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Actualités - CHRONOLOGIE

AFRIQUE - Lusaka ordonne la cessation des offensives contre l’Unita Le gouvernement angolais relance les espoirs de paix

Le gouvernement angolais a décidé hier l’arrêt des offensives de l’armée contre la rébellion de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), relançant très sérieusement les espoirs de paix dans un pays déchiré par une guerre civile depuis 27 ans. Les autorités angolaises ont en contrepartie exigé la démilitarisation de la rébellion. Les services du président José Éduardo Dos Santos ont annoncé mercredi soir que le gouvernement avait ordonné aux Forces armées angolaises (FAA) d’arrêter leurs offensives contre la rébellion jeudi à 00h00 et était prêt à décréter une amnistie pour les combattants et les dirigeants de l’Unita. La mort le 22 février 2002 du chef historique de l’Unita, Jonas Savimbi, tué à 67 ans par l’armée de quinze balles dans le corps dans la province de Moxico (centre-est), puis celle de celui qui était présenté comme son successeur probable, le général Antonio Dembo, sont à l’origine de ces initiatives. Le 12 mars, jour de la confirmation par l’armée de la mort du général Dembo, le ministre de l’Intérieur, Fernando da Piedade dit «Nando», principal collaborateur du président Dos Santos, avait mis en avant «les signaux de modération et de bon sens de la part des frères de l’Unita». L’objectif de ces initiatives, contenues dans un plan gouvernemental pour la réconciliation nationale, est de «permettre aux autorités d’engager des contacts directs avec les rebelles de l’Unita et de parvenir à un cessez-le-feu», selon la présidence. Le plan du gouvernement prévoit également une application effective des clauses du traité de paix de Lusaka signé en 1994, resté lettre morte. Parmi celles-ci figure l’intégration de cadres de la rébellion dans l’appareil d’État. Le traité de Lusaka avait accordé à l’Unita quatre postes de ministres, sept de vice-ministres, six d’ambassadeurs, trois de gouverneurs de province et soixante-quinze de responsables de districts. La plupart n’ont jamais été pourvus, la guerre ayant repris peu de temps après la signature du traité. «Nous enregistrons un certain sens de responsabilité et de patriotisme de la part de nos frères et nous devons encourager ce geste», avait-il dit. Les propositions gouvernementales ont été plutôt bien accueillies par la direction politique de l’Unita, à l’exception de la volonté exprimée par le pouvoir d’aider la rébellion à se doter d’un nouveau dirigeant. «Nous pensons qu’il s’agit de l’affaire de nos militants. Cette offre de nous aider peut cacher l’intention de fragiliser notre parti», a déclaré le député Unita José Domingos Maluca. Si les initiatives gouvernementales aboutissaient à un cessez-le-feu, des élections générales pourraient suivre d’ici à un ou deux ans. Le gouvernement souhaite auparavant rétablir l’autorité de l’État sur tout le territoire, actuellement divisé en zones à l’accès impraticable, étant donné le piteux état des routes qui ont pour la plupart été minées par la rébellion depuis des années. Afin de permettre la libre circulation des personnes et des marchandises et d’assurer le retour chez elles des quelque quatre millions de personnes déplacées par la guerre, le gouvernement a prévu un plan de neutralisation de 8 à 15 millions de mines antipersonnel, des armes meurtrières faites pour mutiler. Il estime en outre que des élections ne peuvent pas avoir lieu sans l’adoption d’une nouvelle Constitution, la révision de la loi électorale et le recensement des électeurs. Les évêques catholiques, qui ont à plusieurs reprises tenté dans le passé de faciliter les contacts entre les belligérants, ont estimé que «l’amnistie offerte aux rebelles n’était pas suffisante. Il faudra promouvoir une réconciliation réelle», ont-ils dit dans un message à la nation. La guerre civile angolaise a fait plus de 500 000 morts, 100 000 blessés et jeté sur les routes plus de quatre millions de personnes fuyant les combats. Elle a dévasté l’économie d’un pays riche en pétrole et en diamants dont la superficie dépasse celle combinée de la France, de l’Allemagne et de l’Italie.
Le gouvernement angolais a décidé hier l’arrêt des offensives de l’armée contre la rébellion de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), relançant très sérieusement les espoirs de paix dans un pays déchiré par une guerre civile depuis 27 ans. Les autorités angolaises ont en contrepartie exigé la démilitarisation de la rébellion. Les services du...