Actualités - CHRONOLOGIE
Richard Durn s’est jeté du quatrième étage lors de sa garde à vue Le forcené de Nanterre met fin à ses jours
le 29 mars 2002 à 00h00
L’auteur de la tuerie la plus meurtrière de ces dernières années en France, Richard Durn, un homme sans antécédent judiciaire qui a abattu froidement huit élus municipaux mercredi, s’est suicidé hier. Selon la police, ce forcené de 33 ans s’est jeté par une fenêtre de la brigade criminelle sur l’île de la Cité en plein Paris. Des policiers qui l’interrogeaient au cours de sa garde à vue ont expliqué avoir tenté de le «tenir par les pieds». Le ministre de l’Intérieur, Daniel Vaillant, a considéré cet incident comme «un dysfonctionnement grave», et une enquête commune des ministères de l’Intérieur et de la Justice a été ouverte. Le déséquilibré était entendu après avoir abattu huit élus de Nanterre (ouest de Paris) et fait une vingtaine de blessés en tirant avec deux pistolets semi-automatiques. Quatorze d’entre eux étaient toujours entre la vie et la mort hier. Durant la perquisition au domicile de sa mère où il vivait toujours, la police avait saisi une lettre d’une dizaine de pages. Il y expliquait en substance avoir raté sa vie, vouloir tuer et être tué. Pendant sa garde à vue, cet homme inconnu jusque-là des services de police a reconnu avoir «froidement et sciemment tué» les huit membres du conseil municipal, toutes couleurs politiques confondues, et «avoir préparé et pensé auparavant» à la façon dont il allait agir. Durn, sans emploi, qui souffrait de troubles psychiatriques et prenait des antidépresseurs, avait ouvert le feu à la fin d’une séance du conseil municipal avec deux pistolets Glock, avant d’être neutralisé par des élus. Le forcené, ancien membre d’un club de tir, avait aussi un Smith et Wesson de calibre 357 magnum qu’il n’a pas utilisé. Son autorisation de détention d’arme était caduque. «Mon fils parlait souvent de tuer», a confié sa mère, Stephania Durn, âgée de 65 ans, avec qui il partageait un modeste pavillon : «Il se sentait légume, sale, pourri. Il n’avait pas d’ami. Il me répétait : “Je suis un clochard, je vis toujours chez toi”». Durn avait effectué des missions humanitaires au Kosovo et en Bosnie. Il avait milité dans des partis de gauche et était même trésorier de la section de Nanterre de la Ligue des droits de l’homme. Cette tuerie dans une assemblée publique, sans précédent en France, a bouleversé la ville, l’une des plus importantes de la couronne parisienne et l’une des dernières administrées par le Parti communiste. Les drapeaux étaient en berne devant les bâtiments publics, les services municipaux fermés. Plusieurs centaines de personnes se sont massées mercredi devant la mairie où une chapelle ardente a été dressée. La classe politique a défilé en nombre sur les lieux. Les deux têtes de l’Exécutif, le président conservateur Jacques Chirac et le Premier ministre socialiste Lionel Jospin se sont rendus sur place peu après les faits. De nombreux élus de droite et la direction du Parti communiste leur ont succédé. Survenue en pleine campagne présidentielle dominée par le thème de l’insécurité, la tuerie a suscité dans tous les partis des réactions d’émotion et de solidarité. À droite, plusieurs voix ont laissé entendre que ce terrible fait divers n’était pas la faute de la «fatalité». De nombreux journaux ont d’ailleurs mis en garde contre les dangers d’une récupération politique. «N’exploitez pas Nanterre!», exhortait en «une» Libération (gauche), qui mettait en garde contre les «dérapages récupérateurs». Pour le quotidien régional à grand tirage Ouest-France, «les rares dirigeants politiques qui ont tenté d’exploiter cette tragédie à des petites fins électorales, en alimentant le brûlant sujet de l’insécurité, se sont, une fois de plus, mal conduits».
L’auteur de la tuerie la plus meurtrière de ces dernières années en France, Richard Durn, un homme sans antécédent judiciaire qui a abattu froidement huit élus municipaux mercredi, s’est suicidé hier. Selon la police, ce forcené de 33 ans s’est jeté par une fenêtre de la brigade criminelle sur l’île de la Cité en plein Paris. Des policiers qui l’interrogeaient au cours de sa...
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