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Actualités - CHRONOLOGIE

Les milliards de Bush ne comblent pas le retard US en matière d’aide au développement

L’annonce par le président américain George W. Bush d’une augmentation de 5 milliards de dollars d’ici 2005 de l’aide publique au développement (APD) est loin de combler le retard américain en la matière, affirment économistes et organisations non gouvernementales (ONG) à Washington. «Cela laisse quand même les États-Unis au dernier rang des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en matière d’aide au développement», affirme Phil Twyford, de l’ONG Oxfam USA. Il se félicite toutefois de l’initiative américaine, reconnaissant qu’elle a pris beaucoup de monde par surprise. «C’est un engagement très clair des États-Unis pour atteindre les objectifs du Millénaire, c’est une véritable percée», affirme-t-il. Ces objectifs, retenus par les Nations unies en 2000, visent à réduire d’ici 2015 de manière draconienne la pauvreté, assurer une éducation pour tous, renforcer la sécurité, lutter contre le sida et protéger l’environnement. Dans une étude publiée juste avant l’annonce jeudi du président Bush, le Centre pour le développement mondial (Center for Global Development) affirmait que les engagements des États-Unis pour l’APD dans leur budget 2003 étaient parmi les plus faibles depuis la Seconde Guerre mondiale. Avec 11,6 milliards de dollars (soit 0,55 % du budget total), elle représentait une baisse de 15 % par rapport aux niveaux enregistrés dans les années 1980. Les 5 milliards de dollars promis par M. Bush vont un peu rééquilibrer la balance, mais laisser les États-Unis solidement ancrés à la dernière place des pays de l’OCDE avec 0,10 % de leur produit intérieur brut (PIB) consacrés à l’APD pour 1,06 % au Danemark, 0,80 % pour la Norvège et 0,32 % en France et au Royaume-Uni. Par cette annonce, le président Bush veut parer les coups qui lui étaient destinés lors de la conférence des Nations unies sur le financement du développement à Monterrey (Mexique), où il sera lui-même présent. «Le débat entre les États-Unis d’un côté et la Banque mondiale et les Européens de l’autre était complètement polarisé et c’est une bonne chose que l’Administration américaine ait choisi une position de compromis pour se sortir des cordes. Nous commencions à avoir très peur que la conférence de Monterrey soit un désastre complet en raison de l’opposition entre les deux parties», affirme Phil Twyford. Le président de la Banque mondiale, James Wolfensohn, souhaite un doublement dans les cinq prochaines années des montants consacrés à l’APD par les pays riches pour la porter à 100 milliards de dollars, la somme qu’il considère comme nécessaire pour atteindre les objectifs du Millénaire. «Ce que le président Bush et les Européens ont proposé est encore très loin du compte», souligne le responsable d’Oxfam USA. L’argent américain s’accompagne également de conditions que les pays en développement devront remplir s’ils veulent le recevoir avec notamment une bonne gestion des affaires publiques et la fixation de «critères objectifs» pour mesurer les progrès accomplis.
L’annonce par le président américain George W. Bush d’une augmentation de 5 milliards de dollars d’ici 2005 de l’aide publique au développement (APD) est loin de combler le retard américain en la matière, affirment économistes et organisations non gouvernementales (ONG) à Washington. «Cela laisse quand même les États-Unis au dernier rang des pays de l’Organisation de...