Le haut représentant de l’Union européenne (UE) pour la politique extérieure, Javier Solana, a indiqué qu’il avait eu hier à Vienne une discussion «très franche» sur le terrorisme avec le président iranien, Mohammed Khatami. «Nous avons parlé de tous les sujets très franchement», a déclaré M. Solana à l’issue d’un entretien d’une demi-heure avec M. Khatami, qui terminait une visite d’État de trois jours en Autriche. Reconnaissant avoir abordé le thème du terrorisme, M. Solana a ajouté que l’UE «travaillait avec l’Iran sur un accord de coopération». «Nous devons continuer à y travailler», a-t-il ajouté, en référence à un accord formel UE-Iran en discussion depuis l’an dernier. Après l’Autriche, M. Khatami devait se rendre en Grèce en quête du soutien politique et économique de l’UE alors que son pays est accusé par les États-Unis de faire partie d’un «axe du mal» avec l’Irak et la Corée du Nord. La porte-parole de M. Solana, Cristina Gallach, a réaffirmé la volonté de l’UE de renforcer ses liens avec l’Iran. «Le message reste le même : le type de relations que nous voulons avec l’Iran consiste en un engagement constructif et le développement de liens politiques», a-t-elle déclaré. Le concept d’«axe du mal» utilisé par le président américain, George W. Bush, a été critiqué par de nombreux responsables de l’UE. M. Solana avait écarté mardi un désaccord entre l’UE et Washington sur le sujet, affirmant que «la terminologie que l’on emploie n’est pas si importante». «En Europe, nous utilisons une terminologie qui n’est pas la même que celle utilisée dans d’autres parties du monde et notamment aux États-Unis. Mais l’important, c’est la politique», avait-il précisé. «Nous voulons aider les forces progressistes représentées par M. Khatami», avait-il ajouté. Selon une source diplomatique, les discussions hier entre M. Solana et M. Khatami sont symboliques de l’approche différente des Européens vis-à-vis de l’Iran. «Le simple fait que M. Solana soit venu à Vienne pour des discussions en profondeur avec M. Khatami est symbolique de la position de l’UE vis-à-vis des déclarations venues de l’autre côté de l’Atlantique», a indiqué cette source. «Nous ne parlons pas d’“axe”, mais nous parlons d’engagement. L’UE veut soutenir les réformateurs en Iran, pas les miner», a-t-elle conclu. Lundi, au premier jour de sa visite, M. Khatami s’était interrogé sur la signification de l’expression «axe du mal». «Lorsqu’on parle du “mal”, je me demande si le monde ne va pas vers la guerre», avait-il déclaré. La visite, la quatrième de M. Khatami en Europe, s’inscrit dans le cadre du «dialogue constructif» instauré en 1998 par l’UE avec l’Iran.