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Actualités - CHRONOLOGIE

L’attentat-suicide de samedi soir a été perpétré pratiquement sous les fenêtres du Premier ministre à Jérusalem Les Palestiniens défient ouvertement Sharon

L’attentat-suicide de samedi soir perpétré pratiquement sous les fenêtres du Premier ministre Ariel Sharon à Jérusalem constitue un formidable défi de la part des groupes armés palestiniens, auxquels Israël inflige pourtant des coups terribles depuis plusieurs jours. Cet attentat, qui a fait 11 morts, en plus du kamikaze, ainsi qu’un autre à Netanya, au nord de Tel-Aviv, qui a coûté la vie à trois personnes, en plus de ses deux auteurs, augure mal de la prochaine mission du médiateur américain Anthony Zinni. Le président George W. Bush a annoncé jeudi que M. Zinni retournerait dans la région la semaine prochaine afin d’essayer d’obtenir un cessez-le-feu, après deux échecs en novembre et en janvier. Le gouvernement israélien a vu dans ces attentats une tentative des éléments palestiniens les plus extrémistes de saboter la mission Zinni. Ils donnent en tout cas un aperçu de la difficulté de la tâche de ce général des Marines à la retraite, dont la première visite avait coïncidé avec une vague d’attentats revendiqués par les mouvements islamistes Hamas et Jihad islamique et par les Brigades des martyrs d’al-Aqsa, un groupe armé issu du Fateh, le mouvement du président Yasser Arafat, devenu ces dernières semaines le fer de lance de l’intifada. L’attentat de Netanya a été revendiqué par les Brigades, alors que celui de Jérusalem faisait l’objet d’une double revendication de la part des Brigades et de la branche armée du Hamas. Dans l’immédiat, ces deux attentats, surtout celui de Jérusalem, constituent une riposte dramatique à l’offensive tous azimuts menée par l’armée israélienne contre les mouvements armés palestiniens depuis le 28 février –lorsque Tsahal avait, pour la première fois, envahi des camps de réfugiés, ceux de Balata, près de Naplouse, et de Jénine – et surtout depuis le début de la semaine. Cette offensive a coûté la vie à plus de cent Palestiniens en dix jours. Depuis jeudi, l’armée avait concentré ses frappes sur la ville autonome de Tulkarem et ses deux camps de réfugiés, bastions des groupes armés palestiniens, dont elle s’est retirée dans la nuit de samedi à dimanche. Quinze Palestiniens, dont des civils, ont été tués durant l’opération et environ 800 autres arrêtés. Il s’agit là de l’un des coups les plus rudes infligés aux activistes palestiniens. Or, Netanya, où deux Palestiniens ont mitraillé la foule sur le front de mer, est situé à tout juste 15 km de Tulkarem. Quant à l’attentat de Jérusalem, où un kamikaze a fait sauter une charge explosive dans un café plein à craquer, le Moment, il était difficile de trouver un endroit plus symbolique, puisque cet établissement se trouve à quelques dizaines de mètres de la résidence officielle de M. Sharon. Les autorités israéliennes avaient justifié l’invasion des camps de Balata et Jénine en expliquant qu’il s’agissait d’un «message» aux Palestiniens, à savoir qu’aucun endroit des Territoires, même leurs bastions, ne constituait un sanctuaire. Tout se passe comme si l’attentat de Jérusalem constituait une réponse, une sorte de «contre-message» des Palestiniens à M. Sharon, à savoir qu’aucun endroit, même les mieux protégés, n’est à l’abri d’un attentat. Il ne fait en tout cas aucun doute que l’homme de la rue en Israël, plongé dans un désarroi croissant, le percevra ainsi. Ce double attentat survient au lendemain d’une concession faite par M. Sharon à l’adresse des États-Unis, le Premier ministre ayant annoncé vendredi qu’il renonçait à exiger une période de calme de sept jours avant d’entamer des négociations avec les Palestiniens. À court terme, ces deux carnages vont encore accroître le terrible dilemme dans lequel est plongé M. Sharon sur le plan politique. Les énormes pressions que la droite et de l’extrême-droite exercent sur lui pour qu’il réoccupe tous les Territoires, détruise l’Autorité palestinienne et se débarrasse de M. Arafat vont, en effet, s’intensifier. Mais parallèlement, il est soumis à d’autres pressions, tout aussi fortes, de la part des États-Unis, qui veulent éviter une déflagration régionale et se sont résignés à renvoyer M. Zinni dans ce but.
L’attentat-suicide de samedi soir perpétré pratiquement sous les fenêtres du Premier ministre Ariel Sharon à Jérusalem constitue un formidable défi de la part des groupes armés palestiniens, auxquels Israël inflige pourtant des coups terribles depuis plusieurs jours. Cet attentat, qui a fait 11 morts, en plus du kamikaze, ainsi qu’un autre à Netanya, au nord de Tel-Aviv, qui a coûté la vie à trois personnes, en plus de ses deux auteurs, augure mal de la prochaine mission du médiateur américain Anthony Zinni. Le président George W. Bush a annoncé jeudi que M. Zinni retournerait dans la région la semaine prochaine afin d’essayer d’obtenir un cessez-le-feu, après deux échecs en novembre et en janvier. Le gouvernement israélien a vu dans ces attentats une tentative des éléments palestiniens les plus extrémistes...