Actualités - CHRONOLOGIE
Italie - L’assassinat du conseiller du ministre du Travail ravive la crainte du terrorisme intérieur Les Brigades rouges revendiquent le meurtre de Marco Biagi
le 21 mars 2002 à 00h00
L’assassinat de l’économiste Marco Biagi, conseiller du ministre italien du Travail impliqué dans une réforme contestée du droit du licenciement, a été revendiqué par les Brigades rouges mercredi, faisant craindre un retour au terrorisme intérieur des années de plomb. Un homme se réclamant des Brigades rouges (BR) a revendiqué l’attentat par téléphone au journal de la région de Bologne (nord de l’Italie) Resto del Carlino. Un communiqué suivra, a-t-il dit au standard, selon le quotidien. La police antiterroriste n’a fait aucun commentaire sur la crédibilité de cette revendication. Ce «lâche assassinat», selon le président de la République Carlo Azeglio Ciampi, a été condamné à l’unanimité par la classe politique italienne et le pape Jean-Paul II qui a dénoncé «la violence insensée». Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi a invité toutes les parties sociales à reprendre le dialogue. Mais, les trois grands syndicats italiens (CGIL, gauche – CISL, catholique – UIL, modéré) réunis mercredi en sommet n’ont pas répondu à l’offre de M. Berlusconi avec lequel ils sont engagés dans une épreuve de force. Ils ont en revanche maintenu la menace d’une grève générale unitaire «avant la fin du mois d’avril» pour protester contre la politique du gouvernement. La date sera décidée le 27 mars au cours d’une nouvelle réunion. Cette grève doit marquer l’opposition des trois syndicats, qui revendiquent plus de 10 millions d’adhérents (dont cinq millions pour la seule CGIL), au projet de réforme de l’article 18 du statut des travailleurs qui permet à un salarié s’estimant victime d’un licenciement abusif d’être réintégré par une décision de justice. Les centrales syndicales ont également annoncé une manifestation unitaire «ouverte à tous» sous forme de retraite aux flambeaux, le 27 mars à Rome, pour protester contre l’assassinat de l’économiste bolognais. La CGIL maintient en outre sa manifestation du samedi 23 mars à Rome contre une modification de l’article 18. Dès mercredi matin, les enquêteurs italiens estimaient que le meurtre portait la marque des Brigades rouges (Br), le groupe d’extrême gauche qui a ensanglanté l’Italie dans les années 70. Deux étoiles à cinq branches, entourées d’un cercle, symbole des BR, ont été retrouvées sur les lieux du crime, devant le domicile à Bologne de Marco Biagi. L’une était gravée de façon maladroite sur la porte de sa maison, l’autre se trouvait en face de son domicile, de l’autre côté de la rue où il a été tué de deux balles dans la nuque. Cette dernière étoile est jugée «intéressante» par les enquêteurs. Des similitudes sont relevées avec l’assassinat en mai 1999 de Massimo d’Antona revendiqué par un groupuscule appelé Brigades rouges-Parti communiste combattant (BR-PCC), héritier des Brigades rouges. Massimo d’Antona, 51 ans, était un des conseillers du ministre du Travail de l’époque, Antonio Bassolino. «Les modalités d’exécution sont identiques à celles de l’assassinat de Massimo d’Antona», a jugé mercredi Enzo Bianco, ex-ministre de l’Intérieur et aujourd’hui à la tête du Comité de contrôle des services secrets italiens au Parlement dans un entretien au quotidien La Repubblica. Ce meurtre est «lié à la tension sociale» provoquée par la volonté du gouvernement de réformer le droit du travail, a estimé pour sa part l’actuel ministre de l’Intérieur Claudio Scajola affirmant que l’objectif du meurtre était «la déstabilisation de la démocratie». Il a par ailleurs indiqué dans une intervention devant le Parlement que les assassins étaient «au moins deux» et qu’ils circulaient sur un cyclomoteur. Trois coups de feu ont été tirés, dont deux ont atteint l’économiste. L’assassinat de l’économiste intervient trois semaines après un attentat à la dynamite contre le ministère italien de l’Intérieur, en plein cœur de Rome, qui n’avait pas fait de victimes, mais qui avait déjà réveillé la crainte d’un possible retour du terrorisme dans le pays.
L’assassinat de l’économiste Marco Biagi, conseiller du ministre italien du Travail impliqué dans une réforme contestée du droit du licenciement, a été revendiqué par les Brigades rouges mercredi, faisant craindre un retour au terrorisme intérieur des années de plomb. Un homme se réclamant des Brigades rouges (BR) a revendiqué l’attentat par téléphone au journal de la région...
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