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Actualités - CHRONOLOGIE

Madagascar - La tension se cristallise sur les barrages routiers Impasse politique à Antananarivo

L’impasse politique persiste à Madagascar entre le président sortant Didier Ratsiraka et son rival, le «président» autoproclamé Marc Ravalomanana, qui devrait tenter une nouvelle fois cette semaine d’installer son «Premier ministre» à la Primature. Parallèlement, la tension grandit en province autour des barrages routiers érigés par les partisans de Ratsiraka. M. Ratsiraka a opposé samedi une fin de non-recevoir aux suggestions du groupe de contact de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) proposant la formation d’un gouvernement national pour organiser une nouvelle consultation électorale à Madagascar. «Seul un dialogue» avec M. Ravalomanana et l’organisation d’un second tour aux élections présidentielles du 16 décembre pourraient permettre de «résoudre les choses», selon le chef de l’État sortant. «Cela ne peut se régler qu’entre lui et moi», a-t-il affirmé, refusant toute idée de référendum et estimant que «l’organisation d’un second tour est la seule issue». De son côté, le «président» Ravalomanana n’a pas encore réagi officiellement aux propositions de l’OUA (qui datent maintenant de presque une semaine), mais ses proches collaborateurs, ainsi que les simples militants de la rue, affichent une hostilité ouverte à ces suggestions qui ne font que remettre en cause «l’alternance votée par la majorité du peuple malgache», selon l’expression d’une personnalité politique. Alors qu’elle paraissait, il y a encore une semaine, prête à basculer dans le camp de Ravalomanana, l’armée, acteur-clé du conflit, apparaît aujourd’hui quant à elle profondément divisée. La publication samedi dans la presse malgache d’un communiqué d’un général de l’état-major contestant l’existence de deux gouvernements dans le pays et appelant les deux concurrents à l’élection présidentielle à négocier, traduit l’émergence au sein des forces armées d’une «troisième voie» prônant, en coulisses, l’instauration d’un directorat militaire dans le pays. Simple tentative du camp Ratsiraka de saper l’autorité naissante du ministre de la Défense de Marc Ravalomanana, le général Jules Mamizara, ou illustration du mécontentement croissant d’un certain nombre de militaires, cette «troisième voie» suscite l’inquiétude dans le camp Ravalomanana, dont les principaux représentants ont appelé les officiers à l’origine de cet appel à faire allégeance au «président» autoproclamé. Après leur demi-échec vendredi dans leur tentative d’installer leur «Premier ministre» Jacques Sylla à la Primature, les partisans de Ravalomanana devraient tenter de nouveau l’opération cette semaine, au risque de nouvelles violences. Une personne avait été tuée au cours de cette manifestation, par balle ou par éclats de grenades lacrymogènes selon les sources, dans des affrontements entre des centaines de milliers de militants pro-Ravalomanana et des militaires qui tentaient d’empêcher leur avancée sur la Primature. Dans ce contexte d’impasse politique totale, la tension se cristallise en province autour du barrage routier de Brickaville, érigé à environ 200 km à l’est d’Antananarivo par des supporters de Ratsiraka, et qui interdit le ravitaillement de la capitale en matières premières, produits de consommation et en carburant. Le «gouvernement» Ravalomanana a accusé les autorités de la province de Toamasina (fief du président sortant sur la côte est) d’avoir renforcé militairement ce barrage, y déployant des soldats et un canon antiaérien. Ces informations ont été confirmées par des témoins qui se sont rendus sur place. Plusieurs sources concordantes ont fait état également du départ d’Antananarivo pour Brickaville de jeunes militants pro-Ravalomanana, adeptes des arts martiaux, décidés à faire lever les barrages. Deux tentatives de négociations ont échoué, selon le «ministre» de la Défense Mamizara, qui affirme toujours son intention de négocier. «Le problème change de dimension, s’est-il cependant inquiété : d’économique et politique, il devient désormais politico-militaire».
L’impasse politique persiste à Madagascar entre le président sortant Didier Ratsiraka et son rival, le «président» autoproclamé Marc Ravalomanana, qui devrait tenter une nouvelle fois cette semaine d’installer son «Premier ministre» à la Primature. Parallèlement, la tension grandit en province autour des barrages routiers érigés par les partisans de Ratsiraka. M. Ratsiraka a opposé samedi une fin de non-recevoir aux suggestions du groupe de contact de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) proposant la formation d’un gouvernement national pour organiser une nouvelle consultation électorale à Madagascar. «Seul un dialogue» avec M. Ravalomanana et l’organisation d’un second tour aux élections présidentielles du 16 décembre pourraient permettre de «résoudre les choses», selon le chef de l’État...