue que le chef du gouvernement israélien a eue hier après-midi avec l’émissaire américain. Interrogé sur la date de la rencontre de MM. Zinni et Arafat, un porte-parole de M. Sharon a indiqué que cela dépendait de l’émissaire américain. Selon un haut responsable palestinien qui a requis l’anonymat, l’émissaire américain devrait rencontrer le président palestinien vendredi. Les autorités israéliennes affirment avoir saisi de nouveaux documents impliquant le chef de l’Autorité Les autorités israéliennes ont affirmé hier avoir saisi au QG du président palestinien Yasser Arafat deux documents portant, selon elles, sa signature et qui l’impliqueraient dans le financement de terroristes. Une porte-parole des services de renseignements, le colonel Miri Eisen, a présenté lors d’une conférence de presse à Jérusalem deux lettres en arabe traduites en anglais. «La première est un document officiel adressé au président (Arafat) qui a y a apposé une note écrite de sa main avec sa signature et la date. Le document contresigné par Arafat le 19 septembre 2001, dix jours après le 11 septembre (jour des attentats antiaméricains) est une demande d’aide d’environ 2 500 dollars pour Raed al-Karmi, Ziad Mohamed Daas, et Amar Qadan», a-t-elle dit. Selon elle, le premier Palestinien est un ancien commandant du Tanzim (considéré par Israël comme l’organisation paramilitaire du Fateh, le mouvement de M. Arafat) de Tulkarem en Cisjordanie, tué par l’armée israélienne le 14 janvier dernier et impliqué dans au moins 25 attaques armées contre des Israéliens. Le second, a-t-elle dit, est le commandant du Tanzim de la même localité qui a «organisé une attaque contre un baptême d’enfants juifs à Hadera, il y a deux mois, qui a fait six morts israéliens». Le troisième, toujours selon elle, est «un haut responsable de la Force 17 (garde personnelle de M. Arafat), de Ramallah en Cisjordanie». Le colonel Eisen a affirmé que Yasser Arafat avait «sous sa signature», alloué 600 dollars à chacun des trois hommes. Le second document présenté est, a dit le colonel Eisen, un fax envoyé par Marwan Barghouthi, chef du Fateh pour la Cisjordanie, à Yasser Arafat le 20 janvier dernier, qui réclame «une aide financière urgente» pour douze personnes. Le président palestinien, toujours selon Mme Eisen, a alloué 350 dollars à chacun des douze hommes, qui, a-t-elle dit, sont «des militants du Fateh de Tulkarem, qui ont été impliqués dans des opérations mortelles contre des Israéliens». Mardi, le colonel Eisen avait déjà montré un document qui, avait-t-elle dit, établit un lien direct entre l’Autorité Palestinienne de Yasser Arafat et des attentats-suicide commis par un groupe dissident de son mouvement. Selon elle, le document, saisi également à Ramallah, indiquait que les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa réclamaient de l’argent pour acheter des explosifs à Fouad Choubaki, un conseiller financier d’Arafat. Mofaz demande l’« expulsion » de Arafat Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Shaul Mofaz, a réclamé hier «l’expulsion» du président palestinien Yasser Arafat, au cours d’une conférence de presse. «Arafat est à la tête de l’Autorité palestinienne qui encourage, finance, et entraîne les terroristes. Dans ces conditions, il vaut mieux qu’il soit expulsé», a déclaré le général Mofaz. Il a estimé qu’il n’y avait «aucune chance» de parvenir à un accord de paix avec le président palestinien. La position du chef d’état-major contredit celle des responsables des services de sécurité et de renseignements israéliens, qui s’étaient opposés à toute expulsion du président palestinien, alors que le Premier ministre Ariel Sharon s’y est déclaré favorable. Le général Mofaz a estimé par ailleurs que l’opération «Rempart» prendrait «quatre semaines dans un premier stade» et éventuellement quatre semaines supplémentaires pour la compléter. Des ministres de la tendance dure du gouvernement israélien se sont prononcés à plusieurs reprises dans le passé pour un exil de M. Arafat, tandis que des responsables des services de renseignements israéliens se sont montrés beaucoup plus prudents. Ces derniers ont estimé que M. Arafat serait plus dangereux à l’extérieur du pays que confiné dans ses bureaux de Ramallah, cernés par l’armée israélienne après l’assaut contre son QG, désormais en ruines.
Le bras de fer entre l’armée israélienne et 200 à 400 Palestiniens, dont des hommes en armes, retranchés dans l’église de la Nativité à Bethléem, s’est intensifié jeudi, alors qu’Israël accentuait son offensive militaire en Cisjordanie. La dernière cible de l’armée israélienne semblait hier devoir être la ville d’Hébron autour de laquelle les chars étaient en mouvement...
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