Actualités - CHRONOLOGIE
TOURISME - Une petite île de la côte pacifique canadienne bat monnaie Dollar de Saltspring Island
le 02 avril 2002 à 00h00
Une petite île de la côte pacifique canadienne, dont les 10 000 résidents sont plus connus pour leur vie de bohème que pour leurs revendications politiques, a choisi de lancer sa propre monnaie, valant selon ses concepteurs son pesant d’or. Pour faire les choses sérieusement, Saltspring Island, un petit havre d’artistes situé non loin de l’île de Vancouver, a mis sur pied son «fonds monétaire insulaire», ou «FMI», chargé de l’émission des billets. Cette monnaie locale n’est pas le fruit des revendications indépendantistes plus ou moins sérieuses de certains insulaires. Cet ingénieux concept de marketing vise bien sûr à attirer toujours plus de touristes qui, comme 250 000 d’entre eux l’an dernier, font les trois heures de ferry depuis Vancouver à travers le somptueux détroit de Georgia pour découvrir ce petit paradis. Mais surtout, cette monnaie est l’instrument central d’une levée de fonds, pour financer la mise en place dans l’île d’un circuit d’autobus et de sentiers pour les cyclistes. À la place de la tête couronnée d’Élisabeth II ou des huards – ces sortes de canards qui ornent la devise canadienne –, les dollars de Saltspring Island, déclinés en coupures de 1 à 100, arborent côté pile baleines, bateaux ou paysages bucoliques peints par des artistes de l’île, et côté face d’illustres personnages locaux. Sceau de protection Pour éviter les risques de contrefaçon, chaque billet comporte un sceau de protection dessiné par la même société à l’origine de ceux incrustés dans l’euro. Les dollars de Saltspring s’échangent au pair contre les dollars canadiens et leur cours est soutenu par des réserves d’or et de devise canadienne, explique Bob McGinn, dentiste dans l’île et l’un des fondateurs de la nouvelle monnaie. Selon lui, quelque 1,2 million de dollar (750 000 USD) seront en circulation d’ici à l’été. Il y a un truc cependant : ces billets ne sont acceptés que dans les banques, restaurants, hôtels et autres infrastructures de la petite île, et ce pour deux ans seulement. Après leur date d’expiration, ils n’auront plus pour seule valeur que celle d’un souvenir ou d’une curiosité de numismate. Le «FMI» espère bien que suffisamment de personnes les garderont, permettant à ce fonds de recueillir au moins 250 000 dollars canadiens (160 000 USD) pour financer un petit réseau de transport dans l’île. «D’un point de vue légal, c’est plus un certificat cadeau», reconnaît Glen Barlow, directeur d’une institution financière, qui a accepté de gérer l’argent du FMI gratuitement. Dans l’île, l’apparition de cette nouvelle monnaie a été bien accueillie par la majorité des habitants et des commerçants. «C’est un outil de marketing sensationnel pour Saltspring», estime Doug Mitchell, qui préside la petite Chambre de commerce et tient un magasin de vêtements. «Ça ressemble à de la vraie monnaie, et on y trouve dessus des œuvres d’art magnifiques. Où ailleurs qu’ici peut-on acheter un tableau pour un dollar ?», fait valoir le commerçant. Et comme toute bonne monnaie, elle attire déjà une forme de spéculation. Glen Barlow raconte qu’il garde précieusement ses 25 dollars de Saltspring, dans l’espoir que la monnaie s’appréciera avant son expiration.
Une petite île de la côte pacifique canadienne, dont les 10 000 résidents sont plus connus pour leur vie de bohème que pour leurs revendications politiques, a choisi de lancer sa propre monnaie, valant selon ses concepteurs son pesant d’or. Pour faire les choses sérieusement, Saltspring Island, un petit havre d’artistes situé non loin de l’île de Vancouver, a mis sur pied son...
Les plus commentés
Israël fait sauter le dernier tabou
Ghassan Salamé, ministre de la Culture : Je suis le mendiant de la République
Le Liban est l'un des pays les plus malheureux du monde selon un rapport mondial