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Territoires palestiniens - La ville de la Nativité réoccupée par les chars israéliens L’exil de Arafat ne résoudrait rien, estime Washington(PHOTO)
le 03 avril 2002 à 00h00
L’armée israélienne a réoccupé mardi la ville de Bethléem, alors que le Premier ministre israélien Ariel Sharon a proposé à Yasser Arafat un «aller simple» pour l’exil, offre que le président palestinien a catégoriquement refusée. Le secrétaire d’État américain, Colin Powell, a, quant à lui, jugé inutile un éventuel exil du président palestinien. Alors que l’armée durcissait son offensive, M. Sharon a préconisé l’exil pour Arafat, assiégé depuis vendredi dans son quartier général à Ramallah (Cisjordanie). Il a défini trois conditions pour son renvoi sain et sauf : l’approbation de cette offre par le gouvernement israélien, l’interdiction faite aux autres assiégés de partir et qu’il s’agisse d’«un aller simple». Interrogé sur cette offre par CNN, le chef de la diplomatie israélienne Shimon Peres a estimé qu’il s’agissait «juste d’une spéculation». Le président palestinien «rejette en bloc et dans le détail» la proposition de M. Sharon, a rapidement répliqué le négociateur palestinien Saëb Erakat. Le cabinet israélien a décidé le 31 mars d’«isoler totalement» le président palestinien dans son QG, affirmant qu’il le considérait comme un «ennemi» et rejetant sur lui l’entière responsabilité des attentats palestiniens. Colin Powell a estimé sur ABC que l’offensive israélienne pourrait se poursuivre pendant «peut-être des semaines». Quant au président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, «il a encore un rôle à jouer» et «l’envoyer en exil le placerait seulement à un autre endroit d’où il pourrait mener le même type d’activités et faire passer les mêmes messages que maintenant», a-t-il dit. «Tant qu’il ne décide pas de partir de lui-même, il me semble que nous devons travailler avec lui là où il est, et là où il est précisément à Ramallah», a encore déclaré le secrétaire d’État. «Nous pensons qu’en tant que dirigeant il peut dénoncer le type d’activités terroristes que nous voyons et qu’il peut faire mieux que maintenant pour calmer les passions de son peuple», a encore ajouté M. Powell en notant que les États-Unis le «pressaient pour qu’il contrôle la violence». Selon des responsables palestiniens en contact avec M. Arafat, celui-ci et ses proches assiégés à Ramallah n’ont presque plus rien à manger et se nourrissent désormais d’une pomme de terre par jour. Face à cette situation, les 22 ministres des Affaires étrangères arabes tiendront une «réunion extraordinaire» aujourd’hui au Caire pour examiner «les mesures à prendre face à l’agression israélienne». Des sources catholiques ont démenti qu’un prêtre catholique ait été tué à Bethléem, quatrième ville de Cisjordanie réoccupée après Ramallah, Tulkarem et Qalqilia, par des tirs de soldats israéliens. Le secrétaire du patriarche catholique à Jérusalem a toutefois indiqué que les soldats israéliens avaient tiré sur plusieurs églises de Bethléem durant la journée de mardi. Les colonnes de blindés appuyées par des hélicoptères sont entrées dans la ville natale de Jésus, interdite par l’armée aux journalistes. Un incendie d’origine indéterminée s’est déclaré dans la mosquée Omar, principal lieu de culte musulman de la ville. À Ramallah, une Palestinienne a été tuée par des tirs israéliens alors qu’elle quittait l’hôpital. L’armée, qui imposait un strict couvre-feu sur cette ville depuis vendredi, a levé cette mesure pendant quelques heures pour permettre aux habitants de se ravitailler. L’hôpital central de la ville, qui avait épuisé ses réserves en médicaments, sang et nourriture avant de recevoir mardi un chargement fourni par les Nations unies, a commencé à enterrer dans le jardin les corps de victimes de l’offensive israélienne en raison de la saturation de la morgue et de l’impossibilité d’atteindre le cimetière, a indiqué son directeur. Le QG de la sécurité préventive a été durement bombardé par les chars et les hélicoptères israéliens. Dans la nuit, l’armée avait sommé une fois de plus les Palestiniens qui défendent le bâtiment de se rendre, affirmant qu’elle ne voulait pas s’en prendre aux agents de la sécurité préventive. Selon elle, plusieurs dizaines de suspects «d’activités terroristes» se cachaient dans ce bâtiment. En fin d’après-midi, l’armée a arrêté et évacué quelque 180 personnes qui étaient retranchées dans le bâtiment et a indiqué que celles-ci étaient soumises à une enquête permettant d’établir si elles appartenaient ou non à des groupes armés palestiniens. Le chef de la Sécurité préventive pour la Cisjordanie, le colonel Jibril Rajoub, successeur potentiel de Arafat et interlocuteur privilégié des Américains, ne se trouvait pas dans le QG au moment de l’assaut. Le mouvement radical islamiste Hamas a indiqué qu’il tiendrait le colonel Rajoub responsable du sort de ses membres qui avaient été emprisonnés dans le bâtiment, accusant le responsable palestinien de les avoir abandonnés. Une cinquantaine de chars et blindés ont été vus à l’entrée de Naplouse, la principale ville palestinienne de Cisjordanie. Par ailleurs, deux Palestiniens ont été tués, l’un par des tirs d’obus près de Tulkarem, et l’autre par des tirs imputés à des extrémistes juifs dans le nord de la Cisjordanie. Dans le sud de la bande de Gaza, un adolescent de 13 ans a été tué par des tirs israéliens à un barrage.
L’armée israélienne a réoccupé mardi la ville de Bethléem, alors que le Premier ministre israélien Ariel Sharon a proposé à Yasser Arafat un «aller simple» pour l’exil, offre que le président palestinien a catégoriquement refusée. Le secrétaire d’État américain, Colin Powell, a, quant à lui, jugé inutile un éventuel exil du président palestinien. Alors que l’armée...
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