Actualités - CHRONOLOGIE
Présidentielle française - À l’ouverture du sommet européen, les deux candidats semblaient crispés À Barcelone, Chirac et Jospin se battent froid (photo)
le 16 mars 2002 à 00h00
Jacques Chirac et Lionel Jospin se sont battus froid hier à l’ouverture du sommet européen de Barcelone (Espagne), même si leurs porte-parole se sont efforcés de donner l’image d’une délégation française «travaillant ensemble» pour ce dernier rendez-vous international avant l’élection présidentielle. À leur arrivée, le président et le Premier ministre candidats marchent côte à côte dans le jardin exotique qui sépare leur hôtel du Palais des congrès où se tient le Conseil européen. Ils s’ignorent superbement. Chacun regarde ailleurs, semblant apprécier pour lui-même la beauté du lieu et la douceur du climat. Après les coups très durs échangés ces derniers jours, les deux hommes ont l’air crispé. Ils esquissent un sourire en s’approchant du président du gouvernement espagnol Jose Maria Aznar qui les attend. Ils s’évitent au moment de poser avec lui pour les photographes. Une fois dans la salle de réunion, MM. Chirac et Jospin ne se parlent toujours pas. On peut voir le chef de l’État, redevenu souriant, saluer le président de la Commission européenne Romano Prodi et le chancelier allemand Gerhard Schröder. Le ministre de l’Économie Laurent Fabius s’est déjà assis. Jacques Chirac lui fait remarquer qu’il a pris la place du Premier ministre, à sa droite. M. Fabius prend ses affaires et s’installe à gauche. Les deux dirigeants français s’étaient retrouvés quelques minutes plus tôt au pied de leur hôtel. Ils sont toujours logés dans le même hôtel pour des raisons de commodité pour eux et leurs équipes. « Climat de travail » Dans leur entourage, on assure qu’ils se sont «salués et parlé». «Je n’ai jamais vu une poignée de main aussi glaciale», rapporte un journaliste belge qui préfère garder l’anonymat. Pour Catherine Colonna, porte-parole de l’Élysée, «ils travaillent ensemble comme il se doit dans ce Conseil». «Je n’ai rien à ajouter», confirme son homologue de Matignon Marie d’Ouince. Tension? Froideur ? Elles préfèrent parler d’un «climat de travail». En séance, comme ils en ont l’habitude, le président et le Premier ministre se répartissent les interventions. Au premier, les sujets internationaux et diplomatiques, au second, les questions économiques et sociales. Ils ont en tout cas affiché une position commune sur le refus de privatiser l’EDF. Les positions françaises avaient été arrêtées mercredi lors d’un Conseil restreint à l’Elysée, un schéma de travail rodé depuis 1997. Ayant réussi à s’éviter toute la journée de vendredi, en dehors des séances de travail, les deux cohabitants seront contraints samedi à l’exercice traditionnel de la conférence de presse conjointe de fin de sommet. La presse, et pas seulement française, s’en délectait à l’avance hier. C’est la première fois qu’un président et un Premier ministre candidats déclarés assistent ensemble à un sommet européen. Au sommet de Bruxelles en février 1988, François Mitterrand ne s’était pas encore dévoilé face à Jacques Chirac. Pour les protagonistes de la troisième cohabitation, le sommet de Barcelone est le dernier en commun. Le prochain aura lieu les 21 et 22 juin à Séville, après les élections françaises. Logiquement, l’un des deux y assistera en tant que président. L’autre aura disparu de la scène.
Jacques Chirac et Lionel Jospin se sont battus froid hier à l’ouverture du sommet européen de Barcelone (Espagne), même si leurs porte-parole se sont efforcés de donner l’image d’une délégation française «travaillant ensemble» pour ce dernier rendez-vous international avant l’élection présidentielle. À leur arrivée, le président et le Premier ministre candidats marchent...
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