Le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa et le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Maher ont rejeté mardi les conditions posées par le Premier israélien Ariel Sharon à la participation du président palestinien Yasser Arafat au sommet arabe de Beyrouth. Interrogé par la presse sur les conditions posées par M. Sharon pour laisser M. Arafat se rendre au sommet arabe, prévu les 27 et 28 mars, M. Moussa a répondu : «Qu’Israël veuille imposer des restrictions à la capacité du président Arafat d’exprimer les aspirations de son peuple, ceci est inacceptable». «Je ne pense pas que M. Arafat accepte de telles conditions qui sont, de toute façon, inacceptables pour n’importe quel Arabe», a déclaré M. Moussa, lors d’une conférence de presse conjointe avec M. Maher, au terme de leur rencontre. «M. Arafat doit évoquer en toute liberté les espoirs de son peuple, ses plaintes et ses revendications», a-t-il ajouté. «Je ne pense pas que les conditions que Sharon tente d’imposer à M. Arafat pour participer au sommet aient une valeur juridique», a pour sa part déclaré M. Maher. «La présence du président palestinien est un droit de la nation arabe et personne ne peut interdire son retour dans son pays, la Palestine», a ajouté le ministre égyptien. Interrogé d’autre part sur les conditions mises par le vice-président américain Dick Cheney pour rencontrer M. Arafat, reprises par M. Sharon, M. Moussa a dénoncé cet acte «d’arrogance», soulignant que «face à cette arrogance, les Arabes ont un grand respect pour M. Arafat». «Nous considérons que le vice-président américain, puisque son pays est l’un des parrains du processus de paix, doit rencontrer les deux parties, israélienne et palestinienne», a pour sa part déclaré le ministre égyptien. «Il est important qu’il (M. Cheney) rencontre M. Arafat et nous espérons que (cette rencontre) aura lieu», a ajouté M. Maher.