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Défense Plans nucléaires américains : Powel cherche à calmer le jeu
le 11 mars 2002 à 00h00
Washington a tenu hier à apaiser les inquiétudes soulevées par la révélation d’un projet militaire américain d’attaquer à l’arme nucléaire certains pays qui menaceraient directement la sécurité des États-Unis. Le secrétaire d’État, Colin Powell, et la conseillère présidentielle pour la Sécurité nationale, Condoleezza Rice, ont réaffirmé la doctrine de la dissuasion américaine, affirmant que le rapport ne faisait qu’énumérer les «options» à la disposition des autorités américaines. «Nous avons une large palette d’options pour défendre notre nation et défendre nos intérêts et ceux de nos alliés à travers le monde. Il ne faut pas se laisser aller à penser que les États-Unis se préparent à utiliser l’arme nucléaire en cas d’urgence, dans un avenir proche. Ce n’est pas le cas», a affirmé M. Powell sur la chaîne de télévision CBS. Il était interrogé sur un rapport secret du Pentagone, faisant partie de la révision de la posture nucléaire annoncée en janvier, et cité samedi par le Los Angeles Times. Ce document fait état de la préparation de plans d’urgence en vue d’une éventuelle utilisation d’armes nucléaires contre la Chine, la Russie, l’Irak, la Corée du Nord, l’Iran, la Libye et la Syrie – ces cinq derniers pays ne disposant pas eux-mêmes, officiellement, de l’arme nucléaire. Le rapport «ne devrait surprendre personne», a assuré Mme Rice sur NBC, car «les États-Unis doivent se préparer à toutes les options». «Il ne s’agit pas d’une projet, c’est un document de planification», a renchéri sur CNN le chef d’état-major interarmées Richard Myers, «il réaffirme seulement notre posture de dissuasion». «Nous procédons toujours à une révision de nos options militaires, de nos armes conventionnelles, de nos armes nucléaires. De la même façon, nous procédons toujours à une révision de nos options politiques et diplomatiques», a expliqué M. Powell sur la chaîne de télévision CBS. Le secrétaire d’État a cependant indiqué que «les États-Unis n’avaient jamais dit qu’ils n’attaqueraient pas les premiers un pays qui possède l’arme nucléaire». De son côté, Mme Rice a souligné que «le président doit se réserver un éventail d’options», car «il est de sa responsabilité de s’assurer» que des armes de destruction massive ne seront pas utilisées «contre les forces militaires américaines, le territoire américain ou les amis et alliés des Américains». Le quotidien californien avait indiqué que le rapport prévoyait trois cas dans lesquels le recours à des armes nucléaires était envisageable : contre des cibles capables de résister à une attaque non nucléaire, en représailles à une attaque à l’arme nucléaire, biologique ou chimique ou «dans le cas d’événements militaires surprenants». Le général Myers, comme Mme Rice, a également souligné que la révision de la posture nucléaire était «novatrice» et ne faisait pas reposer la dissuasion américaine sur la seule arme nucléaire. Le rapport «parle d’une nouvelle triade qui n’a pas seulement des armes nucléaires, mais également des armes conventionnelles (et) des défenses antimissiles. Il y a des implications en matière d’infrastructures et tout cela est sous-tendu par de meilleurs services de renseignements, pour que nous sachions mieux ce qui se passe dans le monde», a souligné le général. Le Pentagone avait qualifié samedi les informations du Los Angeles Times de «fuites sélectives et trompeuses». Il n’en a pas moins provoqué de vives inquiétudes dans deux pays cités, l’Iran et la Russie. À Moscou, un dirigeant parlementaire, Dmitri Rogozine, a estimé que «les tentatives de déplacer les armes nucléaires d’une catégorie politique à une catégorie d’armes qui puissent être utilisées dans un conflit sont dangereuses pour les États-Unis eux-mêmes». Quant à l’ancien président iranien, Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani, il a estimé que «cela montre que l’Amérique est une menace sérieuse pour le monde».
Washington a tenu hier à apaiser les inquiétudes soulevées par la révélation d’un projet militaire américain d’attaquer à l’arme nucléaire certains pays qui menaceraient directement la sécurité des États-Unis. Le secrétaire d’État, Colin Powell, et la conseillère présidentielle pour la Sécurité nationale, Condoleezza Rice, ont réaffirmé la doctrine de la dissuasion américaine, affirmant que le rapport ne faisait qu’énumérer les «options» à la disposition des autorités américaines. «Nous avons une large palette d’options pour défendre notre nation et défendre nos intérêts et ceux de nos alliés à travers le monde. Il ne faut pas se laisser aller à penser que les États-Unis se préparent à utiliser l’arme nucléaire en cas d’urgence, dans un avenir proche. Ce n’est pas le cas», a...