Actualités - CHRONOLOGIE
CINÉMA - Les relations troubles du Vatican et de la finance en film Thriller sur la manipulation bancaire
le 09 mars 2002 à 00h00
La mort mystérieuse en 1982 du banquier italien Roberto Calvi, responsable de l’un des plus grands scandales financiers ayant touché le Vatican, est le thème du dernier film de l’Italien Guiseppe Ferrara, «Les banquiers de Dieu», qui marque ainsi son retour à la mise en scène. Le réalisateur, auteur de Cent jours à Palerme, en 1983, et du film Le cas Moro, en 1986, raconte la banqueroute de la Banco Ambrosiano, la plus grande banque privée d’Italie, dirigée par Calvi, gestionnaire des fonds du Vatican. Le banquier, lié à la loge P2 et à la mafia sicilienne, a été retrouvé pendu sous un pont à Londres en 1982. Sa mort a été considérée dans un premier temps comme un suicide, mais sa famille a obtenu en 1992 la réouverture d’une enquête pour homicide. «Le film s’attaque à la chape de silence qui empêche depuis des années qu’un procès soit instruit pour homicide», a affirmé Ferrara, 70 ans, dont le film est sorti vendredi dans 130 salles en Italie. «C’est un thriller sur la manipulation», a-t-il expliqué. Le réalisateur a travaillé pendant plus de quinze ans sur le sujet avant de tourner son film, coproduit par Sistina Cinematografica, Rai Cinéma et Télé Plus avec un apport de 2 millions de dollars. Le film, présenté en avant-première mercredi à Turin (nord de l’Italie), suscite déjà des polémiques, surtout de la part de certains protagonistes de l’affaire comme l’industriel Flavio Carboni, présenté comme le commanditaire de la mort de Calvi, qui a demandé le retrait du film pour «atteinte à sa réputation et à son honneur». Les banquiers de Dieu décrit notamment les relations complexes de Roberto Calvi avec le très controversé cardinal américain Paul Marcinkus, président de la banque du Vatican, l’Instituto per le opere di religione, aujourd’hui retiré des affaires et en qui le pape Jean-Paul II avait toute confiance. Le Vatican s’est pour l’instant borné à un très sec commentaire sur le film, qualifié de «sans substance et superficiel» sur la page Internet de la conférence épiscopale italienne où sont annoncés les derniers films. «Il s’agit de la reconstitution d’une affaire, fondée sur des documents officiels. Personne n’est diffamé. Je ne voudrais pas que les pouvoirs occultes et puissants que je dénonce puissent empêcher que soit connue la vérité», a insisté le réalisateur. Roberto Calvi est interprété par l’acteur Omero Antonutti, Marcinkus par Rutger Hauer et le comédien Giancarlo Giannini incarne l’industriel Flavio Carboni. Les banquiers de Dieu est le second film traitant d’un sujet concernant le Vatican à sortir en ce début d’année, après Amen du réalisateur Constantin Costa-Gavras, qui dénonce notamment le «silence terrible» de Pie XII sur l’extermination des juifs.
La mort mystérieuse en 1982 du banquier italien Roberto Calvi, responsable de l’un des plus grands scandales financiers ayant touché le Vatican, est le thème du dernier film de l’Italien Guiseppe Ferrara, «Les banquiers de Dieu», qui marque ainsi son retour à la mise en scène. Le réalisateur, auteur de Cent jours à Palerme, en 1983, et du film Le cas Moro, en 1986, raconte la banqueroute de la Banco Ambrosiano, la plus grande banque privée d’Italie, dirigée par Calvi, gestionnaire des fonds du Vatican. Le banquier, lié à la loge P2 et à la mafia sicilienne, a été retrouvé pendu sous un pont à Londres en 1982. Sa mort a été considérée dans un premier temps comme un suicide, mais sa famille a obtenu en 1992 la réouverture d’une enquête pour homicide. «Le film s’attaque à la chape de silence qui empêche...