L’Allemand Michael Schumacher a effectué au volant de la F2002 une véritable démonstration de force au Grand Prix du Brésil, qu’il a remporté devant la Williams-BMW de son frère cadet Ralf et la McLaren de l’Écossais David Coulthard. Le pilote Ferrari, quadruple champion du monde, a accentué son avance en tête du championnat du monde des pilotes de Formule Un, qu’il mène désormais avec huit longueurs d’avance sur son frère, vainqueur il y a deux semaines à Sepang au GP de Malaisie. La lutte a été serrée entre les deux frères, Ralf terminant quasiment dans les roues de son aîné après avoir talonné le champion en titre dans les 20 derniers tours. Mais le leader de la Scuderia, qui a signé son 55e succès en 164 GP, n’a jamais offert la moindre ouverture à son poursuivant. Le Colombien Juan Pablo Montoya, parti en pole position, a été rapidement contraint à rentrer aux stands après un accrochage avec «Schumi» dès le troisième virage du premier tour, et n’a jamais pu se battre pour la victoire. Un autre prétendant à la victoire, le Brésilien Rubens Barrichello, a abandonné pour la huitième fois consécutive dans son Grand Prix national. «C’était un problème de pression hydraulique, pas de boîte de vitesse ni de pilotage, rien d’autre, a expliqué le pilote maudit. Je roulais au ralenti, c’est tout ce que je pouvais faire». Les McLaren à la peine Le circuit d’Interlagos, situé au sud de Sao Paulo, a non seulement montré la compétitivité de la nouvelle monoplace de la Scuderia, qui était de sortie pour la première fois de la saison, mais a également souligné l’incapacité, du moins temporaire, des McLaren à se mêler à la lutte pour le titre. David Coulthard a certes marqué ses premiers points de la saison. Mais il a terminé à près d’une minute de Schumacher. Son équipier, le Finlandais Kimi Raikkönen, est sorti de piste à trois tours de l’arrivée alors qu’il occupait la quatrième place. L’écurie Renault, pour son retour en F1, a failli réaliser un joli tir groupé. L’Italien Jarno Trulli, longtemps à la bagarre pour une place sur le podium, était cinquième lorsqu’il a dû abandonner à 11 tours de l’arrivée, moteur cassé. Son équipier britannique Jenson Button a résisté jusqu’au drapeau à damier au retour de l’impétueux Montoya pour s’adjuger trois nouveaux points. Le pilote Williams, qui peine à confirmer en course les excellentes dispositions affichées en qualifications, peut regretter son départ manqué. Les abandons de fin de course ont profité au Finlandais Mika Salo, qui a hissé sa Toyota en sixième position. Après un début de saison prometteur, les Sauber n’ont pas confirmé leur bon début de saison, Felipe Massa et Nick Heidfeld ayant abandonné. Montezemolo enchanté du succès de la F2002 La cinquante-cinquième victoire de Michael Schumacher était certainement une des plus satisfaisantes de la carrière du quadruple champion du monde allemand qui disposait pour la première fois en course d’une monoplace millésimée 2002 ! Bien qu’il sache avoir les moyens de l’emporter, le pilote Ferrari admettait après l’arrivée qu’il ne s’attendait pas à une si bonne performance d’ensemble du nouveau modèle de la marque italienne. Le président de Ferrari, Luca Di Montezemolo, s’est également dit enchanté par la victoire de Michael à bord de la F2002, pensant même que la course de dimanche avait été l’une des plus belles courses de son pilote ces dernières années. «Michael a fait une course incroyable, comme toute l’équipe dont le travail est exceptionnel. Je suis très heureux que le F2002 ait gagné pour son premier Grand Prix, particulièrement sur une piste aussi difficile qu’Interlagos qui n’a jamais vraiment convenu à Ferrari», déclarait Montezemolo, qui n’a pas oublié d’adresser un mot d’encouragement à Rubens Barrichello, une fois encore accablé par la fatalité et un problème hydraulique. «Rubens a montré ce dont il est capable et s’est comporté en vrai champion», concluait le grand patron de Ferrari. Pelé, le « roi gaffeur » La presse sportive brésilienne s’en est donné à cœur joie, hier, pour se moquer du «roi gaffeur» Pelé qui, dimanche, a oublié d’agiter le drapeau à damier à l’arrivée du Grand Prix du Brésil de Formule 1 sur le circuit d’Interlagos à São Paulo. Chargé d’agiter le drapeau noir et blanc au passage du pilote allemand Michael Schumacher (Ferrari), vainqueur devant son frère cadet Ralf (Williams-BMW), Pelé, distrait, n’a réagi que bien après le passage des deux bolides, au grand dam des organisateurs et des spectateurs. «Seul Pelé ne l’a pas vu», écrit l’influent O Globo, qui relève que l’ancienne gloire de la Seleçao, dont la vision du jeu a fait des merveilles sur les terrains de football, n’a agité le drapeau qu’au passage du neuvième pilote sur la ligne d’arrivée, le Japonais Takuma Sato. Aussi moqueur, O Dia affirme que Pelé est un «gaffeur» qui a «honteusement patiné au moment de montrer le drapeau à damier aux frères Schumacher». Le quotidien Lance ! rapporte pour sa part que «le roi gaffeur a provoqué les rires des mécaniciens et ingénieurs de Ferrari qui l’avaient entouré pour saluer Schumacher». Et de conclure : «Distrait, le sportif du siècle n’a pas vu la trace de la Ferrari de l’Allemand». Pelé «a montré que l’automobile n’était pas son point fort», renchérit Jornal do Brasil. Le journal cite les propos, à l’arrivée, d’un Michael Schumacher visiblement surpris : «C’était curieux. Quand je suis arrivé à la moitié de la dernière ligne droite, j’ai vu Pelé, désœuvré, qui n’agitait pas le drapeau. Je ne sais pas ce qui s’est passé». Classements Classements du championnat du monde de Formule Un établis après le Grand Prix du Brésil : Classement des pilotes : 1. Michael Schumacher (All) Ferrari 24 points 2. Ralf Schumacher (All) Williams 16 3. Juan Pablo Montoya (Col) Williams 14 4. Jenson Button (G-B) Renault 6 5. Kimi Raikkönen (Fin) McLaren 4 . David Coulthard (G-B) McLaren 4 Classement des constructeurs : 1. Williams 30 2. Ferrari 24 3. McLaren 8 4. Renault 6 5 . Jaguar 3