Actualités - CHRONOLOGIE
Campagne antiterroriste - L’arrestation d’Abou Zoubeidah confirmée par la Maison-Blanche Seize nouveaux membres présumés d’el-Qaëda arrêtés au Pakistan
le 03 avril 2002 à 00h00
La police pakistanaise a arrêté 16 hommes soupçonnés de liens avec le réseau el-Qaëda, deuxième opération de ce type au Pakistan, dont les autorités ont promis d’intensifier leur lutte contre le terrorisme. Dans la nuit du 27 au 28 mars, les autorités pakistanaises, alliées des États-Unis dans leur offensive antiterroriste, avaient lancé dans l’est du pays, en coopération avec les services américains, une première opération contre des membres présumés du réseau terroriste d’Oussama Ben Laden. L’un des principaux adjoints d’Oussama Ben Laden, Abou Zoubeidah, est parmi la soixantaine de personnes alors interpellées. La Maison-Blanche a confirmé son arrestation. «Nous pensons que l’un des individus capturés par les autorités pakistanaises lors de raids récents est Abou Zoubeidah», a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche Ari Fleischer en affirmant que sa capture représentait «un sérieux coup pour (le réseau) el-Qaëda». Abou Zoubeidah, qui selon des sources policières avait déjà été arrêté au Pakistan en 1998, aurait été blessé lors de son interpellation. Le gouvernement pakistanais a toujours refusé de reconnaître officiellement la présence de membres d’el-Qaëda au Pakistan, et encore moins que ce réseau puisse être actif sur son territoire, voisin de l’Afghanistan. Mais de nombreux combattants talibans ou membres d’el-Qaëda se sont bel et bien infiltrés au Pakistan après la déroute de la milice fondamentaliste en décembre, profitant de relais dans les zones tribales de l’ouest du pays qui échappent au contrôle de l’État, et rendant encore plus ardue la lutte déclarée par le président Pervez Musharraf contre le terrorisme. Mêlés aux réseaux extrémistes qui foisonnent dans ce pays, ex-alliés des talibans, ces hommes représentent une menace terroriste accrue et sont déterminés à faire payer au Pakistan le prix de son ralliement au camp occidental, soulignent de nombreux observateurs. Des bombes placées sous des véhicules diplomatiques, l’assassinat par des militants islamistes du journaliste américain Daniel Pearl, puis un attentat contre une église protestante fréquentée par des étrangers, qui a fait cinq morts le 17 mars, ont mis en demeure le général Musharraf d’agir avec une fermeté accrue. Hier, la police a interpellé à Lahore, capitale de la province du Pundjab, dans l’est du pays, 16 étrangers, principalement arabes, venus d’Afghanistan, a indiqué Javed Noor, chef de la police de cette ville de 7 millions d’habitants. La police enquêtait sur l’éventuelle appartenance de ces hommes au réseau el-Qaëda. Selon des sources officielles, trois Saoudiens, trois Libyens, un Yéménite et deux autres ressortissants de pays arabes figurent parmi les personnes arrêtées, qui partageaient une maison avec des membres d’un groupe militant islamiste interdit. Le chef de la police a nié toute participation des agences de sécurité américaines à ces interpellations. La semaine dernière en revanche, des agents américains avaient participé aux raids menés à Faisalabad et Lahore, dans lesquels 60 personnes, dont 29 membres présumés d’el-Qaëda ou anciens talibans, avaient été arrêtées. La presse pakistanaise a fait état de la présence parmi eux de l’un des principaux adjoints d’Oussama Ben Laden, Abou Zoubeidah, qui serait, si son arrestation était confirmée, le plus haut responsable d’el-Qaëda capturé depuis les attentats du 11 septembre aux États-Unis. Un responsable américain, parlant sous le couvert de l’anonymat, n’a pas exclu qu’Abou Zoubeidah ait été arrêté, sans en être sûr à 100 %. Palestinien né en Arabie saoudite, âgé de 32 ans, l’homme est considéré par les services de renseignement