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Actualités - REPORTAGE

LIVRES - Comprendre le présent en remontant le temps En récrivant l’histoire, François Harfouche bouleverse les idées reçues (PHOTO)

À l’occasion de l’ouverture de La Maison du livre (crypte de l’église de l’USJ, rue de l’Université Saint-Joseph), notre collaborateur, Louis Honeiné, a relu l’ouvrage de François Harfouche, «La Nouvelle Histoire Universelle, Comment l’écrire ?» Il livre ses commentaires ci-dessous : François Harfouche part du principe que, pour comprendre le présent, emmêlé et complexe, il nous faut remonter la filière du temps à la limite de la naissance de l’histoire due à l’invention de l’écriture. Cette histoire mondiale se déroule en un parcours unique, depuis sa ligne de départ, il y a cinq mille ans, jusqu’aujourd’hui. L’histoire nous apparaît plus transparente parce qu’elle forme un seul corps compact, donc facile à analyser. Pour que l’historien de l’universel puisse faire un tri dans la masse des évènements et phénomènes divers, il lui faut envisager d’écrire l’histoire en termes de civilisation. L’histoire à écrire sera donc celle de la civilisation, dont les premières composantes ont été, à part l’écriture, érigées en système phonétique cunéiforme, l’agriculture intensive et le commerce et ses produits, l’architecture et l’urbanisme, les mythes et croyances religieuses, la superstition et la divination, la métallurgie et les arts appliqués, la médecine et l’exorcisme. La civilisation se définit ainsi par l’ensemble de ses traits fondateurs fondus dans un creuset unitaire. Elle assure sa croissance grâce à son ombre portée, qui est la culture pratiquée dans la vie de tous les jours. Elle se renouvelle sur le terrain par toutes les innovations incessamment apportées aux valeurs reçues. La civilisation n’est en définitive que la culture enrichie par les acquis de toutes les activités humaines qu’animent les hommes dans leur vie quotidienne. De Kalam (ou l’ex-Sumer), son foyer inaugural, elle gagne tout le Proche-Orient ancien et arrive en Égypte près de trois siècles après. À travers l’Asie centrale, c’est au tour de la Chine de l’adopter. La Grèce ne se convertit au message que plus de deux millénaires plus tard, mue par l’alphabet araméen dit «phénicien». La nouveauté du livre de François Harfouche réside dans son approche inédite de l’histoire, qui est diamétralement opposée à celle des encyclopédies et autres manuels d’histoire universelle en usage. Elle vient bouleverser littéralement nos idées reçues et nos références traditionnelles en la matière. Son importance est là justement : elle nous fait prendre conscience de tous les rouages passés de notre civilisation afin de nous permettre de nous projeter sans souci dans ce qui nous attend dans les temps proches ou lointains. Plus de saut dans l’inconnu dorénavant. Surtout plus de boule de cristal. Comme l’a si bien dit Aragon : «Quand j’imagine le passé, je l’imagine en avant». Signalons, enfin, que François Harfouche a créé un site Web spécial : www.histoireuniverselleinstitut.com L.H.
À l’occasion de l’ouverture de La Maison du livre (crypte de l’église de l’USJ, rue de l’Université Saint-Joseph), notre collaborateur, Louis Honeiné, a relu l’ouvrage de François Harfouche, «La Nouvelle Histoire Universelle, Comment l’écrire ?» Il livre ses commentaires ci-dessous : François Harfouche part du principe que, pour comprendre le présent, emmêlé et complexe,...