Actualités - CHRONOLOGIE
Territoires autonomes - La « guerre d’usure » se poursuit, Israël décide d’intensifier ses attaques Sous pression US, Sharon met un terme au confinement de Arafat
le 11 mars 2002 à 00h00
À peine les États-Unis avaient-ils clairement fait savoir hier qu’ils ne permettraient pas que la violence torpille la mission de leur émissaire Anthony Zinni, qu’Ariel Sharon, dont l’intransigeance paraissait jusque-là inébranlable, mettait un terme au confinement de Yasser Arafat à Ramallah. Les États-Unis ont également indiqué que la mission de l’émissaire spécial pour le Proche-Orient, Anthony Zinni, conjuguée à la tournée dans cette région du vice-président Dick Cheney, visait en premier lieu à instaurer une trêve entre Israël et les Palestiniens. Sous l’effet de cette nouvelle pression américaine, le Premier ministre israélien a laconiquement fait savoir que le président palestinien avait rempli les conditions pour pouvoir quitter Ramallah, où il est bloqué par l’armée israélienne depuis le 3 décembre. «J’estime que les conditions que j’avais posées pour qu’Arafat quitte Ramallah sont remplies. Il faut respecter nos engagements», a affirmé M. Sharon en faisant allusion à l’arrestation par les services palestiniens des cinq Palestiniens impliqués dans le meurtre le 17 octobre dernier du ministre israélien du Tourisme Rehavam Zeevi. M. Sharon, qui s’exprimait lors d’une cérémonie militaire retransmise par la télévision publique, n’a toutefois pas précisé quand le président Arafat retrouverait sa liberté de mouvement. La radio publique citant des hauts responsables israéliens a indiqué que le président Arafat devrait être autorisé à quitter Ramallah avant l’arrivée dans la région de l’émissaire américain Anthony Zinni prévue jeudi mais qu’il ne pourrait pas se rendre à l’étranger. «J’avais exigé l’arrestation des cinq assassins de Rehavam Zeevi, notamment du chef du Front populaire de libération de la Palestine, et je l’ai obtenue sous la pression. C’est un grand succès pour mon gouvernement», a ajouté M. Sharon. Majdi al-Rimaoui, un Palestinien considéré par Israël comme le cerveau de l’assassinat de Rehavam Zeevi, a été arrêté par les services secrets palestiniens, a indiqué un responsable de la sécurité palestinienne. M. Rimaoui est responsable des opérations au sein du FPLP, groupe radical qui a revendiqué l’assassinat du ministre israélien. Guerre d’usure Sur le terrain entre-temps, la «guerre d’usure» entre Israéliens et Palestiniens a fait cinq morts palestiniens hier, alors qu’Israël a poursuivi son offensive et enterré ses morts tués la veille lors d’attentats qui ont fait 13 victimes, attaques auxquelles Israël a répliqué en détruisant totalement les bureaux de Yasser Arafat à Gaza. Le gouvernement israélien a autorisé dimanche l’armée à intensifier ses attaques qui devraient se poursuivre au moins jusqu’à la venue de l’émissaire américain Anthony Zinni attendu jeudi, selon un responsable israélien, dans la région. «Nous poursuivrons notre offensive sans nous arrêter, aussi longtemps qu’il le faudra, car dans cette guerre d’usure c’est le premier qui baisse les bras qui perd», a déclaré aux journalistes le chef d’état-major Shaoul Mofaz. Il a affirmé que «200 Palestiniens avaient été tués et 1 200 arrêtés dont 200 recherchés par Israël», depuis l’occupation par l’armée d’un premier camp de réfugiés en Cisjordanie, le 28 février. Néanmoins il n’a relevé aucun signe d’accalmie dans les attaques palestiniennes contre Israël. Selon un décompte de l’AFP, le nombre de Palestiniens tués dans les violences depuis le 28 février s’élève à 129. Le Premier ministre Ariel Sharon a affirmé à ses ministres que l’objectif numéro un d’Israël était de pousser les Palestiniens à demander une trêve. Il a réaffirmé que dans ce contexte, il avait renoncé à exiger une semaine de calme absolu comme préalable à des pourparlers. Deux Palestiniens ont été tués dimanche après-midi par l’explosion de leur voiture près de la localité de Jebel al-Mukabber à l’entrée sud de Jérusalem-Est. La voiture qui transportait une bombe en vue d’un attentat anti-israélien a été prise dans une embuscade montée par une unité d’élite, selon des sources israéliennes. Par ailleurs, un adolescent palestinien a été tué par des tirs de soldats israéliens près de Naplouse (Cisjordanie). Un autre Palestinien a été tué par des tirs de gardes-frontières israéliens près du barrage routier à Jérusalem-Est. Un Palestinien avait été tué dans la matinée dans le nord de la bande de Gaza, après avoir blessé un soldat et un colon israéliens, à coups de revolver et de couteau. Deux hélicoptères israéliens ont détruit dimanche après-midi un bâtiment des services de renseignements palestiniens dans la ville de Beitounia, près de Ramallah, en Cisjordanie, sans faire de victime. Auparavant, des avions de combat israéliens F-16 ont bombardé des cibles palestiniennes au nord de la ville de Gaza. Dans le même temps, l’armée israélienne poursuivait ses opérations de ratissage dans les camps de réfugiés de la région de Bethléem en Cisjordanie, selon des sources palestiniennes. Le président du Conseil législatif (Parlement) palestinien Ahmad Qoreï et le négociateur Saëb Erakat devraient néanmoins rencontrer le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres à Jérusalem. La rencontre, prévue initialement dimanche après-midi, a été reportée à lundi, selon un haut responsable palestinien.
À peine les États-Unis avaient-ils clairement fait savoir hier qu’ils ne permettraient pas que la violence torpille la mission de leur émissaire Anthony Zinni, qu’Ariel Sharon, dont l’intransigeance paraissait jusque-là inébranlable, mettait un terme au confinement de Yasser Arafat à Ramallah. Les États-Unis ont également indiqué que la mission de l’émissaire spécial pour le...
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