américains comme un membre du cercle proche de Ben Laden, connaissant particulièrement bien les opérations d’el-Qaëda, financières notamment, en dehors de l’Afghanistan. Le général Musharraf a pour sa part affirmé hier que «tous les membres d’el-Qaëda arrêtés au Pakistan ont été remis aux autorités américaines». Des partisans de Gulbuddin Hekmatyar arrêtés à Kaboul «Quelques» partisans du chef de guerre afghan Gulbuddin Hekmatyar, qui avait été l’un des résistants à l’invasion de l’Afghanistan par l’ex-URSS, ont été arrêtés à Kaboul pour «activités de sabotage du gouvernement», a annoncé un responsable de la Défense. «Quelques hommes de Hekmatyar ont été envoyés à Kaboul pour saboter le gouvernement», a déclaré Mir Jan, responsable des relations avec l’étranger au ministère de la Défense. Les suspects ont été arrêtés dimanche soir, a-t-il dit. Des informations non confirmées avaient fait état de l’interpellation de Sabaoon (beau-frère de Hekmatyar), du commandant Bashir Khan Baghlani et du commandant Juma Khan Hamdard, tous trois commandants dépendant du Hezb-e-Islami, la faction de Gulbuddin Hekmatyar. Mir Jan a estimé que ces informations n’étaient «pas correctes». Le Dr Abdullah Abdullah, ministre des Affaires étrangères, a accusé par le passé M. Hekmatyar de crimes de guerre, estimant qu’il devrait être jugé pour ses manquements aux droits de l’homme. Hekmatyar était brièvement devenu Premier ministre en 1996, juste avant l’arrivée au pouvoir des talibans. M. Hekmatyar était ensuite parti en exil en Iran. Le gouvernement iranien a récemment déclaré illégales les activités du Dr Hekmatyar sur son territoire et si nul ne sait exactement où il se trouve actuellement, certains pensent qu’il pourrait être en Afghanistan. Musharraf, en visite en Afghanistan, promet de nouvelles relations entre Islamabad et Kaboul Pour sa première visite en Afghanistan depuis la chute de ses anciens alliés talibans, le président pakistanais s’est engagé hier à ouvrir un nouveau chapitre des relations entre les deux pays et une coopération pour éradiquer «les sanctuaires terroristes» de part et d’autre de leur frontière commune. Le général-président Pervez Musharraf s’est entretenu avec le chef du gouvernement intérimaire Hamid Karzaï avant une conférence de presse commune au palais présidentiel. Le président pakistanais y a promis que son pays n’œuvrerait jamais contre les intérêts de l’Afghanistan. «Je suis très heureux de voir Kaboul entre les mains d’un nouveau gouvernement qui essaye de donner de nouvelles perspectives à ce pays, de restaurer une normalité et de redonner sa grandeur à l’Afghanistan et à Kaboul», a dit le général Musharraf qui effectuait sa première visite en Afghanistan depuis qu’il a pris le pouvoir, par un coup d’État militaire, en octobre 1999. «Nous l’aiderons tout du long, dans tout ce qu’il veut faire ici... C’est dans un esprit de fraternité que je viens dans ce pays», a-t-il ajouté à l’intention de Hamid Karzaï. Hamid Karzaï s’est pour sa part déclaré ravi de recevoir «un bon voisin, une personne très agréable, un gentleman, un bon officier et président». Les deux dirigeants ont dit avoir eu des entretiens fructueux sur l’avenir des quelque deux millions de réfugiés afghans qui vivent encore au Pakistan, sur les relations commerciales entre les deux pays et la guerre qu’ils se proposent de livrer ensemble au terrorisme et au trafic de drogue.
La police pakistanaise a arrêté 16 hommes soupçonnés de liens avec le réseau el-Qaëda, deuxième opération de ce type au Pakistan, dont les autorités ont promis d’intensifier leur lutte contre le terrorisme. Dans la nuit du 27 au 28 mars, les autorités pakistanaises, alliées des États-Unis dans leur offensive antiterroriste, avaient lancé dans l’est du pays, en coopération avec...
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