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Actualités - CHRONOLOGIE

Films porno et propagande sur les chaînes de télévision palestiniennes occupées Les restrictions au travail de la presse laissent libre cours aux rumeurs

Avec les limitations imposées au travail de la presse internationale, les rumeurs les plus invérifiables se multiplient sur la situation dans les territoires palestiniens, offrant un terrain fertile pour toutes les opérations de propagande. Les journalistes ont reçu dimanche l’ordre de quitter la ville de Ramallah après qu’elle eut été déclarée zone militaire fermée. Un porte-parole du mouvement pacifiste israélien La Paix maintenant a dénoncé l’opacité qui règne. «Toute rumeur propagée devient une vérité en l’absence d’une tierce partie indépendante», a déclaré Didi Remez. Les responsables médicaux palestiniens affirment que l’armée israélienne les empêche d’évacuer les morts et les blessés ou de les dénombrer précisément. «À chaque fois, nos ambulances ont été bloquées par les soldats qui ont menacé nos équipes avec des armes en dépit de la coordination qui existe entre nous et l’armée israélienne», a indiqué dimanche le directeur des secours et des urgences du Croissant-Rouge pour la Cisjordanie, Waël Kaadane. À Ramallah, des habitants indignés ont affirmé que l’armée israélienne avait diffusé des films pornographiques et des programmes en hébreu à partir des locaux de trois chaînes de télévision occupées. Anita, une mère de famille de 52 ans, jointe à Jérusalem-Est, où ces chaînes sont également captées, a exprimé sa «colère». «Ces gens qui nous tirent dessus se moquent en plus de nous de façon ignoble», s’est-elle insurgée, précisant que les chaînes diffusaient aussi des images de l’intifada, avec la mention «terrorisme» barrant l’écran en rouge. «Heureusement, la moitié de Ramallah est privée d’électricité», a-t-elle souligné. L’armée israélienne a démenti avoir quoi que ce soit à voir avec les programmes pornographiques, dont elle a rejeté la responsabilité sur l’Autorité palestinienne. Mais la guerre des nerfs entre les deux parties est bien réelle. Yasser Arafat a déclaré samedi soir à son service de sécurité que les soldats israéliens avaient annoncé s’apprêter à prendre d’assaut le bâtiment où il est retranché, et plusieurs hauts responsables palestiniens ont affirmé dans la foulée que la vie du président palestinien était en danger. L’armée israélienne a démenti toute annonce de cette nature. «Quand il (Arafat) est énervé, il a tendance à s’emballer un peu vite», a déclaré un porte-parole militaire. Pour sa part, le député arabe israélien Ahmed Tibi a déclaré dimanche avoir été informé par M. Arafat qu’Israël avait l’intention d’expulser des centaines de civils palestiniens faits prisonniers vers la Jordanie et l’Égypte. Israël a démenti. «Nous ferons ce que nous pensons devoir faire avec les terroristes. Qu’est-ce qu’un civil, s’il a un fusil ?», a cependant ajouté un porte-parole du ministère de la Défense. Selon M. Remez, cette guerre des mots ne fait que contribuer au pourrissement du conflit. «La colère qui grandit chaque jour ne rend pas seulement la guerre plus laide, elle rend encore plus difficile de parvenir à une solution politique», a-t-il estimé.
Avec les limitations imposées au travail de la presse internationale, les rumeurs les plus invérifiables se multiplient sur la situation dans les territoires palestiniens, offrant un terrain fertile pour toutes les opérations de propagande. Les journalistes ont reçu dimanche l’ordre de quitter la ville de Ramallah après qu’elle eut été déclarée zone militaire fermée. Un porte-parole...