Première grande course par étapes de la saison cycliste, Paris-Nice se donne un nouveau départ, dimanche, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), siège du Tour de France qui est son nouveau propriétaire. Le rachat à l’ancien champion Laurent Fignon, qui connaissait de grosses difficultés financières, a précédé la mise sur pied à grande vitesse de la «course au soleil» qui présentera un parcours très sélectif, avec quatre étapes de moyenne montagne pendant la semaine. «C’est sans doute le parcours le plus dur de ces dernières années», a commenté Laurent Jalabert, triple vainqueur de l’épreuve (1995 à 1997) et tête d’affiche du cyclisme français, qui sera aussi représenté par Richard Virenque, Laurent Brochard, David Moncoutié (4e l’an dernier) et le champion national Didier Rous. En forme déjà avancée (victoire au Tour du Haut-Var), Jalabert a probablement coché l’étape de Saint-Étienne qui promet une première grande sélection, mercredi prochain, par son profil accidenté sur une courte distance. Suit une arrivée au sommet du mont Faron, courte mais très pentue au-dessus de la rade de Toulon, suffisamment en tout cas pour provoquer des écarts en cette période de l’année. Les deux autres étapes dans l’arrière-pays azuréen, avant le défilé généralement insipide du dernier jour sur la promenade des Anglais, offrent un terrain idéal pour une course de mouvement si les forces sont encore conséquentes. Car le facteur météo se révèle souvent déterminant dans Paris-Nice, qui a parfois hérité de conditions hivernales et dissuasives pour le peloton. Une autre couleur Les rouleurs, réduits à la portion congrue du seul prologue, et les sprinteurs (Steels, Petacchi, Kirsipuu, McEwen, Hondo, Guidi), forcés de tout miser sur la première étape et éventuellement la dernière à Nice, ont été moins avantagés que les coureurs tout-terrain et les baroudeurs, majoritaires dans le peloton des 21 équipes – toutes de première division – finalement retenues. Le Kazakh Alexandre Vinokourov présente ce profil, davantage encore que son coéquipier allemand Andreas Kloeden (1er en 2000), qui est l’un des quatre anciens vainqueurs figurant sur les listes de départ en compagnie de Laurent Jalabert, du Suisse Alex Zuelle (1er en 1993) et du tenant du titre, l’Italien Dario Frigo, pour son retour à la compétition après une suspension de six mois pour détention de produits dopants. Devant les organisateurs du Tour de France, qui doivent décider des dernières invitations pour le 1er mai, les équipes encore dans l’incertitude jouent une partie de leur avenir. En priorité, les cinq groupes français en attente, qui doivent se signaler avantageusement, à défaut de gagner une course, qui change en partie de couleurs. Le maillot blanc, qui récompense traditionnellement le leader, s’est en effet paré de jaune. Une nouvelle ère commence dans une histoire de près de 70 ans d’âge.