Actualités - CHRONOLOGIE
Birmanie - Le régime affirme avoir déjoué un complot pour le renverser Rangoon procède à une purge dans les rangs des forces de l’ordre
le 11 mars 2002 à 00h00
La junte en Birmanie a affirmé avoir tué dans l’œuf une tentative de renversement du régime fomentée par la famille de Ne Win, autocrate ayant régné plus d’un quart de siècle sur ce pays, et a procédé sans coup férir à des limogeages dans l’armée et la police qui pourraient marquer le début d’un mouvement de purge. L’annonce samedi de l’arrestation de Aye Zaw Win, mari de Sandar Win, fille préférée du vieux Ne Win, et de leurs trois fils accusés de fomenter un complot avec des officiers, a fait l’effet d’une bombe. Mais elle a donné l’occasion à la junte de montrer qu’elle était fermement aux commandes et d’affirmer que ces arrestations n’étaient en aucune façon le signe de luttes de pouvoir au sein de la troïka dirigeante. C’est déjà ce qui s’était produit lors d’un vaste mouvement de purge au sein du gouvernement et de l’armée à l’automne et qui avait vu, entre autres, la chute brutale du numéro 4 du Conseil pour la paix et le développement (SPDC) au pouvoir, le général Win Myint. Les rumeurs de dissenssions au sein du triumvirat sont «absolument infondées», a affirmé le général Kyaw Win, numéro deux des renseignenments militaires, en annonçant ces arrestations, «le généralissime Than Shwe, les généraux Maung Aye et Khin Nyunt (numéro un, deux et trois du régime) sont en accord total». Toutefois les diplomates étaient sceptiques à Rangoon. «On a du mal à voir les dessous de cette histoire, indiquait l’un d’entre eux interrogé par téléphone, il est difficile de croire qu’un coup d’État aurait pu marcher». Dans Rangoon, le calme régnait ce week-end et aucun renforcement de la sécurité n’était noté. Les journaux s’arrachaient dimanche. Ne Win, nonagénaire à bout de souffle qui a poussé de 1962 à 1988 la Birmanie dans l’isolement et le marasme économique, était de son côté confiné à son domicile «pour sa sécurité» avec sa fille Sandar, mais ils ne font pas l’objet d’une assignation à résidence, a assuré la junte. Le début des interrogatoires des gendres et petits-fils de Ne Win a déjà permis d’identifier des «complices» : selon une source proche de la junte, le chef de la police, le général Soe Win, le commandant en chef de l’armée de l’air Myint Swe et le commandant de la région militaire «des trois frontières» dans le nord-est, le général Chit Than, ont été limogés. La famille de Ne Win, qui a une immense fortune, détient des intérêts notamment dans l’hôtellerie et la téléphonie. Pour l’instant, Sandar Win, médecin qui s’occupe au quotidien des soins à son père vieillissant, n’est pas inquiétée.
La junte en Birmanie a affirmé avoir tué dans l’œuf une tentative de renversement du régime fomentée par la famille de Ne Win, autocrate ayant régné plus d’un quart de siècle sur ce pays, et a procédé sans coup férir à des limogeages dans l’armée et la police qui pourraient marquer le début d’un mouvement de purge. L’annonce samedi de l’arrestation de Aye Zaw Win, mari...
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